Sous l’écorce

Sous l’écorce de Agnès Ledig
168 pages, éditions Le Robert, à 15,40€

Résumé : « J’aime follement les arbres et leur symbolique puissante. Tel un végétal, l’écriture a ses saisons et chaque roman est un nouveau printemps. J’ignore à quelle essence j’appartiens, mais je sais que je ne suis qu’un petit trait d’union, entre la terre et la lumière. » Dans un récit à fleur de peau, Agnès Ledig raconte les circonstances douloureuses de la naissance de l’écriture, la dimension thérapeutique des mots, le rêve d’une autre société, construite sur des valeurs humaines essentielles : liberté, égalité, fraternité, respect… Une société qui prend vie dans chacun de ses romans et dans ce texte magnifique.

Extraits : « Écrire est un acte individuel et intime. Je crois qu’aucun auteur ne prend la plume par hasard. Chacun a ses raisons d’aligner des mots, des phrases, parfois des vers, de raconter une histoire, de s’emparer d’un thème, de créer des personnages. Et chacun le fait à sa façon. »

« Je m’ennuyais beaucoup, comme bon nombre d’enfants avant l’arrivée des écrans multiples, et cette oisiveté était génératrice d’actions pour rompre l’ennui (lecture, bricolage, promenade, la télévision, quand même, mais à dose raisonnable et raisonnée). L’absence d’ennui des nouvelles générations d’enfants m’inquiète beaucoup pour le développement de leur créativité.«

Mon avis : Agnès Ledig est un auteure de romans feel gook français, que j’ai connu grâce à Marie d’en haut, une très jolie histoire, que j’avais pris beaucoup de plaisir à découvrir. Dans Sous l’écorce, le style est totalement différent, puisqu’il s’agit d’une sorte de journal intime, où l’auteure se confie sur sa vie personnelle, sur l’impact de sa vie professionnelle sur cette dernière, sur son process d’écriture et sa nouvelle vie d’auteure à succès.

Elle choisit d’écrire un récit intimiste sous le spectre métaphorique de l’arbre qui naît avec des racines, grandit, se développe, mûrit, mais cache sous son écorce, de manière invisible, toute son histoire et ses fragilités.

Agnès Ledig a grandit entourée de mots, d’histoires, de livres. C’est sans doute dans ces moments d’enfance qu’elle se remémore avec émotions qu’elle a puisé sa passion future. En grandissant, on se rend compte qu’elle s’est cherchée dans son parcours professionnel. Elle a eu plusieurs vies, passant de sage-femme à écrivain. Elle a vécu des drames, qui l’ont marqués et changés à tout jamais. Mais elle a su se relever, aller de l’avant pour continuer à avancer et vivre. Tous ces moments de vie ont fait d’elle l’auteure qu’elle est aujourd’hui : douce, touchante, au style d’écriture réaliste et empli d’émotions.

Elle nous raconte surtout le début de son aventure d’auteure. Les étapes avant d’arriver à publier un livre, qui sont nombreuses, les doutes, les pleurs, l’appréhension, le travail que personne ne voit, parfois minimaliste, mais essentiel. Son ascension, vertigineux, insensé, parmi les grands auteurs à succès. Les ventes de ses livres, par milliers, la notoriété qui s’accroît, le train de vie qui change. Elle nous parle de son ressenti profond et intime face à tous ces changements soudains dans son quotidien. La peur, la joie, les rencontres, les nouvelles opportunités.

Elle entrecoupe ces confessions de bouts de texte, tantôt des lettres, des notes, des écrits divers… qui viennent appuyer ses propos et les ancrer davantage dans le réel. Objectif réussi pour Agnès Ledig : je me suis sentie proche d’elle, j’ai appris à la connaître et à l’apprécier comme une amie. C’est une femme simple, touchante, courageuse, travailleuse, qui mérite tout ce qui lui arrive. En connaissant son histoire personnel et ses déboires professionnels, j’ai maintenant encore plus envie de découvrir ses autres titres.