Conversations entre amis


Conversations entre amis de Sally Rooney
339 pages, éditions Points, à 7,80€


Résumé : En 2017, le premier roman d’une parfaite inconnue a constitué l’événement de l’année dans le monde des lettres anglo-saxonnes. Son titre ? Conversations entre amis. L’auteur ? Sally Rooney, alors âgée de 26 ans.
Peu de jeunes écrivains parviennent à raconter à la fois une histoire et une époque, ce que Sally Rooney a brillamment réussi avec ce premier texte.
L’action prend place à Dublin. Nous sommes loin du Dublin de Joyce, plutôt dans une capitale post-crise économique où la jeunesse débat sur les ravages du capitalisme entre deux flirts et intrigues amoureuses. Frances (la narratrice) et Bobbi, son ex-amante, font partie de cette jeunesse, de ces millennials qui peinent à trouver une place dans le monde laissé par leurs aînés. Quand elles rencontrent Melissa et Nick, un couple plus âgé qu’elles, le cours de leur vie change : commence alors un « ménage à quatre » mouvant où la confusion des sentiments fait rage. Ensemble, Frances, Bobbi, Nick et Melissa écrivent, s’aiment, vivent… et s’interrogent. Sur le monde, mais surtout sur eux-mêmes.


Extraits« Tu souffres, a-t-elle dit.
Tout le monde souffre.
Ah. C’est profond. »

« Nick : de toute évidence on ne peut pas se voir très souvent
Nick : et avoir une liaison est assez stressant
Moi : ahah
Moi : tu es en train de rompre ?
Nick : si on ne se voit jamais vraiment
Nick : alors cette liaison consiste juste
Nick : à se prendre la tête sur cette liaison
Nick : tu vois ce que je veux dire »


Mon avis : Après avoir adoré Normal people de Sally Rooney début mars, je souhaitais découvrir son deuxième petit bébé : Conversations entre amis. Une seconde rencontre littéraire avec l’auteure qui vient confirmer mes appréciations lors de ma première lecture : j’aime énormément l’écriture et le style narratif de Sally Rooney, sa façon de raconter une histoire, de manière à la fois détachée, mais chaleureuse. Un talent que peu arrivent à acquérir.

Dans Conversations entre amis, nous faisons la découverte de Frances, la narratrice et Bobbi, son ex-petite amie. Ensemble, elles font faire la rencontre de Melissa et de son mari Nick, un couple explosif mais dissonant, qui se complaisent néanmoins dans leur équilibre de vie. Sans se l’expliquer, Frances ressent une attirance charnelle envers Nick, avec qui elle va commencer à entretenir une liaison, dans le secret le plus total. Une aventure passionnelle, difficile à décrire, va naître entre nos deux héros. À travers des échanges de mails, de sms, via des rencontres fortuites dans des dîners mondains ou dans des chambres d’hôtel, le triangle amoureux se met en place entre Nick, Frances et Melissa. Mais ce n’est pas tout : Bobbi ressent elle aussi une attirance toute particulière pour Melissa, la femme de Nick. C’est un quatuor aux relations imbriquées qui nous fait face, où les jalousies, les ressentiments, l’adultère, sont plus que jamais présents.

Comme dans Normal people, Conversations entre amis est plus un roman psychologique, où l’introspection et la réflexion priment sur l’action. Sally Rooney nous donne à repenser les relations amoureuses et les attaches sentimentales, à travers des histoires d’amour différentes que ce que l’on peut lire, voir ou vivre d’ordinaire. Une lecture moderne, qui s’ancre totalement dans l’ère du temps, où l’ouverture d’esprit est de mise pour apprécier l’ensemble des tenants et aboutissants de l’histoire ! 

Encore une fois, j’ai été totalement envoutée par le style narratif de l’auteure, je me suis laissé glisser dans sa prose et j’ai finalement terminé ma lecture en moins d’une journée. Les personnages sont attachants et les thématiques qui les traversent sont nombreuses. Outre la complexité des liens d’amour et d’amitié, on y parle également de féminisme, de confiance en soi, de repères familiaux… Autant de sujets qui viennent étoffer l’histoire et donner une plus grande part de réflexions aux lecteurs.


