Puisque tu m’aimes


Puisque tu m’aimes de  Janine Boissard

252 pages, éditions Fayard, à 19,90€


Résumé : Nous sommes à Montsecret, petite bourgade de Basse-Normandie. Les villageois sont en émoi. Quel inconscient, quel criminel s’amuse-t-il à mettre le feu lors de repas de noces, au risque de faire de nombreuses victimes innocentes ? Voilà plusieurs fois qu’il sévit. Les gendarmes sont sur les dents.
Lou, 17 ans, est jeune pompier volontaire. Son ami de cœur, Stan, photographe et profileur. Ils ont décidé de mener l’enquête, épaulés par l’oncle de Lou, chef d’une caserne voisine, héros admiré de tous.
Un terrible danger les guette.


Extraits : « De tout temps, les roux ont été les mal-aimés de l’Histoire. Dans l’Antiquité, quand on ne les cachait pas, ils étaient chassés du village, voués à une mort certaine. On prétendaient qu’ils descendaient du renard, voleur et fourbe. »

« C’est ça aussi, un incendie : le plus palpitant des spectacles, un film d’horreur dont chacun peut s’imaginer être le héros. »


Mon avis : Janine Boissard est une auteure de littérature française plébiscitée et reconnue par la profession, dont la carrière, longue de plus de 40 ans, n’est plus à faire. Elle a prouvé ses talents de conteur à travers plus de 70 livres aux thématiques éclectiques. Je peux me vantais d’en avoir lu trois d’entre eux – quatre, si l’on compte Puisque tu m’aimes -, Chuuut !, Belle arrière-grand-mère, ou encore La lanterne des morts. Des lectures satisfaisante, divertissantes, parfois étonnantes,  avec toujours, une atmosphère familiale et douce, qui permet de s’immiscer dans chaque histoire comme dans un cocon douillet, familier, cosy.

Dans ce récit, nous suivons Lou, une jeune adolescente de 17 ans, qui a décidé, en parallèle de ses études, de devenir pompier volontaire aux côtés de son oncle Philippe. Tous les deux ont du pain sur la planche, puisqu’une série d’incendies se déclarent simultanément lors de mariages organisés aux alentours de Montsecret, la petite bourgade où ils vivent et travaillent. Aidée de son ami Stan, un charmant jeune homme qui se spécialise en morphopsychologie, ils vont tenter de découvrir le coupable de ces incendies volontaires. Et la vérité qu’ils vont mettre en lumière risque de changer la vie de Lou à tout jamais.

Le pitch est tentant, attrayant, il en dévoile assez pour captiver et donner envie aux lecteurs de se plonger dans l’histoire. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé la profondeur narrative que j’ai pu croiser précédemment dans les autres récits de Janine Boissard. L’ensemble de son oeuvre reste en suspens : c’est comme une ébauche de récit entamé, une idée jetée sur le papier, qui mériterait d’être reprise et retravaillée avec plus de sérieux.

L’histoire, autant que les personnages, sont naïfs et frivoles, manquant cruellement de réalisme et de cohérence, je n’y ai pas cru un seul instant. Le personnage de Lou, par exemple, du haut de ses 17 ans, est une jeune fille enthousiaste et investie dans ce qu’elle entreprend, notamment dans ses missions comme pompier volontaire. Bien que très mature et sans doute très douée dans son rôle, j’ai trouvé que les responsabilités qui lui étaient incombé étaient un peu trop surélevés pour une jeune fille de son âge : elle est libre de ses allées et venues, autant en journée qu’en pleine nuit, elle pratique des opérations de secourisme vitaux sur des personnes en détresse, seule, aucunement secondée par quelque professionnel de la santé. Ce petit décalage entre son âge supposé et les faits et gestes qui traduisent une indépendance et une maturité supérieure m’ont troublé, bien que je ne doute pas que ceux-ci fussent possibles et conciliables.

Au niveau de l’intrigue principale, l’auteure a souhaité instituer un semblant de suspens dans son récit, mais les preuves sont trop évidentes et clairvoyantes, si bien que j’avais deviné le nom du coupable des incendies volontaires avant même la moitié de ma lecture. À ce titre, le récit perd de sa superbe et de son attrait : je l’ai terminé avec lassitude, attendant seulement que l’auteure jette sur le papier ce fameux nom et les motivations de ses crimes,  qui eux aussi, sont assez confus, extravagants, disparate.

Je salue tout de même l’hommage particulier que l’auteure fait aux sapeurs-pompiers, ainsi qu’aux jeunes, qui se portent volontaires pour seconder ces derniers dans leurs tâches, périlleuses et difficiles. De quoi susciter, sait-on jamais, de futures vocations chez les jeunes lecteurs et lectrices !


Une histoire simple, fade, qui reste en surface et s’oublie facilement une fois la dernière page tournée. Janine Boissard m’avait habitué à mieux !

Ma note : 4/10

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ISBN : 978-2-213-71673-2

5 réflexions sur “Puisque tu m’aimes

  1. Miss Obou dit :

    Et bien j’avoue que je n’ai jamais lu un livre de cette auteure! Si je comprend bien, ce livre ne t’a pas tellement plus, mais parmi les autres livres de Janine Boissard, lequel me conseillerez-vous de lire?
    bonne journée

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    • analire dit :

      Effectivement, je n’ai pas été conquise par cet ouvrage, que j’ai trouvé trop simple, eu égard au talent de narratrice de l’auteure. Je te recommande plutôt La lanterne des morts, que j’avais beaucoup aimé, qui est une enquête policière se déroulant dans le Périgord, avec une atmosphère familiale tout à fait appréciable.

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      • Miss Obou dit :

        Ah super! Merci du conseil! Je ne l’ai pas trouvé à la bibliothèque de mon petit village ni dans la médiathèque numérique départementale…mais je l’ajoute à ma liste de livre à me faire offrir!

        Aimé par 1 personne

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