L’art du calme intérieur


L’art du calme intérieur de Eckhart Tolle
120 pages, éditions J’ai Lu, à 5,90€


Résumé : Pour Eckhart Toile, le calme ne consiste pas en une simple absence de bruit. « Il est l’essence de toutes les galaxies et de tous les brins d’herbe; de toutes les fleurs, de tous les arbres, de tous les oiseaux et de toutes les autres formes. »
En accédant à ce calme intérieur, nous nous alignons sur le pouvoir et l’intelligence de la vie elle-même. Dans cet état, il n’y a ni souffrance, ni peur, juste une source d’amour, de joie et de paix intensément vivante.
Ecrit sous une forme propice à la méditation, L’art du calme intérieur nous connecte, quelque soit le moment de la journée, à notre essence en nous rappelant qui nous sommes et ce qui compte réellement.


Extraits : « Les mots ne sont que des panneaux indicateurs. Ce qu’ils montrent n’est pas du domaine de la pensée, mais appartient à une dimension de vous qui est plus profonde et infiniment plus vaste que la pensée. Cette dimension est notamment empreinte d’une paix intensément vivante. »

« Le flux de la pensée a une force énorme qui peut aisément vous emporter. Chaque pensée se donne tellement d’importance ! Elle veut attirer toute votre attention.
Voici une nouvelle pratique spirituelle à votre intention : ne prenez pas vos pensées trop au sérieux. »


Mon avis : Eckhart Tolle a vécu la première moitié de sa vie dans un état de déprime, avant de connaître, vers ses 30 ans, une transformation intérieure, qui lui changera la vie à tout jamais. Il devient alors enseignant spirituel et écrit des ouvrages sur le pouvoir du moment présent, qui se vendront à des millions d’exemplaires à travers le monde. Dans L’art du calme intérieur, il décline en dix chapitres des préceptes, des conseils, des astuces, pour se reconnecter au moment présent et profiter pleinement de notre vie. Écrit sous forme de propos méditatifs, c’est un livre qu’on ne lit pas d’une traite, mais qu’on déguste épisodiquement, en fonction de son état d’esprit, de son besoin de connexion, de calme et de paix intérieur.

Je ne suis pas une grande adepte des romans de développement personnel ; il m’arrive d’en lire sporadiquement, en fonction des situations dans lesquelles je suis, qui requièrent des moments de calme, d’introspection, de réflexions plus intenses que des histoires littéraires classiques. Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver ce que j’étais venue chercher dans L’art du calme intérieur. Les chapitres sont très courts, les conseils bien trop succincts, assez abstraits parfois, ils ne permettent pas une absorption totale, ni une identification partielle. En définitive, j’ose le dire : je me suis ennuyée et je n’ai rien retenu de concret de ces 120 pages. À l’inverse de Eckhart Tolle, je n’ai pas vécu cette transformation intérieure qui aurait pu influencer positivement ma vie : dommage !


Un roman de développement personnel qui donne de sages conseils pour recourir au calme intérieur, mais qui s’avère être bien trop succinct pour permettre une application partielle ou totale des propos méditatifs.

Ma note : 3/10

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ISBN : 978-2-290-03675-4
Traduction : Michel Saint-Germain

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Anne de Green Gables


Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

382 pages, éditions Monsieur Toussaint Louverture, à 16,50€


Résumé : Nouvelle traduction d’Anne, la maison aux pignons verts.
Cheveux désespérément roux, visage constellé de taches de rousseur, Anne Shirley est une petite fille curieuse, pleine d’énergie, souvent perdue dans ses pensées, parfois d’une gravité solennelle, sans aucun doute intemporelle. Difficile de résister à ce petit bout d’humanité de onze ans parfaitement imparfaite, héroïne d’une série de romans qui a su conquérir des millions de lecteurs à travers le monde, Anne de Green Gables, écrit par Lucy Maud Montgomery, et dont le premier tome parut en 1908. Orpheline à l’esprit vif, à l’imagination sans bornes et qui adore employer de « grands mots », Anne se retrouve par erreur chez Marilla et Matthew Cuthbert qui attendaient un garçon pour les aider à la ferme. Féministe involontaire, romantique impénitente, elle est impulsive, dramatique, maligne, drôle, et telle une authentique naïve, elle va bousculer le calme et la monotonie de la vie à Green Gables, en semant partout joies et rêveries, en dénichant la beauté dans les moindres recoins, en ne s’exprimant qu’en points d’exclamation, même dans « les affres du désespoir ». Parce que l’existence d’Anne a aussi une face sombre, hantée par la mort de ses parents et les abandons, qui lui donne son énergie folle, parfois hallucinée, et qui rend son idéalisme et son indignation si poignants et si convaincants. Si le regard d’Anne transcende le monde sur lequel il se pose, Anne de Green Gables, c’est la transformation magique, presque mystique, que seul l’amour peut opérer sur les hommes et les femmes. C’est l’histoire d’une petite fille qui parvient à se faire aimer de tous (Josie Pye exceptée), et de nous les premiers.