Un roman psychologique au style narratif contemporain, qui tend à analyser avec subtilités la complexité des liens entre les différents personnages. Une lecture moderne, voire avant-gardiste, qui saura séduire les lecteurs les plus ouverts d’esprit. 

Ma note : 8/10

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ISBN : 978-2-7578-8271-9
Traduction : Laetitia Devaux

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Normal people


Normal people de Sally Rooney
318 pages, éditions de l’Olivier, à 22€


Résumé : Connell et Marianne ont grandi dans la même ville d’Irlande. Il est le garçon en vue du lycée, elle est la solitaire un peu maladroite. Pourtant, l’étincelle se produit : le fils de la femme de ménage et l’intello hautaine connaissent ensemble leur premier amour.
Un an plus tard, alors que Marianne s’épanouit au Trinity College de Dublin, Connell s’acclimate mal à la vie universitaire.
Un jour, tout est léger, irrésistible ; le lendemain, le drame pointe et les sentiments vacillent.
Entre eux, le jeu vient tout juste de commencer.
Sally Rooney réussit le tour de force de donner une dimension unique et universelle à cette histoire. Porté par des dialogues saisissants de justesse, Normal People est un roman magistral sur la jeunesse, l’amitié, le sexe, sur les errances affectives et intellectuelles d’une génération qui n’a plus le droit de rêver, mais qui s’entête à espérer.


Extraits« Ça lui semblait si fou de devoir porter un uniforme chaque jour et de s’attrouper toute la journée dans un immense bâtiment, sans même avoir le droit de regarder où elle voulait. Même le mouvement de ses yeux tombait sous le coup du règlement de l’école. »

« Je veux dire, le temps, c’est réel.
L’argent aussi, c’est réel.
Mais le temps l’est davantage. Le temps c’est de la physique, l’argent n’est qu’une construction sociale. »


Mon avis : Qu’est-ce qu’une personne normale, une situation normale, des sentiments normaux ? C’est quoi « être normal » ? Selon moi, la normalité n’existe pas. Sally Rooney s’applique à le formuler : chacun, chaque histoire est différente, rien ne peut être comparé, tout est question d’expérience et de perception des choses.

Connell et Marianne, nos deux héros que tout oppose, vivent une relation qui ne peut être qualifiée ni d’amoureuse, ni d’amicale. Marianne est riche, introvertie, asociale, elle reste souvent seule et est la risée du lycée. Quant à Connell, c’est un jeune homme issu d’une famille beaucoup moins aisé ; il est beau gosse, bien intégré socialement, quoiqu’un peu réservé aussi. Leurs deux personnalités étant antinomiques, Connell ne souhaite pas s’afficher publiquement avec Marianne de crainte que sa réputation ne flanche. Un affront très mal vécu par la jeune femme, qui se sent d’autant plus rejetée, humiliée et qui n’en peut plus des secrets, non-dits et mensonges à répétition. Après le lycée vient l’université ; Connell et Marianne se retrouvent et vivent une situation totalement inversée : Marianne est devenue populaire, tandis que Connell a véritablement du mal à s’intégrer. L’auteure dépeint avec justesse les difficultés de s’intégrer dans une société devenue bancale, où tout est une question d’apparence, où la réussite, le pouvoir et le statut social comptent plus que la personnalité et les qualités morales. 

Les deux jeunes gens vivent une relation unique, précieuse, qui ne se nomme pas forcément, mais qui existe bel et bien. Ils ressentent de profonds sentiments l’un pour l’autre, se quittent, puis se retrouvent, sans jamais se résoudre à rester séparer bien longtemps. Une certaine alchimie que rien n’explique les rapproche insidieusement l’un et l’autre.

