De l’espoir et autres créatures ailées


De l’espoir et autres créatures ailées de Lydia Millet
251 pages, éditions Les Escales, à 22€


Résumé :  » Comment faire le bien et tisser des liens dans une société fracturée ?  » À la suite d’une déception amoureuse, Gil quitte New York pour rejoindre l’Arizona, à pied. Gil, le solitaire, passe ses journées dans la contemplation de la nature jusqu’à l’arrivée d’une famille dans la maison d’en face. Tel un aquarium, la construction de verre aux abords du désert donne tout à voir. Petit à petit, le quotidien de Gil s’entremêle à celui de ces inconnus dont il sait déjà tout. Dans ce roman à l’humour subtil, Lydia Millet examine le rôle de l’individu dans la société et les communautés que l’on crée dans un monde en crise.


Extraits : « – La persévérance, conclut Ted en resservant du vin à tout le monde. C’est un cliché. Il n’empêche. C’est la qualité la plus utile au monde. En affaires comme en amour. »

« Pour un jeune mec, c’est facile de confondre l’ennui d’une femme avec le ravissement. »


Mon avis : Suite à une rupture amoureuse difficile, Gil quitte New York pour partir à pied travers l’Amérique jusqu’en Arizona. Il s’installe seul dans une grande maison, face à une maison mitoyenne dotée d’une baie vitrée qui ne laisse que peu d’intimité à ses voisins. Justement, ces derniers viennent également de s’installer et s’entendent admirablement avec Gil. Un couple avec deux enfants en bas âge, qui sont très heureux de pouvoir bénéficier du soutien de Gil dans leur vie quotidienne. Car notre protagoniste est à la tête d’une fortune colossale, qui lui permet de pouvoir rester chez lui ou d’apporter son aide bénévolement à des associations dans le besoin.

Nous suivons donc cet homme solitaire, très énigmatique, dans sa vie paisible. Il est très compliqué de le cerner réellement, il ne laisse passer que d’infimes bribes de sa vie et de ses pensées, de ses émotions et de sa personnalité. C’est un peu le même reproche que je faisais à l’auteure dans son précédent roman, Nous vivions dans un pays d’été, où j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux protagonistes, que je trouvais clairement effacés. Gil essaie de donner du sens à sa vie en donnant de son temps auprès d’associations diverses, dont une qui aide les femmes victimes de violences conjugales. Une noble cause qui peut faire réagir, puisque les femmes sont souvent traumatisées par les hommes et perdent toute confiance dans le sexe opposé. Paradoxe cocasse, qui apporte son lot de sujets plutôt embarrassantes. Mais il se veut également d’une aide précieuse pour ses voisins, en devenant un membre à part entière de leur famille, jouant et éduquant le jeune garçon comme il se doit. C’est un homme bon, comme il en existe très peu, bienveillant, généreux, attentionné, foncièrement gentil, qui répond le bien autour de lui.

De l’espoir et autres créatures ailées est un roman minimaliste, dans lequel il ne se passe pas grand-chose, mais que l’on prend pourtant plaisir à lire. Tout est dans la psychologie des personnages et l’analyse des comportements face à des événements ou à des schémas types de notre société actuelle. Lydia Millet le dit elle-même sur sa quatrième de couverture, elle « examine le rôle de l’individu dans la société et les communautés que l’on crée dans un monde en crise ». Tout peut être sujet à réflexion. Pour ma part, je ne me suis peu posé de questions, préférant profiter de ces heures de lecture paisibles et reposantes aux côtés de personnages apaisants. Attention toutefois aux quelques longueurs qui viennent alourdir le texte, notamment les séquences sur l’ornithologie, dont je ne suis pas forcément une adepte, qui reviennent assez fréquemment, sans apporter de valeur ajoutée au texte. Certains peuvent y voir de la douceur, un brin de féerie… mais la façon dont la thématique est apportée ne m’a pas semblé adaptée. 


Un roman minimaliste, au style dépouillé, néanmoins apaisant et rafraîchissant, qui traite de sujets divers à travers des tranches de vie intéressantes. Agréable à lire, mais pas forcément impérissable. 

