La nostalgie de l’ange


La nostalgie de l’ange de Alice Sebold

347 pages, éditions J’ai Lu


Résumé : Nom de famille: Salmon, saumon comme le poisson ; le prénom: Susie. Assassinée à l’âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973.
Mais l’histoire de Susie ne s’arrête pas là. C’est même elle qui nous racontera la suite. Car après la mort, Susie se retrouve au ciel. C’est son « ciel à elle », un ciel qui ressemble aux désirs et aux besoins d’une jeune fille de 14 ans. De là-haut, elle peut voir ce qui se passe sur terre. Elle observe les conséquences de sa mort: sur sa famille, qui se déchire, sur ses proches qui ont du mal à comprendre.
Le chagrin et la colère, mais aussi la force et le courage des siens. Et tout doucement, Susie doit apprendre à lâcher prise de sa vie terrestre…


Extraits : « Les vivants ne voient jamais vraiment les morts mais beaucoup d’entre eux semblent avoir une conscience aiguë d’un changement autour d’eux. Ils parlent d’un frisson dans l’air. »

« Après ma mort, son patron et ses collègues avaient changé d’attitude. Ils passaient devant son bureau à pas feutrés et s’arrêtaient à quelques mètres de sa table comme si, pour peu qu’ils soient trop décontractés en sa présence, ce qui lui était leur arriverait aussi, comme si avoir un enfant mort pouvait être contagieux. »


Mon avis : Susie Salmon est une petite fille, sauvagement assassinée par son voisin, Mr Harvey, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Sa famille entière, son père, sa mère, sa soeur Lindsey et son frère Buckley, sont dévastés par sa disparition. Mais Susie veille sur eux depuis l’au-delà, et attend avec impatience que justice lui soit rendue.

Le narrateur de La nostalgie de l’ange n’est autre que le fantôme de Susie, qui observe depuis le Paradis la vie continuer son chemin sur Terre. Sa famille est détruite, son père se mure dans le silence et le déni, attendant avec impatience que la police trouve le coupable du meurtre de sa fille. Sa mère s’éloigne de la maison, pour oublier et profiter de la vie tant qu’il en est encore temps. Sa soeur vit des choses que Susie n’a jamais vécues et ne vivra jamais, tandis que son frère grandit inévitablement, sans vraiment comprendre ce qui se passe.

Une mort est souvent difficile à vivre pour une famille. Alors, quand il s’agit d’un meurtre, d’une petite fille de surcroît, d’une petite fille dont on ignore véritablement où elle a été tuée et par qui, la douleur est encore plus puissante. Le deuil ne peut pas être fait convenablement et le chagrin persiste des jours, semaines, mois, puis années entières. Le coupable est pourtant là, sous leurs nez, mais personne ne s’en aperçoit. Le manque de sérieux de la police est quand même aberrant, un seul inspecteur ayant été mandaté sur l’affaire, alors qu’il s’agit quand même d’un cas assez grave. C’est comme si, en l’absence de corps retrouvé, l’enquête perdait de l’importance : elle piétine, n’avance pas, les officiers font quelques recherches, mais rien de très poussé, et surtout, rien de concluant. Le manque de réalisme sur ce plan de l’affaire m’a gêné.

En outre, j’ai trouvé que l’idée de placer un fantôme comme narrateur est original et osé, mais la mayonnaise n’a pas pris avec moi. J’ai trouvé son personnage assez fade, ses interventions sans grand intérêt, et ses pouvoirs omniscients gênants par moment. Elle peut tout voir, tout entendre, et n’hésite pas à s’incruster dans les moments les plus intimes de ses proches. Ce que j’ai trouvé touchant en revanche, c’est ce regard de petite fille sur sa soeur Lindsey, qui va vivre tout ce qu’elle n’a jamais vécue de son vivant : tomber amoureuse, faire l’amour avec un garçon… les étapes d’une vie de jeune fille normale, en somme.

Mais, étant une grande sensible, je m’attendais à être particulièrement touchée par cette histoire. Malheureusement, je n’ai pas ressenti tant d’émotions que ça en lisant ce livre. Je suis restée à distance des personnages et de leurs douleurs, des malheureux événements qui s’enchaînent et bouleversent la vie de la famille Salmon. J’avoue m’être parfois ennuyée,  trouvant que certains chapitrent ne se recoupaient pas bien, que certaines scènes n’étaient pas assez travaillées, désordonnées, lancées pêle-mêle sur le papier.

En revanche, en visionnant la bande-annonce de l’adaptation cinématographique, j’ai ressenti bien plus d’émotions en 1min30 qu’en 347 pages. Je pense que je vais prochainement visionner le film, pour avoir une vision différente de l’histoire, et peut-être, pourquoi pas, mieux l’apprécier.


Une histoire à potentiel, qui aborde la mort et la vie après celle-ci. Malheureusement, je n’ai accroché ni aux personnages, ni au récit global. Déçue de ce livre sur lequel je misais beaucoup…

Ma note : 4,5/10

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