Extraits : « Le problème avec l’imagination, c’est que le moment vient toujours où il faut s’arrêter, et alors ça fait mal. »

« C’est formidable, non, de penser à tout ce qu’il reste à découvrir ? Ça me rend si heureuse d’être en vie – le monde est tellement intéressant ! Et il ne le serait pas autant si on savait déjà tout sur tout, non ? Il n’y aurait plus de place pour l’imagination, pas vrai ? »


Mon avis : Quel plaisir que ce livre ! Les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont magnifiquement réédité la célèbre saga Anne écrite par Lucy Maud Montgomery au début du XXème siècle. Grâce à eux, cette histoire, déjà mondialement connue, devient un magnifique livre-objet de collection, relié et cartonné, joliment illustré et modernisé, pour toucher un public plus large.

 

Avant d’entamer cette lecture, je n’avais jamais entendu parler de Lucy Maud Montgomery, ni d’Anne Shirley. Pourtant, l’histoire de cette petite fille s’est vendue à plus de 60 millions d’exemplaires à travers le monde, a été traduit dans une trentaine de langues différentes et adapté une dizaine de fois. Un succès impressionnant, surtout lorsque l’on sait que le manuscrit a été dans un premier temps rejeté par les éditeurs, avant d’être publié puis imprimé à 19 000 exemplaires.

L’auteure s’inspire d’un fait réel découvert dans un journal : un couple anglais souhaitait adopter un petit garçon, mais se sont vus attribuer une fille. C’est ce qui s’est passé pour Marilla et Matthew Cuthbert, frère et soeur, qui héritent d’une petite fille bavarde et guillerette : Anne Shirley. D’abord déstabilisés par cette erreur, confus face à la demoiselle, ils tombent rapidement sous son charme et décident de la garder avec eux, dans leur grande maison de Green Gables. Anne Shirley est aux anges. La jeune fille n’avait alors connu que tristesse et désolation dans des familles d’accueil souvent tyranniques et dépourvus de pitié à son encontre. Mais depuis son arrivée sur l’Île-du-Prince-Edouard, elle se sent renaître. Elle vit un rêve éveillé : son imagination s’affole devant la majesté des paysages.

Île-du-Prince-Edouard

Elle vit le quotidien de milliers d’autres petites filles : des travaux ménagers pour aider Marilla à la maison, des temps de loisirs avec son « âme soeur » Diana, puis des heures de travail à l’école, pour s’instruire et surpasser Gilbert Blythe, son adversaire et pire ennemi. Mais Anne Shirley se distingue des autres petites filles par son goût immodéré pour la nature, par sa pensée construite, ses paroles distinguées, son imagination débridée, son optimisme communicatif. Il émane d’elle une certaine aura, qui la rend plus charismatique que les autres fillettes. C’est une fille attachante, très ouverte d’esprit, pétillante, souvent dans la lune, mais qui a le don d’avoir le coeur sur la main. Son histoire m’a passablement attendrie. Au fil des pages, Anne Shirley grandie, évolue, passant de l’intrépide petite fille rousse aux trop nombreuses tâches de rousseurs à une jeune et belle adolescente téméraire et sûre d’elle. Son évolution rappelle sans conteste le passage de l’insouciance de l’enfance à la pleine conscience du monde. 

