Comme elle


Comme elle de Madeline Stevens
345 pages, éditions Hauteville, à 19,50€


Résumé : Une baby-sitter dévouée corps et âme… Depuis qu’elle est arrivée à New York, Ella est à la dérive. Elle vit en colocation dans un studio délabré et enchaîne les petits boulots. Aussi, quand un jeune couple aisé de l’Upper East Side lui propose de devenir jeune fille au pair, elle s’empresse d’accepter.
Belle, riche, fantasque, Lonnie s’entiche aussitôt d’Ella. Fascinée par sa patronne, la baby-sitter mesure aussi ce qui les sépare – un mari charmant, un adorable fils et un compte en banque bien rempli. Mais la jalousie que lui inspire sa patronne se teinte se sentiments plus troubles et laisse bientôt place à une dangereuse obsession.


Extraits : « Depuis toujours, je regarde des films d’horreur. Enfant, ils me plaisaient juste parce qu’ils étaient interdits. Même s’ils me donnaient des cauchemars, je les regardais pour le plaisir de la transgression. Puis j’ai appris à les apprécier pour d’autres raisons. »

« La transgression m’excitait et m’effrayait à la fois : ressentir quelque chose, c’était mieux que ne rien éprouver du tout. »


Mon avis : Ella est une jeune fille pauvre, qui survit difficilement à New York. Lorsqu’elle se fait embaucher par une famille riche pour garder leur petit garçon William, elle y voit là une chance inespérée de changer totalement de vie. Rapidement, Ella développer une certaine obsession autour de la figure de la maman, Lonnie, une femme mystérieuse mais ensorcelante, au quotidien rêvé. Les deux femmes vont se rapprocher et tisser des liens énigmatiques, comme une sorte de relation toxique, mais difficilement identifiable. Un triangle amoureux ambigu va se mettre en place entre les deux femmes et le mari de Lonnie.

Le lien qui se crée entre Ella et Lonnie est étrange, difficile à cerner : l’une comme l’autre sont deux femmes pudiques, qui ne laissent que très peu transparaître leurs émotions. J’ai donc eu beaucoup de mal à me faire une réelle idée de leurs caractères, à m’identifier un minimum ou à m’attacher à l’une d’entre elles.

On ressent un certain malaise qui plane durant l’ensemble de notre lecture. L’obsession d’Ella, qui devient vite oppression, est au centre de l’histoire. Certaines scènes sont d’ailleurs terriblement gênantes, je pense notamment aux rencontres fortuites entre Ella et le mari de Lonnie, ou à la tension sexuelle entre nos personnages, qui accentue le malaise initial et alourdi terriblement le récit.

L’ensemble du récit est construit de manière quelque peu décousu, avec des bouts d’histoire sans grand intérêt, aucune intrigue, seulement une suite de pensées narrées, qui nous plonge dans une atmosphère rendue encore plus pesante par le style narratif. Une histoire somme toute assez abstraite, qui suggère beaucoup plus qu’elle ne montre. Madeline Stevens laisse libre court à l’imagination des lecteurs pour combler les zones sombres du récit comme bon lui semble. Un procédé qui n’est pas gagnant pour moi, qui termine ma lecture avec une foule d’interrogations, sans aucune possibilité d’étancher ma soif de réponses.


Entre obsession et oppression, quelle est la limite ? L’idée du sujet était bonne, mais l’histoire est trop abstraite, basée uniquement sur l’aspect psychologique des personnages, sans réelle intrigue. Dommage !

Ma note : 2/10

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ISBN : 978-2-38122-028-4
Traduction : Florence Moreau

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