Le secret de la cité sans soleil


Le secret de la cité sans soleil de Gilles Legardinier
471 pages, éditions Flammarion, à 19,90€


Résumé : Sept siècles après sa chute, Montségur, la légendaire forteresse, n’a toujours pas livré son secret.
Quel est donc ce trésor fabuleux que Templiers et Cathares ont protégé de leur vie ?
Quel inestimable savoir rapporté des confins du monde cachent encore les souterrains de la vénérable citadelle ?
Aujourd’hui, les Frères doivent exhumer d’urgence cet héritage avant qu’il ne tombe aux mains de ceux qui veulent en faire l’instrument du chaos.
Mais pour y parvenir, ils devront résoudre les énigmes, affronter l’inconnu et survivre aux pièges…
Contre la montre, contre ceux qui les menacent, ils doivent à présent terminer ce que leurs prédécesseurs ont commencé en 1244…
De l’issue du combat dépend la paix du monde. Une lutte sans merci, une aventure palpitante où se mêlent l’Histoire, la science et l’esprit. Une fascinante quête dont personne ne sortira indemne, et surtout pas vous.


Extraits : « On n’apprécie jamais le bonheur quand il est là. On ne l’évalue qu’après, à l’ampleur des regrets. »

« J’avais toujours aimé les bibliothèques : elles sont l’expression de la richesse de la vie, du savoir, de la liberté d’apprendre, de la transmission, de l’expérience par-delà la mort. »


Mon avis : Gilles Legardinier est un auteur très éclectique, qui est surtout connu pour ses comédies humoristiques et ses couvertures avec des chats.  Mais avant d’écrire ce genre de titre, il a commencé dans le polar et le roman noir, avec Le secret de la cité sans soleil, son premier roman publié en 1996, ici réédité presque 30 ans après par les éditions Flammarion. Un style très différent des histoires habituelles de l’auteur, où l’on perçoit clairement un manque de maîtrise de l’écriture.

Ce thriller se veut comme une aventure, dans laquelle notre protagoniste, membre d’une secte historique de recherches, se lance à la poursuite des trésors du passé, en particulier de ceux des Templiers et des Cathares. Pour se faire, accompagné de ses compagnons de fortune – scientifiques, chercheurs et autres -, ils vont plonger au coeur des souterrains de la forteresse de Montségur pour percer ses secrets en évitant ses pièges. Mais le temps leur est compté puisque des personnes malintentionnées tentent coûte que coûte d’accéder aux galeries pour dérober les trésors.

Forteresse de Montségur

Malheureusement, la sauce n’a pas pris avec moi. Je dois avouer que l’intrigue en elle-même ne m’intéressait pas des masses, puisqu’il est question de légendes historiques et de trésors de sociétés secrètes, qui ne me passionnent pas. La base est donc branlante, mais l’intrigue n’est pas non plus équilibrée, avec des aventures qui auraient pu être intéressantes et pleines de rebondissements, mais qui sont, au final, assez plates et sans saveur. L’environnement d’action est sympathique et originale – dans des galeries souterraines, à plusieurs mètres de profondeurs sous une forteresse, on slalome entre les tunnels, on évite les pièges tendus, on découvre de nouveaux passages, jamais exploités… c’est excitant ! Malheureusement, je n’ai pas réussi à pénétrer suffisamment dans l’histoire pour m’imprégner de l’ambiance générale. J’ai trouvé le rythme bien trop lent et les scènes dites « d’actions » qui s’éternisaient en longueurs inutiles. 

Enfin, les personnages ne sont pas attachants : on ne connaît même pas le prénom de notre héros. Les contours de la secte sont assez flous, on ne sait pas qui sont ces gens, d’où ils viennent, quel est leur but, leur motivation. On a du mal également à cerner leurs ennemis et à comprendre leur façon d’agir. Rien ne semble faire sens. C’est bien dommage car l’idée originelle était intéressante, mais mal exploitée. 


Le secret de la cité sans soleil est le premier roman de Gilles Legardinier, sorti en 1996 et réédité en 2022 par les éditions Flammarion. Un roman d’aventures qui change du genre habituel de l’auteur, qui peut trouver son public, mais que je n’ai pas réussi à apprécier. Trop lent et pas assez rythmé à mon goût. 

Ma note : 2/10

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ISBN : 978-2-0814-2062-5

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L’écuyer du roi


L’écuyer du roi de Tonke Dragt

520 pages, éditions Gallimard jeunesse


Résumé : L’écuyer Tiuri, seize ans, a accepté une mission qui pourrait lui coûter la vie : délivrer une lettre secrète au roi Unauwen, de l’autre côté de grandes montagnes.
Abandonner sa famille, enfreindre les lois, renoncer à son rêve d’être fait chevalier : Tiuri devra tout laisser derrière lui. De sa réussite dépend l’avenir du royaume. Rivières infranchissables, embuscades, brigands, ennemis redoutables et alliés inespérés l’attendent en chemin.