J’ai beaucoup aimé l’originalité de cette romance, totalement ancrée dans notre époque. Les relations amoureuses évoluent, tout comme notre société, les moeurs changent, deviennent souvent plus complexes et difficiles à détricoter. Connell et Marianne ne sont pas un couple ordinaire, cette romance n’est pas dégoulinante de sentiments et de larmes éperdues, mais elle est réelle ; et c’est justement ce qui la différencie tant des autres romances et ce qui m’a tant plût dans l’histoire. L’amour est un sentiment complexe, que beaucoup n’arrivent pas à comprendre ; Sally Rooney tente de mettre en scène les non-dits, les incertitudes, les expériences, sexuelles et amoureuses, les doutes, l’intensité des sentiments, les incompréhensions… elle dépeint l’amour avec ses difficultés, les rejets, les peines de coeur, la jalousie… Elle fait un très bon travail introspectif, n’hésitant pas à sonder les abîmes profonds de chacun des personnages, leurs véritables sentiments, pour en ressortir une psychologie précise et fidèle à ce que serait la réalité des faits.


Une romance contemporaine moderne qui met en scène une histoire complexe entre deux jeunes gens tourmentés par leurs sentiments, qui oscillent entre amour et amitié. Un récit intense, intime, original, facile à lire mais pleins d’émotions, que je vous recommande !

Ma note : 8/10

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ISBN : 978-2-8236-1524-1
Traduction : Stéphane Roques

The surface breaks


The surface breaks de Louise O’Neill

309 pages, éditions Scholastic, à £10,99


Résumé : The day of my childhood kept turning over; dissolving like sea foam on the crest of the waves. I have been counting them, the days and the nights, the weeks, the months, the years. I have been waiting for this day.


Extraits : « I’ve never cared for beauty. Beauty fades, there’s no loyalty in it. My mother told me it was better to cultivate my wit, my intelligence. If I’d had a daughter, I would have told her the same. I would have made her strong. A woman needs to be strong to survive. »

« Love is never unnatural, no matter whom you decide to give it to.« 


Mon avis : The surface breaks is an adaptation of the famous fairy tale write by Andersen in 1837 and animated in film by Disney in 1989. I’m literally fan of this animated, and I think the most part of you are too. When I saw the beautiful cover of this book, bright and colorful I immediately buy it : who can resist at this beauty ? And I not regret this purchase : thanks to it, I return for a moment to my childhood, to the fabulous world of the fairy tales and Disney and I love that !

But for people who don’t know the story, I will explain the plot : under the sea, lives the little mermaid and his family, in the kingdom of her father. They live in peace, but the little mermaid want to break the surface and discover the human world, despite the opinion of her father. Her motivation ? She wants to discover the truth about her mother, disappeared above the surface when she was only a year old. For achieve her goal – be able to get legs and to live above the surface – she will made many sacrifices : first, leave her family behind her (especially her sisters), and second, the most sacrifice, give up her perfect singer voice. But her desires and her curiosity are so strong that she accepts these sacrifices and she finds herself alone in the human world. Above the water, she try to seduce a beautiful human that she saved from shipwreck a year ago. It is the only solution to keep her legs, to refound her voice, and the most important thing : to stay alive.

The surface breaks is kindly faithful of the original story, and I appreciate to rediscover this little mermaid, with more modernity and character.

In this adaptation, I found a feminist message that I don’t found in the original story, and I appreciate that very much. In the beginning of the story, our protagonist is dependent of his father, forced to obey in his rules and to made everything that he wants. Her sisters and herself are like dolls : pretty, smiling, and their father don’t allow her nor to speaks or made everything by herself. In the kingdom, the mer-men decide of everything, and the mermaids must to undergo in silence. When Zale, the pretender of Gaia, our protagonist, comes in her room and touches her, she can’t make nothing, because he is a man, he has the power, and she is just a woman, she must to made like all other women of the kingdom : keep quiet, suffer and obey.

But our protagonist is more than a pretty doll. She wants to break the rules, to achieve independence and freedom. One night, with courage and determination, she disobey and leave the kingdom to go toward the enemies : the Salkas, the Sea Witch. She brings a good message : think about yourself and never admit someone to think or made anything for you. You are your unique chief, you decide for you.


