Les abysses du mal


Les abysses du mal de Marc Charuel

406 pages, éditions Albin Michel, à 21,50€


RésuméMon boulot : filmer le supplice des victimes avant de faire disparaître leur corps. Mon but : être le tueur le plus inventif. Parce que la mort est un spectacle, certains sont prêts à payer très cher pour y assister. Voyeurs protégés par un écran, tortionnaires par procuration… C’est la face cachée du Net. Un monde parallèle qui happe ses proies au hasard et fournit des frissons à prix d’or. Des réseaux sociaux incontrôlables aux mafias spécialisées dans le marché de la mort en direct, le nouveau thriller de l’auteur du Jour où tu dois mourir dévoile les forces insoupçonnées de la perversion humaine.


Extraits  « Huit personnes sur dix sont assassinées parce qu’elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Juste pour ça. Des vies plates et ordinaires qui basculent alors que rien ne les y prédisposait. »

« Elle est comme ça, Natacha. Trop gentille, trop consciencieuse. Elle ne consacre jamais moins d’une demi-heure à chaque personne. Un jour où, prenant son courage à deux mains, il lui en a fait la remarque, elle a répondu le plus sérieusement du monde que patient et patienter, ça avait la même étymologie. Puis elle s’est ouvertement marrée de son bon mot. Et il a ri avec elle.« 


Mon avis : Quand on voit l’effrayante couverture choisie par les éditions Albin Michel, il n’y a plus aucun doute possible quant à la thématique du récit : ce sera un angoissant thriller.

Des jeunes femmes disparaissent mystérieusement, avant d’être retrouvées mortes, dans des états inimaginables. Pour le policier Derolle il n’y a aucun doute : elles ont été les héroïnes de snuff movies, ces vidéos clandestines qui mettent en scène la torture et le meurtre d’une personne. Encore faut-il le prouver… Derolle pénètre le darknet à la recherche de preuves. Mais le temps est compté et l’auteur de ces vidéos pourrait bien faire de nouvelles victimes.

Avant de lire ce roman, je ne connaissais pas du tout l’existence des « snuff movies ». Il m’est encore aujourd’hui difficile d’imaginer que de telles pratiques ne sont pas le fruit de l’imagination de l’auteur, mais ont réellement eu lieu et ont encore lieu aujourd’hui. Il y a encore quelques années, les médias ont largement relayés des vidéos d’exécution réalisés par des extrémistes : ces vidéos sont apparentés à des snuff movies. Dans Les abysses du mal, l’auteur nous plonge donc au coeur de ce commerce illégal et destructeur, qui arrive à conquérir un public de psychopathes. Il nous emmène au coeur du darknet, cet écosystème de réseaux, parallèle aux réseaux publics, qui est aussi fascinant qu’il est effrayant.

Marc Charuel met en scène la perversion et la cruauté animale dont peuvent faire preuve les êtres humains. Certaines scènes sont assez trashs et peuvent choquer les publics les plus sensibles.

Il n’y a pas spécialement de suspens dans ce récit, puisque l’auteur des meurtres est identifié dès le début de l’histoire. Marc Charuel préfère se centrer sur la peur à insuffler aux lecteurs. Pour la petite anecdote : je me suis dépêché de finir ce livre un dimanche soir, alors que j’étais chez mes parents, pour ne pas avoir à le terminer seule chez moi. Vous vous imaginez à quel point il fait peur ?

Quant au rythme, il est intense et soutenu tout au long du récit : on ne s’ennuie pas une seule seconde. Tous les ingrédients pour faire un bon thriller sont réunis, avec en prime des personnages hors du commun : un inspecteur chevronné, un ancien militaire protecteur envers les siens, une mystérieuse lesbienne droguée, et pleins de belles jeunes filles, bien trop naïves. J’ai passé un « bon » moment de lecture, si tant est que je puisse employer ce terme dans ce cas de figure-là. Même si l’histoire n’était pas si extraordinaire que ça, j’ai su apprécier la narration et les personnages.


Plongez au coeur du darknet et découvrez ce que vous n’auriez jamais jamais dû découvrir. Un récit glaçant, à ne pas mettre entre les mains de tous.

Ma note : 7,5/10

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