Ma note : 6,5/10

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ISBN : ‎ 978-2-36569-743-9 Traduction : Caroline Bouet

Aussi fort que l’amour


Aussi fort que l’amour de Jacquelyn Mitchard
404 pages, éditions l’Archipel, à 24€


Résumé : Stefan n’a que 17 ans quand il est envoyé en prison pour le meurtre, au cours d’une soirée arrosée, de sa petite amie Belinda. Trois ans plus tard, il est libéré. Mais, à part Théa, sa mère, nul ne semble prêt à le voir reprendre le cours de sa vie. À commencer par la mère de Belinda et les membres de l’association « Touche pas à nos filles », qu’elle a créée dès l’incarcération de Stefan, et dont les manifestations hostiles attirent l’oeil des médias. Théa voudrait aider son fils à se reconstruire, mais ses années derrière les barreaux l’ont amené à se replier sur lui-même. Et des inconnus commencent à le menacer. Dont cette jeune femme, qui le harcèle au téléphone… Et si la nuit du drame, dont Stefan n’a aucun souvenir, n’avait pas livré tous ses secrets ? Dans ce roman mêlant suspense psychologique et drame familial, Jacquelyn Mitchard renoue avec les thèmes qui ont fait le succès d’Aussi profond que l’océan, son best-seller international.


Extraits : « Faire de l’exercice, c’est comme cuisiner. Cela guérit de tous les maux. »

« – Tu sais, papa… Dans la vraie vie, on n’a même pas idée de tout le temps dont on dispose. Au contraire, on se plaint, à longueur de journée, de ne pas en avoir assez pour faire tout ce qu’on a prévu de faire. En prison, c’est l’inverse. Je suppose d’ailleurs que c’est pour ça qu’on appelle ça « tirer son temps ». Le temps passe. Ta vie passe. Le temps est une chose terrifiante quand on ne sert à rien. « 


Mon avis : A tout juste 17 ans, Stefan est accusé d’avoir froidement assassiné sa petite amie Belinda lors d’une soirée trop arrosée d’alcool et de drogue. Il est jugé puis envoyé en prison pour meurtre. Trois ans plus tard, il a purgé sa peine et se retrouve libre. Une liberté qui lui pèse, puisqu’il doit réapprendre à vivre, tout en sentant le poids de la culpabilité quotidienne, le regard de jugement et de haine des autres et le soutien fragile de ses parents, qui ne savent plus comment se comporter à son égard. Une épreuve de plus, et pas des moindres, pour retrouver un semblant de normalité.

L’histoire est agréable à lire, le fond est intéressant, néanmoins, il y a de grosses lacunes au niveau de la forme, de l’écriture et du style. Certains chapitres s’étendent en longueurs et en lourdeurs, certains paragraphes sont peu ou pas structurés, au point que l’écriture n’est pas fluide. Je l’ai trouvée également fortement naïve, avec des scènes parfois surréalistes et peu cohérentes, qu’on a du mal à transcrire dans la réalité et à croire. J’en veux pour preuve la condamnation de Stefan, qui a été faite sur une simple déduction, sans preuve accablante, sans témoin, sans jamais que le principal accusé ne vienne contredire les faits : un comble ! Enfin, le suspense n’est pas au rendez-vous, alors que c’est le propre d’un bon polar. On comprend rapidement l’incohérence de la situation et on devine également facilement le dénouement final.  

Malgré tout, on peut soulever quelques points positifs notables de ce livre, avec notamment le focus intéressant sur la réinsertion des personnes condamnées, jugées, mises à l’écart de la société. Ce sont des répercussions morales, sociales, professionnelles, pas uniquement sur la personne mise en cause, mais également sur son entourage. Ici, suite à la libération de Stefan, de nombreuses personnes membres d’une association baptisée Touche pas à nos filles, viennent manifester quotidiennement devant le domicile du jeune homme et de ses parents. Ils sont victimes d’effraction et de casse à l’intérieur de leur maison, de dégradation à l’extérieur, ils sont parfois suivis et photographiés à leur insu, peu importe la situation. Enfin, l’image de Stefan est associée à celles de ses parents, qui se retrouvent à devoir des comptes à leurs employeurs, comme sa maman, professeure, priée de quitter momentanément son emploi pour éviter de ternir l’image de l’établissement.

