L’été des Perséides


L’été des Perséides de Séverine Vidal
267 pages, éditions Nathan, à 14,95€


Résumé : Quand on tombe amoureux on a l’impression de se connaitre depuis toujours. Et si c’était vrai ?
Jonas, 18 ans, est guide touristique dans la mangrove en Floride. Le lendemain d’une grosse tempête, il découvre que son collègue Evans a eu un accident et que son corps a mystérieusement disparu. Accompagné d’Ana, une amie d’Evans, Jonas part à sa recherche. Dans la région, les disparitions mystérieuses se multiplient et on retrouve des inconnus errant dans les rues, hagards et désorientés. Dans cette ambiance de fin du monde, Jonas et Ana essaient de comprendre ce qui se passe, et remontent le fil de leur histoire personnelle et familiale…


Extraits : « Je me souviens que, petit, je détestais par-dessus tout visionner les films que mes parents tournaient pendant mes vacances, ou pire, les films de leur enfance. Sur un coin de mur blanc, un drap tendu et nos vies passées défilaient. Nous étions en mouvement, silencieux, souriant à la caméra mais, à mes yeux, déjà morts. Je savais que ces images seraient, plus tard, regardées par d’autres, quand nous ne serions plus que poussière, et que nos corps en mouvement sur l’écran, au lieu de nous garder vivants, nous figeaient. Pour l’éternité. Je déteste les photos, elles nous tuent. »

« Elle a dit : « La prochaine fois tu viendras avec moi, mon grand fils. Dès que tu tiendras sur ton deux-roues, on ira ensemble à Ruine-Chapelle et je t’apprendrai à humer l’air d’ici. L’iode, les vagues, les rochers, respirer l’odeur des marins en mer, sentir l’herbe sucrée et le vent dans les cheveux. »
Elle a dit ça, « sentir le vent dans les cheveux ». J’ai trouvé qu’elle était un peu rigolote, ma maman. J’ai pensé : Ça s’apprend pas de respirer, c’est naturel, ça vient tout seul. »


Mon avis : Je suis particulièrement heureuse d’avoir (re)découverte la plume de Séverine Vidal. C’est une auteure jeunesse française à succès, souvent plébiscité par les blogueurs littéraires. En août dernier, j’avais eu l’honneur d’avoir une approche synthétique de son style narratif dans Son héroïne, un très court roman de 60 pages, dont l’histoire ne m’a pas laissée de souvenirs particuliers. Assez frustrée de cette première approche peu engageante, je me suis précipitée sur L’été des Perséides, son dernier roman grand format en date… et quelle surprise !

C’est un roman étonnant, qui oscille entre science-fiction, fantastique et thriller. Nous faisons la connaissance de Jonas, tout juste majeur, guide touristique dans la mangrove, à Everglades City, en Floride. Lorsqu’un jour particulièrement orageux, son collègue Evans disparaît dans la mangrove, Jonas s’inquiète. Il court prévenir les parents d’Evans et fait la rencontre d’Ana, une amie du jeune homme. Ensemble, ils vont sillonner la ville à la recherche de leur ami commun, avant de prévenir l’agent Bentley de cette disparition mystérieuse. C’est alors qu’ils se rendent compte qu’Evans n’est pas le seul à être porté disparu : des dizaines, voire des centaines de personnes d’Everglades City disparaissent, d’autres errent, hagards, totalement désorientés, comme catapultés dans un univers parallèle, loin de toute bienséance. Que se passe-t-il donc ? La panique les gagne.

L’histoire est haletante, rythmée du début à la fin. On se prend facilement au jeu et on se laisse guider par l’auteure, qui nous embarque dans un scénario noir, extraordinaire, qui surprend et déconcerte. Des interludes ponctuent le récit au présent ; ce sont des témoignages de personnages ayant vécus ce genre de phénomènes orageux magnétiques dans le passé. Ils viennent apporter une dose de mystère et de réalisme supplémentaires à l’histoire.

Parmi tout ce chaos, un amour naissant se développe entre nos deux protagonistes. Des sentiments pudiques, innocents, un peu chancelants, mais tellement doux à voir. Les sentiments amoureux ne sont pas les seuls liens d’amour qui transparaissent dans cette histoire, puisque Jonas, tout comme Ana, vouent un amour incontesté à leurs parents respectifs. Jonas a été adopté lorsqu’il était encore un bébé et il remercie infiniment ses parents adoptifs pour tout l’amour, l’attention, la bienveillance et l’éducation qu’ils lui prodiguaient toutes ces années. Quant à Ana, malgré un père souvent absent, puisque crevettier, donc occupé en mer et une mère internée dans un hôpital spécialisé, elle aime profondément ses parents et leur montre au quotidien. Des liens familiaux forts, très beaux à voir.

Malgré quelques incohérences et des passages bien peu crédibles, j’ai tout de même apprécié l’atmosphère générale du livre. Les personnages étaient attachants, l’histoire rythmée, l’intrigue mystérieuse et addictive. Un peu déçue tout de même du dénouement, surprenant, original et bien pensé, mais qui se termine un peu trop rapidement à mon goût.


Un roman jeunesse apocalyptique, qui oscille entre science-fiction, fantastique et thriller. J’ai passé un très bon moment de lecture, captivant et haletant, aux côtés de Jonas et Ana dans les mangroves d’Everglades City !

Ma note : 7/10

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ISBN : 978-2-09-259153-6

5 réflexions sur “L’été des Perséides

  1. Séverine Vidal dit :

    Bonsoir !

    Merci pour cette jolie chronique ❤️
    Ça m’intéresserait beaucoup de savoir de quelles incohérences vous parlez. On pensait les avoir traquées au cours des nombreuses relectures (correctrice, éditrice..). Je suis curieuse 😊
    Bonne soirée !

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