Anne de Green Gables peut également s’apparenter à un roman féministe, qui met en avant une nouvelle condition de la femme, dans un XXème siècle où la femme idéale restait à la maison pour s’occuper du foyer. A contrario, Anne n’a que faire des conventions. Elle étudie, excelle dans ce qu’elle entreprend, elle se donne les moyens d’y arriver, pour suivre son rêve : devenir institutrice.

Ferme de Green Gables

À maintes reprise, Anne Shirley m’a fait penser à Sophie dans Les malheurs de Sophie, ce classique du XIXème écrit par la Comtesse de Ségur. Les deux petites filles, pourtant très différentes, ont en commun leur goût pour les bêtises, inopportunes chez l’une, intentionnelles chez l’autre.

L’histoire est simple, sans grande surprise, mais tellement douce et belle. Je me suis laissé enivrer par la poésie du récit, par la majesté des décors, par le babillage d’Anne. Sa façon de se réjouir des petits riens du quotidien m’a beaucoup ému. Finalement, on se recentre aussi sur sa propre existence, en prenant conscience de l’importance des petites choses simples du quotidien qui nous entourent : la nature qui s’éveille, les oiseaux qui chantent, l’odeur des fleurs… Dans ce roman, la nature tient une véritable place de personnage. Sa présence transpire par toutes les pages, l’auteure nous incitant à l’apprécier pour ce qu’elle est, davantage que pour ce qu’elle nous apporte. C’est reposant, agréable, ressourçant.


Anne de Green Gables est un hymne à la joie, à la nature, à l’imagination. L’héroïne est attachante, pétillante, elle est pourvue de valeurs humaines et morales très fortes, qui donnent à réfléchir. C’est une magnifique parenthèse solaire et intemporelle, que je vous recommande chaudement !

Ma note : 9,5/10

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ISBN : 978-2-381-96008-1
Traduction : Hélène Charrier

Fugitives


Fugitives d’Alice Munro

381 pages, éditions Points, à 7,60€


Résumé : Elles partent. Fuguent. S’enfuient. S’en vont voir ailleurs. Elles : des femmes comme les autres. Par usure ou par hasard, un beau matin, elles quittent le domicile familial (ou conjugal), sans se retourner. En huit nouvelles, Alice Munro met en scène ces vies bouleversées. Avec légèreté, avec férocité, elle traque les marques laissées sur les visages par le temps, les occasions perdues, les petits arrangements que l’on croyait provisoires.


Extraits : « Le truc, dans la vie, avait expliqué Harry à Lauren, était de vivre dans le monde avec intérêt. D’ouvrir l’oeil pour voir les possibilités – voir l’humanité – qui existait chez chacun de ceux qu’on rencontrait. Être à l’écoute. S’il avait quoi que ce soit à lui apprendre, c’était cela. Être à l’écoute. »

« Parce que les femmes ont toujours quelque chose, tu ne trouves pas, à quoi se raccrocher pour continuer. Quelque chose que les hommes n’ont pas. »


Mon avis : Première rencontre littéraire avec Alice Munro, détentrice du prix Nobel de littérature en 2013 et considérée comme l’une des plus grandes auteures anglo-saxons de notre époque. Autant vous dire que j’étais particulièrement impatiente de découvrir l’un de ses livres. J’ai jeté mon dévolu sur Fugitives, un recueil de nouvelles, qui me permettrait de découvrir non pas une, mais plusieurs histoires d’un coup. Comme son titre l’indique, l’ensemble des nouvelles abordent la fuite, de manière différentes.

Dans la première, une femme tente de fuir le mari dont elle est captive. Les trois suivantes ont comme particularité d’avoir la même héroïne : Juliet. Elles aborderont successivement la fuite d’un pays, de ses origines, l’abandon, en somme. Dans les suivantes, nous verront également la fuite de la vérité, les faux-semblants, le rejet, l’infidélité, la lâcheté.

Chacune des nouvelles met en scène une protagoniste féminine. Huit femmes qui doivent fuir leurs problèmes personnels. Peut-être pourrez-vous vous reconnaître dans le portrait de l’une d’entre elles…

J’avoue que pour ma part, je me suis passablement ennuyée dans chacune de ces nouvelles. Il n’y a quasiment aucun action, les récits ne sont pas rythmés, les personnages ne sont pas attachants et les histoires pas assez originales pour que l’on s’en souvienne bien. Déjà qu’il est compliqué de s’immerger totalement dans les nouvelles – qui sont, rappelons le, de très courtes histoires n’excédant pas une trentaine de pages ici -, alors si elles ne contiennent rien d’assez passionnant pour retenir notre attention, elles sont, comme on dit, vite lues et vite oubliées. Ce fût le cas pour la majeure partie de celles-ci.