Dans son désir de se faire pardonner ses erreurs, Stefan met en place un programme de réinsertion intéressant permettant aux personnes souffrant de culpabilité pour des erreurs passées, de se racheter. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment compris comment fonctionnait concrètement le concept, il n’a d’ailleurs pas été beaucoup développé, mais sur le fond, je trouve que c’était une bonne idée. Chacun peut se sentir coupable de quelque chose. Stefan a assassiné froidement sa petite amie, qu’il aimait du plus profond de son cœur ; la mère de Stefan se sent coupable d’avoir fait une erreur dans l’éducation de son fils, etc.


Un roman sympathique à lire mais qui souffre de nombreuses lacunes stylistiques et narratives. Il y a beaucoup d’incohérences, de lourdeurs, de longueurs et trop peu de structure et de suspense. Je ne le recommande pas forcément.

 

Ma note : 3,5/10

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ISBN : ‎ 978-2-8098-4458-0
Traduction : Danièle Momont

Mac sur un toit brûlant


Mac sur un toit brûlant de Melinda Metz 356 pages, éditions Archipoche, à 8,95€


Résumé : Chat kleptomane épris d’indépendance, MacGyver – le Cupidon félin – a le don de se fourrer dans des situations impossibles. Mais, lorsqu’il tombe sur une portée de cinq chatons orphelins, il fond. Pour ne pas les laisser livrés à eux-mêmes, Mac décide de s’occuper de ces petites boules de poil – le temps de trouver des humains qui les adopteront. Mais Mac, suspect n° 1 d’une série de larcins commis dans le voisinage, est assigné à résidence par ses maîtres Jamie et David – qui s’étaient rencontrés grâce à lui. Avec cinq chatons à caser – et deux matons à ses trousses –, notre matou a de quoi exercer sa sagacité légendaire. Sauf qu’une jolie minette croisée récemment lui fait perdre jusqu’à son sixième sens…


Extraits : « – Un matou chez les matons ! L’homme rigolait, éparpillant encore plus de miettes de gâteaux. Matou ? L’homme parlait-il de Mac ? Soudain, les humains parlaient tous en même temps. – Pas le principal suspect. Il est le seul suspect. – Quel chat-fouin ! – J’en suis bien chat-griné ! – Son propriétaire n’a pas à s’inquiéter. Ce chat n’est pas près de porter le cha-peau ! » « Les humains avaient besoin d’un peu de reconnaissance pour être heureux. Mais les chats ne devaient pas en faire une habitude. Les humains devaient comprendre que c’était le chat qui décidait quand il dispensait ses attentions. »

Mon avis : Dans le village tranquille de Storybook Court, MacGyver est un chat qui a la mauvaise réputation d’être un voleur. Il dérobe des objets appartenant à certaines personnes pour les offrir à ses maîtres. Mais il n’a pas que des défauts, puisque Mac est un félin cupidon, qui arrive à créer des couples assortis, en ressentant avec précision leurs émotions, leurs besoins et leurs envies.

Erik et Kait sont policiers à Stobybook Court, chargés de la surveillance de proximité des habitants du quartier, ils divulguent des conseils et des bonnes conduites à tenir pour garantir la sécurité de tous. Mais dans ce village pourtant paisible, se produit des vols à répétition d’objets de grande valeur financière. Immédiatement, les deux policiers accusent Mac d’être à l’origine de ces crimes, en raison de ses antécédents. Mais le doute persiste quand la fouille de la maison de Mac fait chou blanc. Qui est donc le coupable ? Le duo de choc va mener son enquête pour résoudre le mystère.

Mac sur un toit brûlant est la suite des aventures de Mac, qui peut se lire indépendamment des autres tomes. On y découvre un gros chat intelligent, attentionné, non dénué d’humour, qui fait passer en priorité les autres avant lui. Il prend notamment soin d’une flopée de chatons et mène une enquête de voisinage pour déterminer qui serait à même de les accueillir et les intégrer du mieux possible dans leur vie. Mac est rusé, furtif, il se déplace avec aisance de maison en maison, usant de subterfuges pour entrouvrir les portes, se glisser subrepticement à l’intérieur de chaque habitacle et subtiliser de la nourriture pour lui et ses protégés en usant de ses charmes de gros chat.

