Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom


Tom, petit Tom, tout petit Tom, Tom de Barbara Constantine
259 pages, éditions Calmann-Lévy


Résumé : Tom a onze ans. Il vit dans un vieux mobile home avec Joss, sa mère (plutôt jeune : elle l’a eu à treize ans et demi). Comme Joss adore faire la fête et partir en week-end avec ses copains, Tom se retrouve souvent seul. Et il doit se débrouiller. Pour manger, il va chaparder dans les potagers voisins… Mais comme il a peur de se faire prendre et d’être envoyé à la Ddass (sa mère lui a dit que ça pouvait arriver et qu’elle ne pourrait rien faire pour le récupérer), il fait très attention. Un soir, en cherchant un nouveau jardin où faire ses courses, il tombe sur Madeleine (quatre-vingt-treize ans), allongée au milieu de ses choux, en larmes parce qu’elle n’arrive pas à se relever. Elle serait certainement morte, la pauvre vieille, si le petit Tom n’était pas passé par là…


Extraits : « Joss dit que ça ne coûte pas cher de rêver. Alors il rêve… Qu’il monte dans un train et que quand il se réveille, pouf ! il est arrivé. À Venise. Ils partent en gondole. Longe les canaux, Baisse la tête quand il passe sous les ponts. Tiens… le son d’une mandoline… et puis des dames avec des grandes robes et des masques avec des plumes… »

« Il lui passe la main dans les cheveux, l’ébouriffe en riant. Ça exaspère Tom. Lui qui doit passer du temps devant le miroir tous les matins pour essayer de mater ses épis… C’est étrange cette manie qu’ils ont tous de faire ça, les adultes. Vivement qu’il soit grand. Lui, il évitera de le faire. Parce qu’il en est certain, il se rappellera toujours combien c’est emmerdant. »


Mon avis : Barbara Constantine est une auteure de romans feel good, de ceux qu’on prend toujours plaisir à lire, qui réconforte le coeur, apporte joie, gaieté et ondes positives dans notre quotidien. J’en avais fait l’expérience avec Et puis, Paulette… qui m’avait redonné le sourire pendant le confinement, et cela se confirme avec Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom, une lecture plein d’optimisme, trouvée dans une boîte à livres il y a deux ans.

Tom est un petit garçon débrouillard, fort courageux, qui vit seul dans un mobile-home avec sa jeune mère, qui est tombée enceinte accidentellement à seulement treize ans. Tom et sa mère ont du mal à joindre les deux bouts : ils vivent sur les maigres rentrées d’argent de la maman et se nourrissent du vol de légumes de Tom dans les potagers de ses voisins. Tom et sa mère ne forment un duo improbable, puisqu’ils se comportent et se présentent plutôt comme frère et soeur et ne débordent pas forcément d’amour l’un envers l’autre. Tom, malgré son jeune âge, se retrouve souvent seul la journée comme le soir, obligé de se débrouiller par lui-même. 

Tom est un petit garçon très courageux, qui ne se plaint jamais et garde sourire et optimisme en toutes circonstances. Il vit dans des conditions déplorables, ne mange pas à sa faim, il manque cruellement d’amour, n’a pas de copains ni un quotidien facile comme les autres enfants. On se prend facilement d’affection pour ce petit garçon, à l’instar d’Archibald et Odette, les vieux voisins anglais chez qui Tom vole quotidiennement des légumes. Faisant semblant d’ignorer les rapts de Tom, ils se prennent au jeu et laissent délibérément des mets à leur hôte clandestin.

Enfin, Tom, du haut de son jeune âge, est généreux et d’une profonde gentillesse. Au détour d’un jardin, il vient en aide à Madeleine, une centenaire qui s’est cassée le col du fémur. Pendant sa convalescence à l’hôpital, Tom vient chaque jour s’occuper des animaux de la vieille dame et cultiver son jardin. Une belle amitié trans-générationelle est née entre ces deux personnages, aussi touchants l’un que l’autre.


Une jolie histoire pleine de douceur et de tendresse, qui nous fait passer un bon moment aux côtés de personnages simples, agréables et profondément humains. 

Ma note : 7/10

Pour lire plus d’avis :
     

ISBN : ‎ 978-2-7021-4063-5

Publicité

Elle parlait aux fleurs


Elle parlait aux fleurs de Janine Boissard
335 pages, éditions Fayard, à 20,90€


Résumé : Elisa, 27 ans, élève seule ses deux enfants depuis la mort de Didier, son époux emporté par un cancer foudroyant. Thomas, le frère aîné de Didier, l’aide financièrement et lui permet d’assurer son quotidien sans crainte matérielle. Seul l’amour manque désormais à son existence. Lorsqu’elle se rapproche de Thomas, la mère de ce dernier s’immisce.