D’autant que l’auteure a construit ses nouvelles d’une manière bien étrange : le dénouement de chacune d’entre elles n’en étaient pas réellement. Il n’y a pas de point final aux histoires, pas d’éclaircissements sur certaines nouvelles parfois intrigantes. Si bien qu’on ressort de ces récits avec des tonnes de questions qui resteront malheureusement sans réponse. Frustrant, ne trouvez-vous pas ?


Des nouvelles assez banales, peu captivantes, qui ne m’ont pas plût. Fugitives, c’est huit portraits de femmes en fuite, malheureusement pas assez aboutis, sans consistance ni point final. Passez votre chemin.

Ma note : 4/10

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La Curieuse Histoire d’un chat Moribond


La Curieuse Histoire d’un chat Moribond de Marie-Renée Lavoie

117 pages, éditions Alice Deuzio, à 12€


Résumé : La curieuse histoire d’un chat Moribond, c’est l’histoire d’un chat qui s’appelle Ti-Chat parce qu’il ne grandit pas. Et accessoirement il meurt souvent. Ça ne dure jamais longtemps mais ça peut surprendre. Pas Ti-Chat : il est habitué. Ti-chat est très philosophe. Il a été retrouvé très loin de sa ferme dans le désert australien (Ti-chat a un très grand sens de l’orientation…) par une petite fille après avoir marché 2000 ans (et une horloge interne infaillible…) Il ne lui restait qu’une petite étincelle de vie et il s’y est accroché. Après tout, la famille qui le sauvait savait pêcher la boîte de thon. Et ça, pour un chat, c’est précieux…


Extraits « Ma mère disait que j’étais « spécial », pour faire joli. Les mères sont comme ça, elles transforment toujours les petits défauts en grosses qualités. »
« Ma mère m’avait dit, un jour, que les gens méchants ne sont que des gens malheureux. »

Mon avis : Je souhaite tout d’abord remercier Babelio ainsi que les éditions Alice Deuzio pour l’envoi de ce roman dans le cadre d’une Masse critique.

Amoureuse des chats depuis ma plus tendre enfance, je me suis laissée tenter par cette histoire, qui promettait un agréable moment de lecture aux côtés d’un chat moribond et plein d’humour. Ti-Chat, un tout petit chaton, s’est éloigné de chez lui et s’est perdu dans la forêt. Il va être vite recueilli par une petite fille qui va prendre soin de lui. Ti-Chat va découvrir une nouvelle maison, il va acquérir de nouvelles habitudes et se faire de nouveaux amis.

L’histoire est racontée du point de vue de ce petit chaton, que nous suivons dans ses aventures, toutes plus ou moins loufoques. Je suis certaine d’une chose : avec Ti-Chat, on ne s’ennuie pas ! Il nous en fait voir de toutes les couleurs et contrebalance le cliché du chat paresseux qui passe ses journées à se prélasser.

J’ai bien aimé le message d’entraide et de solidarité que Marie-Renée Lavoie fait passer à plusieurs reprises dans son récit. Ti-Chat qui aide un autre chat en difficulté, Ti-Chat qui est secouru par une armée d’araignées…

L’histoire est agréable à découvrir, autant pour les enfants que pour les adultes, et elle est agrémentée d’illustrations forts sympathiques, qui nourrissent davantage le récit.

 

 

Malgré le fait que j’ai vraiment apprécié découvrir cette histoire, je ne l’ai pas trouvée si exceptionnelle, dans le sens où une semaine seulement après avoir refermé le livre, l’histoire s’est déjà estompée de ma mémoire. Peut-être qu’écrire quelques pages supplémentaires auraient ancrées plus profondément le récit dans l’esprit du lecteur, je ne sais pas. Cela n’enlève en rien le fait que j’ai pris du plaisir à suivre les aventures de ce petit chaton si attachant.


