L’Assommoir

L’assommoir d’Emile Zola.
319 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 4,95 €
Résumé : Paris, ville de toutes les promesses, ouvre les bras à Gervaise Macquart et son amant, Auguste Lantier. Pourtant, les dernières économies dépensées, Lantier s’enfuit avec une autre femme. Seule avec ses deux enfants, Gervaise surmonte cette épreuve à force de travail. D’abord blanchisseuse, elle parvient à ouvrir sa propre boutique avec son nouveau mari. Mais la pauvreté guette sans relâche.
Extraits :  « Les enfants poussaient sur la misère comme des champignons sur le fumier. »
« Souviens-toi que le producteur n’est pas un esclave, mais que quiconque n’est pas producteur est un frelon. »

Mon avis : ENFIN je découvre la superbe plume d’Emile Zola ! Il était temps… En commençant ma lecture, j’avais une certaine appréhension vis-à-vis de cette édition qui vise plus la jeunesse, grâce au texte abrégé, et à cause de la compréhension de l’histoire, dont j’avais peur de passé à côté. Heureusement, il en est tout autre ! Emile Zola m’a définitivement réconcilié avec les classiques (que je lisais jusqu’à maintenant seulement pour les cours, en lecture obligatoire).

L’histoire se déroule dans la très grande ville de Paris, aux alentours du XVIIIème siècle. Emile Zola va entièrement focaliser son oeuvre sur une partie bien distincte des habitants de Paris, à savoir la classe ouvrière, un rang de société bien moins reluisant que tous les bourgeois peuplant Paris à cette époque. Gervaise, la principale héroïne du roman, travaille comme blanchisseuse chez Mme Fauconnier, sa patronne, principalement pour subvenir aux besoins de ses enfants, et de son mari, Coupeau. Peu à peu, Gervaise va commencer à s’émancipait et ouvrir sa propre boutique de blanchisserie, avec en prime, deux employés. C’était sans compter sur son mari, qui va tombait peu à peu dans l’alcool, pour oublier la misère dans laquelle ils vivent…

Dès les premières lignes du roman, Emile Zola arrive à capter l’attention du lecteur et à l’attirer dans son histoire.

On pénètre dans la triste vie de Gervaise, et on découvre toutes ses connaissances et sa famille. Elle vient de quitter à contre-coeur son premier mari, qui lui avait fait cocu, et elle rencontre dans la foulée Coupeau, avec qui elle se marie, sans savoir ce que cet homme lui réserve. Suite à cette nouvelle, Gervaise va faire la connaissance de toute la famille de Coupeau, notamment les Lorilleux, qui vont l’accueillir à reculons, comme si c’était une moins que rien et qu’elle ne méritait pas d’entrer dans leur famille. Elle va se conduire dignement et très gentiment avec eux, car elle laisse couler, en pensant que ça leur passera. A côté de ça, Gervaise élève ses enfants, deux garçons qu’elle a eut avec son premier mari, et sa dernière petite fille, conçue avec Coupeau.

Côté travaille, elle est donc employée comme blanchisseuse chez Mme Fauconnier, de chez qui elle partira pour ouvrir sa propre boutique, jusqu’à ce que l’argent manque et qu’elle revienne retravailler pour cette dame. Son mari, lui, travaillait au début de leur relation, mais de fil en aiguille, voyant que la vie commence à devenir de plus en plus cher comparée aux sous qui entraient dans la caisse, et suite à un accident de travail, il ne peut et ne veut plus retourner bosser. Il occupe désormais ses journées à boire dans des bars avec ses amis, qui lui offrent des tournées. Gervaise est donc la seule à s’occuper du foyer et à gagner sa vie.

Emile Zola nous raconte avec tristesse et finesse la vie des pauvres populations de classe moyenne de cette époque. Gervaise touche le lecteur de part sa volonté de bien faire, son grand coeur, et son acharnement au travail. Bien qu’elle ait eût un certain côté trop gentille et trop sage au début de l’histoire, elle va commençait à prendre de l’assurance vers la moitié du texte, et va dire tout haut ce qu’elle pense tout bas.
La misère de cette jeune femme (et de tous les personnages présentés, d’ailleurs), ne peut qu’attrister le lecteur.
Ajouté à cette misère l’alcool qui s’en découle. C’est bien connu, les gens les plus pauvres se réfugient souvent dans la boisson pour diverses raisons. C’est malheureusement ce qu’à fait Coupeau, qui décida un beau jour d’arrêter de se battre, et de se laisser chavirer dans ce tourbillon infernal qu’est l’alcoolisme. Mais en sombrant, ce n’est pas seulement sa vie qu’il a fait tomber en ruines, mais également celle de toute sa famille.

La fin du roman est totalement géniale ! Je ne m’attendais à aucune fin en particulier (je me suis laissé glisser pendant toute la durée du roman, emportée par les mots d’Emile Zola), mais celle-ci dépasse en loin toutes mes espérances. Je n’aimerais pas révéler ce superbe dénouement aux personnes qui lisent ma chronique (je vous remercie, au passage), mais soyez sûr d’une chose : ça va vous surprendre… et vous émouvoir, sans doute.

Vous l’aurez compris, L’assommoir a été un véritable coup de coeur, autant qu’un coup de poing. Les thèmes soulevés dans ce roman sont réels et d’actualité,ils ne sont encore que trop présents encore aujourd’hui dans notre société, ce sont des sujets sensibles autant qu’émouvant. Emile Zola en parle avec profondeur, il touche le lecteur et le captive jusqu’au dernier mot.

C’est ma première rencontre avec ce grand auteur, et pour une première, c’est réussi ! J’ai vraiment hâte de lire un autre de ses chefs-d’oeuvres, celui-ci m’a comblée…

Ma note : 10/10
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2 réflexions sur “L’Assommoir

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