Extraits : « « Jamais », un des mots les plus cruels de la langue française. »

« Pour moi, la musique, c’est comme un livre. Elle nous tient compagnie et parfois nous console. Elle nous répète que nous ne sommes pas seuls, que d’autres avant nous ont éprouvé en l’écoutant les mêmes sentiments. Que d’autres, après nous, continueront à s’en émouvoir, et ça nous aide à vivre. Surtout la musique classique qui, avec ses violons, vous transporte au ciel. »


Mon avis : Je ne suis pas forcément une grande fan des romans de Janine Boissard, mais comme elle est souvent plébiscitée par les critiques et mise en avant par les médias, je retente à chaque fois de lire ses dernières sorties. Malheureusement, l’étincelle d’intérêt ne prend jamais avec moi.

Dans Elle parlait aux fleurs, notre protagoniste Élisa, vingt-cinq ans, perd subitement son mari et se retrouve seule, avec leurs deux enfants. Un drame qu’elle va devoir affronter la tête haute, aidée par le frère de son défunt mari, toujours présent pour l’épauler et la consoler, donnant tout l’amour et la tendresse suffisante aux deux enfants du couple. Avec simplicité, émotions et beaucoup de temps, Élisa va apprendre à se relever, à reprendre goût à la vie, parfaitement bien entourée de personnes aimantes, à qui elle doit beaucoup.

Janine Boissard nous livre une histoire tout en douceur et en tendresse, où l’on voit une famille touchée par le drame, qui va trouver le temps et le courage nécessaire pour continuer à avancer, malgré les nombreuses épreuves distillées sur leur chemin. L’histoire est agréable à lire, on passe assurément de bons moments de lecture, reposants, parfois inspirants, pleins de vie, d’amour et de positivité. Malheureusement, bien que ma lecture fût sympathique sur le moment, elle n’était pas forcément intemporelle, ce qui signifie qu’une fois la dernière page refermée, l’histoire s’est complètement évaporée de mon esprit. Après réflexion, les personnages sont quelconques, aucune caractéristique ne les différencie les uns des autres et n’en font des héros à part entière, ou des protagonistes dignes d’entrer dans les mémoires. L’histoire est également assez banale, plutôt plate, sans rebondissement, avec seulement une succession de scènes de la vie quotidienne qui s’enchaînent sans nous marquer. 


Elle parlait aux fleurs est une histoire douce, tendre, sympathique à découvrir sur le moment, mais qui s’évapore très rapidement. Les personnages et l’intrigue content des pans de vies simples, sans caractéristiques spécifiques qui les différencieraient des autres histoires. Un roman agréable à lire, mais vite oublié. 

 

Ma note : 3/10

Pour lire plus d’avis :
     

ISBN : ‎ 978-2-213-72547-5

Le gardien de l’inoubliable


Le gardien de l’inoubliable de Marie-Laure de Cazotte
273 pages, éditions Albin Michel, à 20,90€


Résumé : Afin d’échapper à son milieu, Tristan entreprend des études d’Histoire de l’art. Il découvre un artiste fascinant, Lorme, sculpteur de génie, disparu en 1913, sans laisser de traces… Il se fait alors engager chez le galeriste le représentant pour tenter de se rapprocher de son oeuvre, mystérieuse.


Extraits : « Je pense que nos mémoires sont des cieux dans lesquels nos immenses bonheurs et nos grands cataclysmes sont des étoiles, des repères de navigation. »

« La grande mémoire est un cheval ailé qui vous suit mais ne porte pas que soi sur son dos. »


Mon avis : Tristan est un jeune garçon sensible et imaginatif, à la personnalité bien éloignée de celle de ses parents, un couple bourru et agressif, qui passe leur temps à le rabaisser et lui procure un sentiment d’abandon, de solitude et de manque d’amour. Attiré par l’art, Tristan décide de se lancer sur les traces d’un peintre nommé Charles-Félix Lorme. À Paris, il vivra avec sa grand-mère, qu’il ré-apprendra à connaître, puisque souvent dénigrée par ses parents, qui ne lui faisaient pas bonne presse aux yeux de Tristan. Passionné par son travail et ses recherches, Tristan va mettre le doigt dans un mystérieux engrenage autour de ce peintre et de son oeuvre, qui semblent être l’un comme l’autre, l’ombre d’un faussaire. Toute une enquête se met en place avec comme inspecteur préposé : Tristan. 

