Lise et les hirondelles


Lise et les hirondelles de Sophie Adriansen

232 pages, éditions Nathan


Résumé : Une héroïne très attachante, entre grands drames de la guerre et petits bouleversements de l’adolescence.
À treize ans, Lise a une passion pour les hirondelles. Mais lorsqu’elle les voit revenir à Paris en cet été 1942, les oiseaux ne parviennent pas à lui faire oublier les effets de l’Occupation : le rationnement, les sirènes, la fermeture de l’atelier de confection familial, l’attitude de ses amis depuis qu’elle porte une étoile jaune sur ses vêtements.
Le 16 juillet, Lise assiste à l’arrestation de toute sa famille. Elle se précipite au commissariat où on les a emmenés et parvient à sauver ses deux petits frères de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Mais elle n’a plus aucune nouvelle de leurs parents. Commence alors pour eux le long parcours des enfants cachés, parsemé d’angoisse et de dangers, de moments de doute et d’espoir.


Extraits  « Être adulte n’empêche nullement d’être bête. »

« La seule chose que je sais, aujourd’hui comme en juin 1940, c’est que la guerre, c’est marcher.« 


Mon avisJe suis face à mon ordinateur, à réfléchir sur les mots à poser sur mes pensées. Difficile de dire si j’ai aimé ou non ce roman. Le drame qui s’y déroule ne peut pas laisser indifférent, mais en même temps, j’ai l’impression d’être passé à côté du récit.

Lise est une jeune fille juive de 13 ans, qui vit au temps de l’Occupation de Paris par les Allemands. Ses parents viennent d’être arrêtés et emmenés au Velodrome d’Hiver. Difficile pour elle de comprendre les conséquences de cette arrestation. Pendant des mois, Lise et ses deux petits frères vont espérer le retour de leurs parents… en vain !

C’est un récit dramatique que nous livre Sophie Adriansen. La rafle du Vel d’Hiv’ est un des événements les plus marquants de la Seconde guerre mondiale. Pour rappel, ce sont plus de 13 000 personnes, adultes et enfants confondus, qui ont été arrêtés puis déportés en Allemagne. Par chance, Lise et ses frères ont réussis à échapper à cette rafle, et se sont d’abord réfugiés chez leurs voisins, avant d’être trimballés à droite à gauche.

Ce qui est encore plus dramatique à voir, c’est l’insouciance et la naïveté de ces enfants face à la guerre. Ils ne comprennent pas ce qu’ils se passent, ils ne savent même pas ce que signifie être juif, et encore moins les conséquences d’appartenir à une telle religion. En somme, leur enfance va être gâchée par la guerre. Ils vont être obligés de se cacher constamment, de mentir sur leur religion, leurs parents, leurs prénoms, ils vont devoir faire face aux restrictions alimentaires, aux jugements. Autant de vecteurs qui vont les obliger à grandir plus rapidement que les enfants normaux, à tel point qu’ils atteindront une sorte de maturité précoce et forcée, que peu d’enfants atteignent à leur âge.

En parallèle de cette ambiance de guerre, Lise apporte de la douceur et de la poésie au récit, à travers la mention fréquente à l’hirondelle, son oiseau fétiche. L’hirondelle, petit par sa taille, mais capable de parcourir des kilomètres pour migrer. L’hirondelle, symbole de liberté, de bonheur, de chance, de pureté et d’endurance. Autant de symboliques qui collent au personnage de Lise, d’où peut-être son attachement si grand à cette race d’oiseau.

Le sujet de la seconde guerre mondiale, en particulier vue à travers les yeux d’un(e) enfant est particulièrement difficile à traiter de par sa fréquence d’apparition dans les romans jeunesse. Pour pouvoir espérer sortir du lot, il faut amener quelque chose de spécial, d’original et d’innovant à la thématique lourde. Ici, j’ai trouvé que la narration était écrasée par la densité du sujet traité. En effet, j’aurais souhaité plus de profondeur dans les traits des personnages, mais aussi dans l’histoire globale. L’idée de départ est bonne, mais il aurait fallu l’exploiter encore plus. D’où mon sentiment d’avoir un peu survolé la totalité du récit : rien n’a particulièrement retenu mon attention.


La seconde guerre mondiale vue à travers les yeux d’une enfant juive. Un récit dramatique, qui aurait quand même mérité plus de profondeur dans sa narration. 

Ma note : 6,5/10

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