Esther Andersen de Timothée de Fombelle
72 pages, éditions Gallimard jeunesse, à 24,90€
Résumé : » Les vacances avaient la forme d’un escargot, avec la maison au centre, et je faisais des cercles de plus en plus grands pour tenter d’arriver au bord. Et puis un jour, un été, j’y suis arrivé. C’était là et je ne l’avais jamais su. » L’intensité des émotions de l’enfance et la poésie d’une écriture tout en retenue.
Extraits : « J’envoyais une carte postale au milieu des vacances. Ça disait toujours : « Comment allez-vous ? Je fais du vélo. L’ongle Angelo me fait des nouilles au beurre. Il y a du soleil. » »
« Le premier jour, je prenais le train tout seul avec ma valise. C’était chaque fois le plus beau jour de ma vie. Je regardais les gens. Le contrôleur m’appelait « jeune homme ». »
Mon avis : Timothée de Fombelle nous a habitué à beaucoup de douceur et de poésie, notamment dans ses derniers albums jeunesse : Capitaine Rosalie et Quelqu’un m’attend derrière la neige, qui ont été deux histoires pleines d’émotions, qui ont mérité le titre de « coup de coeur ». Il revient en force avec Esther Andersen, un magnifique objet-livre en grand format, doté d’illustrations simples, épurées mais pleines de douceur, signées Irène Bonacina.
Ce récit m’a fait penser au Petit Nicolas de Goscinny et Sempé, tant par le style des dessins, en noir et blanc, avec quelques touches de couleurs, par le protagoniste, un petit garçon dégourdi, un peu rêveur, que par la thématique centrale : il vit mille et une aventures. Dans Esther Andersen, notre jeune héros part seul en vacances chez son oncle, un personnage farfelu, atypique, qui vit en solitaire dans une maison pleine de capharnaüm. Il est heureux de recevoir son neveu le temps d’un été. Ce dernier ne se lasse pas des paysages infinis qu’offre la campagne environnante, de l’étendue d’eau salée qui se trouve à petite distance de la maison de son oncle. Au grès de ses pérégrinations, notre jeune héros va rencontrer Esther, une jeune vacancières anglaise, pour qui il ressentira une attirance immédiate.
Timothée de Fombelle nous replonge dans nos vacances d’enfance, où le temps s’étirait à l’infini, où tout était possible et imaginable. On repense avec nostalgie aux amourettes de vacances que chacun à pu connaître et aux chagrins intenses de devoir se séparer pour regagner sa vie quotidienne. Chez notre héros, ces sentiments sont une premières : le premier coup de foudre, les premiers émois, la première séparation. C’est beau et touchant à la fois, de voir la candeur se lire sur son visage, reflet passé de notre propre enfance.
Un album jeunesse magnifiquement illustré d’aquarelles, qui narre avec douceur et poésie les vacances d’été d’un jeune héros touchant.
Ma note : 8/10
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ISBN : 978-2-07-514796-5
Illustrations : Irène Bonacina