The surface breaks is a good adaptation of The little mermaid, with powerful and optimistic messages about the women rights. I like it !

Ma note : 7,5/10

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ISBN : 978-1-407188-96-6

Dracula


Dracula de Bram Stoker

575 pages, éditions Pocket, à 4,56€


Résumé : Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le Comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. A son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.
Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante.
Très vite, il se rend à la terrifiante évidence: il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres…


Extraits : « Vous soignez les aliénés. Mais, d’une manière ou d’une autre, tout homme est un peu fou. »

« Le menu peuple me connaît, je suis le maître. Mais l’étranger dans une terre étrangère n’est rien. Nul ne le connaît et, donc, nul ne fait attention à lui.« 


Mon avis : Quelle meilleure période pour découvrir Dracula, qu’en pleins mois d’octobre, à quelques semaines seulement du temps attendu soir d’Halloween ?! C’est donc une belle occasion pour voir de faire d’une pierre deux coups : découvrir un classique qui prenait ma poussière dans ma PAL, et me mettre dans une ambiance propice à cette saison estivale.

Je pense que Dracula n’a plus besoin d’être présenté : ce comte, vampire immortel qui vit seul dans un château isolé, se nourrit du sang d’humains, essentiellement de femmes, qu’il vient mordre dans leur plus profond sommeil.

Écrit dans un genre épistolaire, les victimes féminines, tout comme les médecins qui viennent les soigner et leurs inquiets et éplorés, viennent échangent leur point de vue dans de courtes missives qu’ils s’envoient conjointement, ou qu’ils rédigent dans leurs journaux intimes. Ainsi, nous pouvons avoir accès à chacune de leurs pensées.

J’ai adoré le personnage de Dracula, que j’ai trouvé indéchiffrable, mystérieux, fantasmagorique, insaisissable. Je regrette néanmoins qu’il n’apparaisse que très peu dans l’histoire, ne se matérialisant qu’au début et à la fin du récit. L’ensemble des autres personnages interviennent dans le récit et apparaissent comme des narrateurs, alors que Dracula est le seul à ne jamais prendre la parole. C’est le sujet principal de l’histoire, la personne dont tout le monde parle, mais il reste à une certaine distance du récit, et nous apparaît que plus mystérieux. C’est assez déroutant, puisque j’aurais pensé qu’en lisant l’ensemble de l’oeuvre de Bram Stoker, j’en apprendrais plus sur cet intriguant vampire.

Mais c’est justement ce sombre mystère qui tourne autour de son existence, de sa vie, de sa manière de procéder avec ces victimes, qui forment le réel attrait du roman. C’est ce qui nous hante, ce qui nous attire, ce qui nous ensorcelle et nous fait peur. C’est ce vide de sens et d’explications, cette mise à distance du protagoniste, qui le rend finalement si attirant.

La célébrité  de ce livre n’est plus à prouver, puisqu’il est reconnu comme un classique de la littérature, un chef-d’oeuvre du genre gothique, maintes fois adapté au cinéma ou au théâtre. Le personnage de Dracula traverse les frontières et les siècles, et sa popularité est telle que chacun connaît son histoire, sans pourtant n’avoir jamais lu le livre de Bram Stoker. C’est quand même incroyable, et ça prouve la puissance du personnage ! Malgré le nombre de pages conséquent – près de 600 ans, et écrit en tout petits caractères -, l’histoire reste compréhensible et accessible à tout un chacun, malgré le fait qu’elle ait été écrite en 1897. Comme quoi, comme son personnage éponyme, Dracula reste immortel et traverse les frontières avec aisance.


Fière d’avoir découvert ce monument de la littérature fantastique et gothique, mais un peu déçue tout de même de la lenteur de l’histoire et de la quasi absence du personnage de Dracula. 