En parallèle, nous suivons l’avancée de l’enquête menée par Erik et Kait sur le vol de bijoux. En tant que policiers de proximité, les deux collègues sillonnent les rues du village et apprennent à connaître chaque habitant qui peuple le quartier. Ainsi, leurs doutes se fixent rapidement sur Charlie, un jeune homme assigné à domicile avec un bracelet électronique, en raison d’une quantité de drogues non négligeable retrouvée dans sa voiture. Malgré tout, Charlie n’a pas la tête d’un méchant : il rebondit allègrement sur les références cinématographiques de Kait, faisant de lui un candidat idéal de l’homme parfait pour la policière. Malgré que le courant semble passer entre lui et Kait, cette dernière n’oublie pas sa situation de repris de justice et freine des quatre fers Erik, qui la pousse dans les bras de Charlie. L’amitié qui lie Erik et Kait est forte, sincère, touchante. L’un comme l’autre sont prêts à tout pour contribuer au bonheur et à l’épanouissement de chacun. Ils se connaissent par coeur et bien que très différents, ils s’accordent parfaitement pour former un binôme de choc dans leur quotidien professionnel. 

Erik quant à lui n’est pas dénué d’histoires non plus. Plusieurs années plus tôt, le policier est tombé follement amoureux de Tulip, une apprentie comédienne venue réaliser son rêve dans le monde du cinéma. La jeune femme avait remporté une bourse qui la faisait bénéficier d’un logement gratuit pendant un an, Le Phare, à Storycourt Book, en échange d’auditions et de castings pour des rôles dans diverses apparitions cinématographiques, publicitaires ou théâtrales. Une année difficile, qui s’était conclue par de terribles désillusions sur sa carrière et son talent. La jeune femme était sortie de ce monde de paillettes totalement dépitée, allant jusqu’à mettre un terme définitif dans sa relation avec Erik, chose que le policier n’avait pas compris ni accepté. Depuis, il traîne un spleen morose depuis deux ans, enchaînant les conquêtes sans lendemain pour noyer son chagrin et oublier son amour disparu.

C’était sans compter sur la nouvelle arrivante au Phare, Serena, également destinataire de la bourse artistique. Loin d’être le portrait de Tulip, Erik la voit néanmoins comme son sosie, pleine de vitalité, de rêves et d’espoirs naïfs. Il essaie par tous les moyens de se tenir éloigné de la jeune femme, tout en étant irrémédiablement attiré par elle. Une histoire naissante, semée d’embûches, de questionnements, de doutes, comme toutes les histoires d’amour. C’est un chemin difficile par lequel il faut néanmoins passer pour être ensuite pleinement épanoui dans un bonheur total.  

Une flopée d’autres personnages viennent agrémenter le récit, les frères Marcus et Daniel, les collègues de Kait et Erik, le chien Doggy et ses propriétaires, les chatons recueillis par Mac, ou Ruby l’amie fidèle de Serena. Autant de personnes que l’on apprend à connaître au fil du récit et qui nous font nous sentir bien intégrés dans ce quartier si chaleureux. Malgré les vols de vieilleries de hautes valeurs, je pense qu’il fait bon vivre à Storybook Court. En tout cas, les policiers y veillent.


Une comédie romantique pleine d’humour et d’émotions, qui alterne entre enquête policière, histoires d’amour et d’amitié, rêves artistiques et drôleries félines. J’ai passé un excellent moment dans ce quartier de Storybook Court et espère y revenir très rapidement.

Ma note : 7,5/10

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ISBN : ‎ 979-10-392-0128-5 Traduction : Catherine Duras

Douze chiens pour Noël


Douze chiens pour Noël de Lizzie Shane
321 pages, éditions l’Archipel, à 22€


Résumé : Pour venir en aide à ses grands-parents, propriétaires d’un refuge pour chiens, Ally quitte New York sans une hésitation. À Pine Hollow, la jeune femme espère bien retrouver un peu de la magie de Noël. Mais elle ne tarde pas à déchanter : la ville a décidé de suspendre ses subventions au refuge. Celui-ci n’a d’autre choix que de fermer. Pour Ally, le coupable a un nom : Ben, conseiller municipal que le hasard ne cesse de mettre sur sa route. Ally et ses grands-parents ont moins d’un mois pour trouver une famille à leurs douze pensionnaires à quatre pattes. Et si en se révélant un allié inattendu dans cette mission presque impossible, Ben échangeait son statut d’ennemi juré pour celui d’homme idéal ?


