Le fantôme de l’opéra


Le fantôme de l’opéra de Gaston Leroux

342 pages, éditions Le Livre de Poche, à 6,60€


Résumé : « Le fantôme de l’Opéra a existé. J’avais été frappé dès l’abord que je commençai à compulser les archives de l’Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames, et je devais bientôt être conduit à cette idée que l’on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là. »


Extraits : « Celui-là ne sera jamais Parisien qui n’aura point appris à mettre un masque de joie sur ses douleurs et le « loup » de la tristesse, de l’ennui ou de l’indifférence sur son intime allégresse. Vous savez qu’un de vos amis est dans la peine, n’essayez point de le consoler ; il vous dira qu’il l’est déjà ; mais s’il lui est arrivé quelque événement heureux, gardez-vous de l’en féliciter ; il trouve sa bonne fortune si naturelle qu’il s’étonnera qu’on lui en parle. À Paris, on est toujours au bal masqué. »

« Mon ami, il y a une vertu dans la musique qui fait que rien n’existe plus du monde extérieur en dehors de ces sons qui vous viennent frapper le coeur. »


Mon avis : J’ai eu l’occasion de lire le récit le plus connu de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune, dans le cadre de mes études littéraires, voilà quelques années maintenant. Bien que cette lecture m’est été imposée, je l’avais beaucoup appréciée et j’en garde, encore aujourd’hui, un très bon souvenir. C’est pourquoi j’avais envie de découvrir un autre titre de cet auteur de polars fantastiques, hautement plébiscité à son époque, devenu intemporel dans le monde littéraire.

Dans Le Mystère de la chambre jaune, notre héros Rouletabille nous avait embarqué dans une affaire criminelle au château du Glandier. Ici, c’est une tout autre affaire que nous narre Gaston Leroux : le célèbre Opéra Garnier de Paris serait hanté ! Une hypothèse avérée, que nous démontre l’auteur, en fournissant articles de presse et témoignages de personnes ayant vécues des situations fantastiques au coeur de l’Opéra. Alors, lorsque Christine Daaé, chanteuse phare de l’Opéra, artiste de renom, à la réputation croissante, disparaît en plein spectacle, le doute n’est plus permis : c’est le fantôme de l’Opéra qui l’a enlevé ! Mais les esprits pragmatiques sont difficiles à convaincre. Le vicomte Raoul de Chagny, amoureux épris de la belle Christine, en est pourtant persuadé. Il va se lancer aux trousses du Fantôme pour tenter de sauver sa chère et tendre.

Ainsi, Gaston Leroux nous plonge entièrement dans les dessous de l’Opéra Garnier, parmi les passages secrets de ce grand édifice, qui renferme bien des mystères. On y découvre notamment un lac artificiel, qui existe réellement : placé au quatrième dessous, il servait à canaliser les eaux d’infiltration et à stabiliser l’édifice. Incroyable, quand on y pense !

Opéra Garnier

 

Intérieur de l’Opéra Garnier

Une traque se met en place pour trouver l’identité de ce effroyable Fantôme de l’Opéra. Un personnage mystérieux, qu’il est difficile de bien cerner : qui est-il réellement ? Que veut-il ? Où réside-t-il ? Autant de questions qui restent sans réponse. Le vicomte de Chagny, lancé à la recherche de Christine, va croiser sur son chemin Le Persan, un autre personnage énigmatique, qui semble bien connaître le fantôme. Ensemble, ils vont se lancer à la poursuite de cet être effroyable, que rien ne semble arrêter. Pour nous, lecteurs, il est compliqué de bien se représenter ce fantôme : est-ce un être surnaturel, comme son nom peut l’indiquer, ou un humain dissonant, perclus dans le rôle d’un personnage qu’il s’est crée de toute pièce ? En somme, le Fantôme m’a fait penser au Dracula de Bram Stoker : ce sont deux êtres énigmatiques, fantasmagoriques, insaisissables, dont l’identité mystérieux devient l’attrait principal de l’histoire.  

Le succès du roman fût tel, qu’il a connu de nombreuses adaptations depuis sa parution en 1910 : comédies musicales en grand nombre, pièce de théâtre, ballet, téléfilm, bande dessinée… L’une des dernières en date, celle réalisée par Andrew Lloyd Webber en 1986 est une des plus vues au monde, avec un total de 140 millions de spectateurs à travers 30 pays et plus de 150 villes au monde. Dans l’éditions Le Livre de Poche, quelques pages centrales en papier glacé sont consacrés à cette comédie musicale. Composée de photos inédites et de textes descriptifs enrichissants sur la création du spectacle, ils contribuent à me donner davantage envie de voir cette comédie, qui était programmé au théâtre Mogador à Paris il y a peu, en 2015. Moi qui n’est jamais vu de comédie musicale de ma vie, commencer par un chef-d’oeuvre comme celui-ci me paraît une sage décision.

Malgré tout, j’ai trouvé la lecture de ce polar assez pénible. L’intrigue avance à un rythme assez lent, ce qui rend l’histoire beaucoup moins intense. Celle-ci est intéressante, certes, mais elle manque de vivacité. Je suis quand même satisfaite d’avoir pu découvrir ce classique de la littérature française, je comprends les nombreux éloges qui ont été fait à cette histoire et le succès retentissant qu’elle a connue autour du monde… Peut-être est-ce que je l’ai lu dans une de mes mauvaises périodes ? Je réessayerai l’expérience dans quelques années, en espérant l’apprécier davantage.


Un roman intéressant, qui oscille entre polar et fantastique. Malgré quelques longueurs, j’ai appréciée découvrir ce classique de la littérature française, qui sublime l’Opéra Garnier, dans ses somptueux décors et ses secrets cachés. 

Ma note : 6/10

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ISBN : 978-2-253-00950-4

10 réflexions sur “Le fantôme de l’opéra

  1. La cueillette d'une roussette dit :

    C’est marrant car j’ai lu Le Mystère de la chambre jaune il y a 2 ans et c’est le seul roman que j’ai lu de Gaston Leroux. Pour cet été, je n’ai pas trouvé le tome 2 des aventures de Rouletabille donc j’ai pris Le Fantôme de l’Opéra car je savais que c’est connu et fortement adapté. Je ne l’ai pas encore lu et je ne savais pas de quoi cela allait parler. C’est marrant comme coïncidence ton article maintenant 😉

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  2. Miss Obou dit :

    J’ai lu le Mystère de la chambre jaune (un de ces rares livres dont je me souviendrai de la chute jusque sur mon lit de mort je crois bien!) et Le parfum de la dame en noir.
    Je n’ai pas lu le fantôme de l’opéra…Mais il fait parti des classiques dans lesquels j’aimerais me plonger malgré ton impression de lenteur!
    Je n’ai jamais vu la comédie musicale…et moi qui aime beaucoup les comédies musicales, je ne sais pas si je voudrais la voir avant d’avoir lu le livre ou non!

    Aimé par 1 personne

    • analire dit :

      Si tu as tant aimé Le Mystère de la chambre jaune, je ne peux donc que te conseiller celui-ci, que tu vas tout autant adorer. C’est clair, je suis de ton avis : il vaut bien d’abord lire les œuvres originales avant de s’attaquer aux adaptations.

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