Ma note : 7,5/10

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Toute une vie et un soir


Toute une vie et un soir de Anne Griffin

264 pages, éditions Delcourt, à 20,50€


Résumé : Dans une bourgade du comté de Meath, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n’est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu’il a été et de tout ce qu’il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère Tony, à l’innocente Noreen, sa belle-soeur un peu timbrée, à la petite Molly, son premier enfant trop tôt disparu, au talent de son fils journaliste qui mène sa vie aux États-Unis, et enfin à la modestie de Sadie, sa femme tant aimée, partie deux ans plus tôt. Au fil de ces hommages, c’est toute une vie qui se révèle dans sa vérité franche et poignante…
Un roman plein de pudeur et de grâce qui contient toute l’âme de l’Irlande.


Extraits « L’ennui avec l’âge, enfin ils sont nombreux, c’est que le cerveau oublie qu’il radote les mêmes rengaines. »
« Ce qui me manque le plus ce n’est pas ce que Jason disait ou ce qu’il faisait, reprend-elle en posant la main sur sa poitrine. C’est de l’entendre respirer à côté de moi, dans la pièce voisine ou dans la maison, pas besoin qu’il fasse quoi que ce soit, à part être en vie.« 

Mon avis : Tout d’abord, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Delcourt, de m’avoir gracieusement envoyé ce livre en avant-première dans le cadre d’une Masse critique privilégiée. C’est le genre de lecture qui ne m’attire pas aux premiers abords, mais qui peut s’avérer extrêmement passionnante. Je me suis donc laissé tenter par ce roman irlandais.

Toute une vie et un soir, c’est l’histoire de Maurice, 84 ans, qui retrace l’intégralité des grands moments de sa vie en seulement un soir. Ce vieux monsieur, veuf depuis deux années, a vécu des moments de profondes tristesses, notamment lorsqu’il a perdu son frère bien-aimé, ou sa première fille. Mais il a également vécu bon nombre de joies, aux côtés de sa femme et de son fils, de ses amis et de ses animaux. Une vie bien remplie qu’il nous raconte autour d’un verre, comme une histoire que l’on raconterait à un jeune enfant avant qu’il ne s’endorme.

Cette histoire est jalonnée de souvenirs, de regrets, de sourires, de moments d’intense bonheur, de joies, de pleurs, de tristesse, de déceptions aussi, mais de fous rire parfois. C’est l’ensemble de sa longue vie qu’il étale à nu devant nous, dans sa pure simplicité et sa beauté toute entière. Maurice se confie dans pudeur aux lecteurs, mais à son fils avant tout, celui qu’il a délaissé durant toute ces années, mais celui qui constitue aujourd’hui sa seule famille.

Cette lecture m’a fait passer à travers différentes émotions, qui se succédaient sans jamais se ressembler. J’ai été maintes fois peinée par les dures épreuves traversées par Maurice, puis folle de joie quand je me rends compte de ce qu’il a réussi à accomplir et de la revanche qu’il a prise sur sa vie d’avant – passant d’un labeur compliqué, vil, au service de personnes médisantes et peu scrupuleuse à un homme fier, honnête, indépendant et bussinessman dans l’âme. C’est sûrement ce qui ressort le plus dans ce livre : les dix mille vies vécues par Maurice. Il n’y a pas à dire, en 84 ans, on en voit passer des choses !

Malheureusement, je suis peinée de vous dire que je ne me suis pas particulièrement sentie proche du protagoniste et narrateur, Maurice. J’ai beaucoup aimé me balader dans les entrailles de ses souvenirs, mais je ne me suis pas attaché tant que ça au personnage en lui-même, à ce qu’il était et à ce qu’il est devenu. Ça ne remet pas en cause la beauté de l’écriture de l’auteure, ni la puissance de son aura émotionnel, qui a réussi à me toucher à maintes reprises. Je veux seulement dire que cette histoire est belle, mais pas exceptionnelle non plus, puisque je l’oublierai certainement dans quelques semaines à peine.


Une lecture irlandaise aux couleurs du pays : triste, nostalgique, mais belle. J’ai passé un bon moment de lecture, mais celui-ci ne sera pas mémorable.

Ma note : 6,5/10

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