Extraits : « – Eh, c’est ça l’amour, commenta Deenie, assise par terre avec Jojo sur ses genoux. Le chemin vers le coeur de l’homme passe par son estomac. »

« Les chiens rendent les gens heureux. C’est difficile de ne pas vouloir en faire partie. »


Mon avis : J’ai commencé Douze chiens pour Noël quelques jours seulement avant le Réveillon et je l’ai terminé en un rien de temps. C’est une romance de Noël comme il en existe des milliers, qui a le don d’apporter un souffle de magie et une bonne dose de bonheur en cette période féerique de fin d’année.

Ally quitte sa vie New-Yorkaise pour rejoindre ses grands-parents à la campagne, qui détiennent un refuge pour chiens. Hélas, quelques jours seulement après son arrivée, Ally et ses grands-parents apprennent que la municipalité ne pourra plus subventionner le refuge, obligeant ce dernier à fermer ses portes. Une décision intolérable pour Ally, qui se met en quêtes de solutions pour garder le refuge ouvert et surtout, pour placer l’ensemble des chiens dans des familles aimantes. Pour se faire, elle sera épaulée par Ben, un conseiller municipal, à l’origine du vote qui a fermé le refuge. Rongé par la culpabilité, il souhaite apporter son aide autant qu’il le peut à Ally et ses grands-parents. D’abord refroidie par le comportement grincheux et pessimiste de Ben, Ally va finalement accepter son aide, ainsi que celle de sa petite nièce, Astrid.

Cette romance se veut fidèle à ce qu’on peut attendre d’une romance : elle apporte amour, légèreté et déconnexion le temps de quelques heures. Deux personnages que rien ne prédestinait à se rencontrer. Ils vont d’abord se détester, Ally considérant Ben comme le Scrooge de service, avant de changer progressivement d’avis l’un sur l’autre. Le rapprochement se fait en douceur, avec pudeur et forces maladresses. Ben est dans la retenue à cause de sa nièce Astrid, qu’il considère comme sa fille depuis qu’il en a reçu la garde intégrale : il ne souhaite pas faire entrer une femme dans sa vie qui pourrait potentiellement partir. Quant à Ally, elle se fourvoie sur la vie sentimentale de Ben et se pose énormément de questions sur son avenir personnel. Les deux jeunes gens se tournent autour mais doutent. Seul un petit coup de pouce du destin, nommé Astrid, pourrait les inciter à débloquer leurs peurs pour avancer ensemble.

À côté de cette histoire d’amour naissante, on découvre une belle leçon de vie, d’entraide et d’espoirs, avec toute une communauté qui se regroupent autour d’un même but : maintenir le refuge ouvert et trouver une famille pour l’ensemble de ses occupants. Des chiens, il y en a douze – si on ne compte pas les futurs bébés attendus par Dolce. Chacun est très différent, décrit précisément par Lizzie Shane, qui s’emploie à donner le plus de profondeur à ses personnages à poils. J’ai ressenti beaucoup de compassion et d’amour pour ces petites bêtes, recueillies par un couple de personnes âgées aimantes, aux petits soins pour elles. De l’attention et beaucoup d’amour donné qui est parfaitement rendu par les chiens. Une belle manière de faire passer un message aux lecteurs : faites attention à vos animaux, ils ont un coeur et ressentent des émotions, ne les abandonnez pas !


Une belle romance de Noël comme on les aime, féerique et remplie d’amour humain et canin : l’idéal pour les fêtes de fin d’année !

Ma note : 8/10

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ISBN : 978-2-8098-4153-4
Traduction : Catherine Duras

Sous un ciel écarlate


Sous un ciel écarlate de Mark Sullivan
595 pages, éditions Pocket


Résumé : En 1943, Pino Lella est un jeune Italien comme les autres : il aime la musique, les filles, et ne veut pas entendre parler de la guerre ni des nazis. Mais le temps de l’innocence prend fin lorsque l’appartement familial est détruit par un raid des Alliés sur Milan. Pino entre alors dans la clandestinité en rejoignant un réseau qui aide les Juifs à passer en Suisse. Il y rencontre Anna, jolie veuve de six ans son aînée, dont il tombe follement amoureux.Mais les parents de Pino l’obligent bientôt à s’enrôler dans l’armée allemande, pensant le mettre ainsi à l’abri. Blessé, il devient à dix-huit ans le chauffeur du bras droit d’Hitler en Italie puis, rapidement, espion pour les Alliés. Dès lors, Pino ne cesse de se révolter face aux horreurs de la guerre et de courir tous les dangers pour l’amour d’Anna.Basé sur l’histoire véridique d’un héros oublié, ce roman est une ode au courage et à la résilience.