Un récit original et gorgé d’humour, à mettre entre les mains des parents et des enfants et de tous les amoureux des chats. 

Ma note : 6/10

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Sadie


Sadie de Courtney Summers

332 pages, éditions La Martinière fiction, à 16,90€


Résumé : Sadie, 19 ans, s’est volatilisée. Pour West McCray, journaliste à New York, il s’agit d’une banale disparition. Mais quand il découvre que sa petite soeur, Mattie, a été tuée un an auparavant et que sa mère a elle aussi disparu, sa curiosité est éveillée. West se lance alors à la recherche de Sadie et les témoignages qu’il recueille vont alimenter sa série de podcasts…

Sadie, elle, n’a jamais pensé que son histoire deviendrait le sujet d’une chronique à succès. Elle ne désire qu’une chose : trouver l’homme qui a tué sa soeur.

Qui est réellement cet homme ? Comment est-il entré dans la vie de Mattie ? Tandis que Sadie remonte la piste du tueur, West remonte celle de Sadie. Et se dessine, progressivement, la figure d’un homme – d’un monstre ! – qui pourrait bien frapper à nouveau…

West retrouvera-t-il Sadie à temps ?


Extraits « La fatigue est pire que l’ivresse. On dit des trucs qu’on n’a jamais voulu dire et quand on s’aperçoit qu’on n’aurait pas dû il est trop tard.. »
« Comme beaucoup d’histoires, celle-ci commence par une mort.« 

Mon avis : Un grand merci aux éditions La Martinière ainsi qu’à Babelio pour l’envoi de ce livre.

Sadie est une jeune femme de 19 ans, qui s’est mystérieusement volatilisée sans laisser de trace, ni prévenir quiconque de son entourage. En réalité, Sadie est partie à la recherche de l’homme qui a tué sa jeune soeur. En parallèle, West McCray, un journaliste, se passionne pour cette disparition et en fait une chronique à succès à la radio. Il entre dans l’intimité de la jeune fille, interroge ses proches, suit les indices qu’elle a semée pour tenter de la retrouver.

J’ai beaucoup aimé la construction du récit que je trouve originale : d’un côté nous vivons les aventures de Sadie en temps réel à ses côtés, tandis que de l’autre, dans une temporalité décalée, nous sommes aux côtés du journaliste West McCray, qui interview des personnes qui ont côtoyé ou vu Sadie, et suit du mieux qu’il le peut les traces de la jeune fille. Les deux récits s’entremêlent et s’imbriquent, l’un complétant parfaitement l’autre pour nous donner une vision globale et détaillée de l’histoire.

L’histoire est addictive au possible. Les chapitres s’enchaînent avec rythme et fluidité, sans temps mort, à tel point que je n’ai pas pu le lâcher, et l’ai lu d’une seule traite, en quelques heures à peine.

Ce qui m’a le plus touché, c’est la misère humaine que l’on ressent à chacune des pages. Avant son départ, Sadie vivait seule dans une caravane. Sa mère, Claire, alcoolique, étant partie depuis longtemps, les laissant seules, elle et sa jeune soeur, survivre comme elles le pouvaient. Une fois sa soeur décédée, Sadie se retrouve véritablement seule, et son geste irréfléchi de partir nous laisse percevoir tout le désespoir de la jeune fille. Même le prénom éponyme de la jeune fille, Sadie, qui me fait curieusement penser à « Sadness » (tristesse en anglais) nous laisse percevoir cette douleur quotidienne.

Sans vouloir vous en dire trop sur le récit, et pour vous laisser un peu de suspense, je m’arrêterais là de mon ressenti global sur l’histoire. Je tenais seulement à souligner l’audace dont a fait preuve l’auteure au moment d’écrire son dénouement : beaucoup vont être frustrés, ne vont pas comprendre ou vont au contraire vouloir comprendre sans toutefois y parvenir. C’est une fin en dent-de-scie que nous livre Courtney Summers, qui ne devrait pas faire l’unanimité. Ça passe ou ça casse, comme on dit. Pour ma part, c’est passé : j’ai laissé place à l’imaginaire !


Un polar original et dynamique, que j’ai dévoré en quelques heures à peine. Le rythme est effréné et l’histoire obsédante. je vous recommande vivement cette lecture !

Ma note : 8,5/10

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