Je ne m’attendais à rien de spécial en commençant cette lecture, mais j’ai quand même été déçue, puisque les quelques avis que j’avais lu étaient tous plutôt positifs. Je n’étais peut-être pas forcément dans un état d’esprit adéquate pour découvrir ce roman : le fait est que je suis passée à côté de l’histoire. C’est un livre qui se laisse lire, assurément, mais avec lequel je n’ai pris aucun plaisir. Je n’ai trouvé aucun intérêt à l’intrigue, que j’ai trouvé bien peu rationnelle et je n’ai pas accroché aux personnages, hormis un peu de tendresse ressenti envers Tristan et sa grand-mère, vilains petits canards aux yeux du reste de la famille en raison de leur originalité d’état d’esprit et de pensée.

Car Tristan est quand même touchant : il vit dans son propre monde, aux côtés d’un ami imaginaire qui l’épaule, le conseille, le suit dans ses aventures ; les souvenirs d’amitié passées ; et son défunt chien, à qui il pense souvent avec tendresse. Entre rêve et réalité, le jeune garçon est constamment balancé entre deux mondes qui l’assaillent et font de lui un être parfois distrait, qui peut sembler benêt mais qui souffre d’être incompris aux yeux des autres. Heureusement, sa grand-mère est le pilier qui manquait à sa vie, présente pour le soutenir, l’aider dans tout ce qu’il entreprend et lui redonner confiance en lui. 


de la bretagne à paris, un voyage initiatique qui navigue entre rêves et réalités, que je n’ai pas réussi à apprécier à sa juste valeur. Un protagoniste sensible et touchant, mais une histoire qui manque de saveur et de profondeur. 

Ma note : 3/10

Pour lire plus d’avis :
     

ISBN : ‎ 978-2-226-47703-3

Accrochages


Accrochages de Charlotte Mendelson
363 pages, éditions Les Escales, à 22,50€


Résumé : La famille Hanrahan est menée d’une main de fer par Ray, le patriarche, artiste dont le quart d’heure de gloire est passé. Depuis, il est confit dans son insociabilité et son amertume. Mais Ray compte bien revenir sur le devant de la scène et prépare, ou plutôt délègue l’organisation d’une rétrospective à sa gloire. Toute la famille est mise à contribution. Ses trois enfants, Leah la préférée, Patrick le grand sensible et la très tourmentée Jess, se rassemblent pour l’occasion. Et puis il y a Lucia, leur mère. Elle aussi artiste, qui a toujours dû mettre sa carrière de côté pour ne pas risquer de prendre la lumière au détriment de Ray. Pourtant, petit à petit, elle ne va plus pouvoir se cacher, ni à elle-même, ni aux autres. Une comédie familiale acerbe et hilarante, élu meilleur roman de l’année par le Times.


Extraits : « Qu’est-ce qui fait un homme ? Le courage. Le courage, et les poils sur le torse. »

« Les gens sous-estiment la douleur. Comme la faim, elle vous permet de rester affuté. »


Mon avis : Cette comédie a été élue meilleur roman de l’année par le magazine américain Times. Il faut dire que les américains, tout comme les anglais, peuvent parfois avoir un humour assez particulier. Car avec moi, française pure souche, ça ne l’a pas fait du tout !

La famille Hanrahan, c’est un père, artiste créateur renommé, qui va exposer ses oeuvres lors d’une soirée ; une mère, artiste également, qui a connue son mari lors de ses études d’art, qui se veut dévouée corps et âmes au talent et au bien-être de ce dernier ; deux filles très opposées, l’une attentive à l’excès à son père et l’autre plus éloignée et pragmatique ; un demi-fils, issu d’une union antérieure de la mère, solitaire, particulier, il vit dans une caravane dans le jardin familial et adopte parfois un comportement qui peut déranger. Autant dire que cette famille n’a de normal que l’apparence. Car tout tourne autour du père, sombre égoïste et prétentieux bonhomme qui ne pense qu’à lui, à son fichu pseudo-talent et au quant-dira-on des tout-venants. 

Les personnages m’ont tous agacés. Le mari, forcément, que j’ai trouvé particulièrement odieux, hautain, auto-centré, manipulateur à l’extrême, dénué de sentiments, hormis ceux qu’il se réserve à lui-même. La mère m’a aussi énervée, mais différemment : elle est totalement soumise à son mari, s’oubliant totalement, elle ne vit qu’à travers lui, ses caprices, ses désirs, comme si son cerveau avait été aspiré. Leah, la fille préférée du mari, en tient également une bonne : elle déteste sa mère, qu’elle tient pour responsable de tous les tords et en particulier de la mauvaise humeur de son mari et en vient à médire sa soeur et son frère pour leur indifférence face à leur père, qu’elle qualifie souvent comme souffrant. Seule l’autre soeur paraît quelque peu normale et ne m’a pas agacée : elle vit loin de cette famille, obligée de revenir les voir pour faire plaisir à son compagnon, qui, semblerait-il, ait un comportement presque similaire à celui de son père, c’est-à-dire manipulateur, hautain, égoïste, narcissique et machiste. 