Extraits : « L’existence reste pour moi un étonnement permanent. On ne sait jamais ce qu’il va se passer, ce qu’on va voir, qui va entrer dans notre vie ou qui va en sortir. La vie est un changement perpétuel. Et à moins d’être capable d’en apprécier le comique, le changement est presque toujours un drame, voire une tragédie. Après tout, même quand le ciel devient écarlate et menaçant, je reste convaincu que si on a la chance d’être en vie, il faut être reconnaissant pour le miracle de chaque instant, chaque jour, quels que soient les problèmes.t. »

« Être jeune et amoureux. C’est remarquable qu’une telle chose puisse arriver en pleine guerre. La preuve que la vie vaut la peine d’être vécue, malgré toutes les horreurs que nous avons subies. »


Mon avis : J’ai terminé ce livre le mois dernier, mais j’en garde un très bon souvenir. L’histoire se déroule en Italie durant la seconde guerre Mondiale. Pino Lella, notre héros de dix-sept ans, est un adolescent banal, qui va tomber fou amoureux d’une jeune fille qui l’obsédera durant des années. Malheureusement, la guerre va venir entacher ces beaux jours. Pino va se retrouver passeur d’hommes jusqu’en Suisse puis chauffeur du général Leyers, l’un des bras droit d’Hitler. Cette position centrale aux côtés d’un des décideurs de l’armée allemande va lui permettre de collecter des informations cruciales, qu’il va dispatcher auprès du réseau de clandestins auquel il appartient.

J’ai adoré le personnage de Pino. C’est un jeune homme extrêmement courageux et très humain, qui effectue de nombreuses actions héroïques pour venir en aide aux autres. Il n’hésite pas à se mettre en danger, parfois dans des situations périlleuses, pour nourrir ses convictions et apporter sa pierre à l’édifice. C’est sa manière de combattre. Contre son gré, malgré les regards courroucés de ses proches et la haine qu’il perçoit dans les yeux de ceux qui le regardent, Pino est obligé de porter un brassard avec une croix gammée et il doit faire face à la barbarie des nazis, à la déportation, à l’esclavagisme, aux exécutions injustifiées.

Ce qui le fait tenir ? L’amour qu’il éprouve pour Anna, une jeune fille croisée au hasard d’une rue plusieurs mois plus tôt, qu’il a retrouvé dans la maison du général Leyers, où elle travaille comme gouvernante. Pino et Anna vivent une histoire d’amour pleine de douceur, de tendresse, de pudeur. Comme l’écrit si justement Mark Sullivan : « c’est remarquable qu’une telle chose puisse arriver en pleine guerre. La preuve que la vie vaut la peine d’être vécue, malgré toutes les horreurs que nous avons subies. » Cette touche d’amour et d’espoir d’une vie heureuse dans ce monde ravagé par la guerre.

J’ai été très émue par cette lecture. Toutes les horreurs qui entourent la seconde guerre mondiale sont bien connus, mais revoir tous ces gens sacrifiés pour des causes injustes, toutes ces actions de barbarie envers les juifs, me font beaucoup de peine à chaque fois. Hormis ce contexte, et sans vouloir vous dévoiler des éléments qui pourraient vous ôter toute surprise, je peux seulement vous dire qu’il faut avoir un cœur de pierre pour rester insensible face à certains passages, notamment ceux qui concernent le couple Pino et Anna. J’avais le cœur gros, les larmes au bord des yeux.


Un roman historique fort et émouvant, où l’on vit la seconde guerre Mondiale à travers le prisme des yeux de Pino, un jeune garçon courageux, investi dans la résistance clandestine. 

Ma note : 7,5/10

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ISBN : 978-2-266-31367-4
Traduction : Sylvie Cohen