Extraits : « Être ensemble à boire un verre et à écouter des histoires, n’est-ce pas la meilleure façon de se détendre ? »

« L’homme se dit : « je vais partir à la recherche de l’autre extrémité de l’arc-en-ciel, ce pont me conduira de l’autre côté de la terre. »
– Moi aussi, j’y ai pensé, chuchota Piak. Et alors ?
– Il a pris la route, il a voyagé longtemps. Il a traversé des villes, des villages, des prairies et des déserts, des rivières et des forêts touffues. Il se réjouissait à l’idée de ce qu’il allait découvrir. Là où s’arrêtait l’arc-en-ciel, ce devait être splendide, merveilleux. Plus il approchait du but, plus il était impatient. Mais quand il arriva, l’arc-en-ciel avait disparu et l’endroit ressemblait à n’importe quel endroit au monde. L’homme ressentit une grande tristesse. Mais il se remémora tout ce qu’il avait vu en chemin, tout ce qu’il avait vécu et tout ce qu’il avait appris. Il comprit alors que ce n’était pas le but qui comptait, mais le chemin parcouru pour l’atteindre. Il repartir chez lui le coeur heureux et se dit qu’il en verrait d’autres, des arcs-en-ciel.
« 


Mon avis : Vous pensez certainement que L’écuyer du roi est une nouveauté éditée par Gallimard jeunesse… pas totalement. Le roman est publié en 1962 aux Pays-Bas et reçoit, la même année, le prix du meilleur livre pour enfants. Fort de son succès, la France traduira ce texte des années seulement après sa sortie, d’abord sous le titre Le messager du chevalier noir, puis sous celui de L’écuyer du roi.

Nous suivons Tiuri, un jeune homme prêt à se faire sacrer chevalier. Mais au terme de la nuit de veille régimentaire qu’il doit accomplir avec les autres prétendants à ce titre, un inconnu l’appelle à l’aide et le détourne de sa mission originelle. Tiuri, alerté par la détresse de cet homme, va aller à son secours et va se retrouver au centre d’une aventure dangereuse, qu’il ne soupçonnait pas. Le chevalier Edwinem est mourant et lui confie une mission toute particulière : remettre d’urgence une lettre au roi d’Unauwen. Sans réfléchir, Tiuri accepte avec fierté et courage cette mission, mettant de côté son adoubement pour servir le roi d’Unauwen.

Je n’ai pas l’habitude de lire des romans de capes et d’épées et pourtant, quelle bouffée d’oxygène cela m’a apporté ! Nous suivons Tiuri dans ses pérégrinations et ses aventures pour atteindre le domaine du roi Unauwen. Il doit traverser la forêt sauvage, les grandes Montagnes et pleins d’autres villes et villages pour atteindre son but ultime. Son voyage ne sera pas de tout repos, il sera semé d’embûches et de rencontres plus ou moins fortuites. Il tombera sur des personnes mal intentionnées, qui essaieront de le distraire de son but initial, de le voler ou pire, de le tuer pour l’empêcher d’accomplir sa quête. Mais il rencontrera également beaucoup de personnes généreuses et serviables, qui finiront par devenir des amis. Je pense notamment au jeune Piak, un guide de montagnes qui aidera Tiuri à traverser les montagnes rocheuses. Des liens très forts vont se nouer entre ces deux jeunes gens, des liens d’amitié, de confiance, de respect, qui vont se développer au fur et à mesure de leurs pérégrinations. C’est beau et touchant à voir.

Carte des royaumes d’Unauwen et de Dagonaut

J’ai aimé le courage de ce jeune héros, j’ai aimé sa loyauté, sa fidélité, sa générosité et sa grandeur d’âme. Il fait partie des héros purs, bons et serviables à qui l’on s’attache facilement. Il va sans dire que Tiuri peut faire penser aux héros arthuriens de Chrétien de Troyes, père des romans médiévaux. En écrivant cela, je pense notamment à ses héros Lancelot, Erec ou encore Yvain, qui entreprennent des quêtes pour mener à la reconnaissance, la découverte de soi et la rencontre des autres. Seul écart majeur avec les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes : ses héros sont constamment tiraillés entre leur devoir moral de chevalier et l’amour… mais point d’amour dans L’écuyer du roi… à moins que Tonke Dragt nous réserve quelques surprises dans un second volume…!

Photo tirée de l’adaptation Netflix

J’ai été totalement immergée dans cet univers fantastique et médiéval. Pour la petite anecdote, l’auteure a été faite prisonnière en Indonésie dans les années 1930. C’est à cette période-là qu’elle commence à écrire des histoires, en mettant notamment en scène des héros faits prisonniers, qui arrivaient à s’échapper. Finalement libérée et devenue professeur aux beaux-arts, elle se rendit compte que ses élèves se tenaient plus tranquilles durant ses cours de dessin lorsqu’elle leur racontait des histoires. C’est là qu’est né Tiuri.

Pour permettre aux lecteurs de s’immerger plus totalement dans son roman, Tonke Dragt n’hésite pas à user (et parfois abuser) de minutieuses descriptions pour bâtir une réalité plus vraie que nature. Forcément, par moment, nous rencontrons de vastes champs de descriptions vides et un peu lassantes… mais rassurez-vous, elles ne durent pas, puisque les actions s’enchaînent quand même assez rapidement.

L’écuyer du roi est le premier tome d’un diptyque, dont le second tome devrait voir le jour, normalement, dans l’année. En attendant de retrouver Tiuri par écrit, vous pouvez d’ores et déjà le retrouver à l’écran, puisque la saga de Tonke Dragt été adapté en série sur Netflix. Pour le moment, elle comporte une seule saison et six épisodes et a été chaleureusement saluée par la critique. Une saison qui devrait sans doute se poursuivre, car les aventures du chevalier Tiuri ne font que commencer… !

 


Vivez une épopée fantastique aux côtés du valeureux Tiuri, un écuyer parti délivrer un message au roi d’Unauwen. Un roman d’aventures médiévales, dynamique, attrayant, qui aurait quand même mérité plus d’actions et un chouïa moins de descriptions. Il reste tout de même excellent !

Ma note : 8/10

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