J’ai déjà lu des comédies familiales qui se déroulent autour d’un repas de famille, qui sont parfois absurdes, mais drôles. Ici, je n’ai pas ri un instant, au contraire, j’ai été crispée tout le long de ma lecture, par les comportements inadmissibles des uns et des autres. Autant dire que ce ne fût pas une partie de plaisir que de lire ce roman, puisqu’une révolte grondait en moi et montait crescendo, prête à exploser, à la limite d’abandonner ou de jeter le livre. Je comprends que l’auteure ait voulu caricaturer certaines scènes artistiques et familiales, mais la braise n’a pas pris avec moi. 


Une comédie familiale vantée par le magazine Times, que je n’ai malheureusement pas appréciée. Les personnages m’ont été particulièrement antipathiques et auraient mérité de belles paires de claques !

Ma note : 3/10

Pour lire plus d’avis :
     

ISBN : ‎ 978-2-36569-771-2
Traduction : Caroline Bouet

Le vagabond américain en voie de disparition


Le vagabond américain en voie de disparition
de Jack Kerouac
92 pages, éditions Folio, à 2€


Résumé : Sous prétexte d’aller chercher ses droits d’auteur à Londres, Kerouac flâne à travers l’Europe. Il découvre les charmes troubles de Tanger, les paysages de Cézanne, les promenades émerveillées dans Paris, la pluie normande et les brumes de Londres… Dans un brillant plaidoyer en faveur des vagabonds, il se place sous l’égide de Virgile, de Benjamin Franklin ou de Walt Whitman, pour revendiquer le droit à l’errance, aux nuits à la belle étoile, aux rencontres et à l’imprévu. Deux textes autobiographiques de l’auteur de Sur la route, un des témoins mythiques de la Beat Generation.


Extraits : « J’ai économisé sou par sou et soudain j’ai tout dépensé dans un grand et merveilleux voyage en Europe, et autres lieux ; et alors je me suis senti léger… et gai. »

« Paris est une femme mais Londres est un homme indépendant qui fume sa pipe dans un « pub ». »


Mon avis : J’ai été terriblement déçue par cette lecture. Jack Kerouac est un écrivain et auteur américain mondialement connu, notamment pour son roman Sur la route, sorte de récit de voyage à travers les États-Unis, qui a fait son succès, mais que je n’ai pas encore eu la chance de découvrir. Le vagabond américain en voie de disparition traite de la même thématique, le voyage, avec une traversée de l’océan Atlantique, pour partir des États-Unis direction l’Europe. Nous suivons l’embarquement de notre protagoniste, sa traversée périlleuse balloté par les flots, puis son arrivée à Tanger, au Maroc. Armé seulement de ses baskets et de son sac à dos, il va vagabonder en bus, en stop, à pied, de façon à remonter toute l’Europe jusqu’à Londres, au Royaume-Uni, où il est venu chercher ses droits d’auteur.

C’est écrit comme un carnet de voyage, dans lequel on découvre toutes ses péripéties : les difficultés rencontrées, les minces joies, l’étonnement et la surprise face à certains aspects du quotidien ou aux paysages changeants. L’auteur analyse le vagabondage et sa perception extérieure et s’interroge sur la liberté en règle générale et sur l’errance sans attache. Car si le vagabond américain est en voie de disparition, c’est parce que la perception des gens l’a transformé en clochard, sale, mendiant, seulement présent dans les grandes villes pour faire l’aumône. Les adultes s’en méfient et les adultes sont contraints de le fuir.

Malheureusement pour moi, pourtant grande adepte de voyages, je n’ai absolument pas adhéré à l’histoire. Il m’a manqué du vivant, du sensible, de l’émotion, un peu d’humain aussi. Avec moins de 100 pages au total, c’est quasiment impossible de s’attacher au personnage, d’être transporté ou dépaysé par ce qui est narré. L’écriture est fade, sans relief, ça manque de dynamisme, de mordant, d’exaltation.


Un récit de voyages fade et sans élan, qui ne m’a pas du tout plût. Je retenterai néanmoins de lire la prose de Jack Kerouac à travers une autre histoire.

Ma note : 2/10

Pour lire plus d’avis :
     

ISBN : ‎ 978-2-07-042316-3
Traduction : Jean Autret