Five feet apart


Five feet apart de Rachael Lippincott, Mikki Daughtry et Tobias Iaconis
310 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 6,90€


Résumé : Stella Grant est une jeune femme de 17 ans typique… elle ne peut se passer de ses meilleurs amis et de son ordinateur portable.
Mais, contrairement aux autres adolescents, elle passe la majeure partie de son temps à l’hôpital, puisqu’elle souffre de fibrose kystique.
Son quotidien rythmé par une implacable routine sera bouleversé lorsqu’elle fera la rencontre de Will Newman, un patient de son unité au charme irrésistible.
Forcés par le protocole médical de maintenir une distance constante entre eux, leur attraction mutuelle les poussera-t-elle à mettre leur vie en danger ?


Extraits« – On ne part que deux semaines. Tu es sûre de ne pas pouvoir venir ? C’est notre voyage de terminale, Stella !
– Sûre et certaine.
Elles savent qu’il ne sert à rien de parlementer.
Nous sommes amies depuis le collège et, à la longue, elles ont compris que quand il s’agit de faire des projets, la mucoviscidose a toujours le dernier mot.
Ce n’est pas comme si je n’avais pas envie d’y aller. Mais c’est littéralement une question de vie ou de mort. »

« Si je suis condamné à mourir, j’aimerais au moins d’abord vivre. »


Mon avis : Je n’étais qu’une adolescente lorsque j’ai lu pour la première fois Nos étoiles contraires de John Green, un puissant roman jeunesse, inspiré d’une histoire vraie, qui raconte le combat d’une jeune fille courageuse contre son cancer. Je garde en mémoire ce livre comme étant une de mes plus belles lectures de jeunesse, voire même le livre déclencheur de ma passion dévorante. Depuis, de nombreux auteurs se sont emparés de la frénésie littéraire émotive qui tourne autour des maladies, en mettant en scène des héros au destin inéluctable. Five feet apart en est un exemple parfait : Stella Grant est une jeune femme atteinte de la mucoviscidose, cette maladie qui altère le fonctionnement de ses poumons. Obligée de faire de nombreux allers-retours à l’hôpital depuis sa plus tendre enfance, elle s’est liée d’amitié avec Poe, un autre garçon, atteint également du même mal.

Hospitalisée d’urgence à Sainte-Grâce, elle ne comptabilise plus que trente-cinq pourcent de ses capacités respiratoires. Autant dire qu’il lui faut impérativement une greffe des poumons pour espérer vivre quelques années de plus. Lors de ce nouveau séjour à l’hôpital, elle va retrouver Poe, son meilleur ami, mais va également faire la rencontre de Will, un jeune garçon, également malade de la mucoviscidose, avec un plus, une bactérie appelée « B cepacia », qui l’empêche d’espérer une greffe des poumons. Tous très contagieux, ils doivent respecter certaines règles sanitaires strictes : se tenir éloignés les uns des autres d’au moins trois pas, porter un masque, des gants, se désinfecter les mains régulièrement, éviter tout contact physique. Des règles qui peuvent sembler simples… sauf quand les sentiments s’en mêlent.

Vous vous en doutez, c’était prévisible, une histoire d’amour va naître entre nos patients. Des sentiments sincères et pures se développent entre nos deux héros, qui n’avaient jusqu’alors jamais ressenti de telles choses. Il y a d’abord notre héroïne, Stella. Une jeune fille courageuse, qui a connue de terribles drames dans sa vie, mais qui a su se relever et aller de l’avant, avec le sourire et l’envie de rendre les autres heureux. Enfin, il y a Will, le garçon rebelle, condamné à mourir, en proie à une colère froide envers sa mère, qui le couve et le surprotège, bien décidée à le garder en vie le plus de temps possible. Sous nos yeux mouillés de larmes, naît une belle, douce et complice histoire d’amour, malheureusement condamnée d’avance. Car la distance imposée par leur maladie les empêche de se rapprocher l’un de l’autre, au risque de se transmettre des bactéries mortelles. Aucun contact physique n’est de mise : on ressent alors toute la frustration des deux jeunes gens, qui ne peuvent pas se toucher, ni s’embrasser. Selon certaines études, le contact physique est vital, il permet de se sentir vivant et joue un rôle primordial dans notre développement et notre bien-être physique et mental. Encore une chose que la mucoviscidose leur a pris.

Ce livre est très touchant, particulièrement quand on pense que de telles histoires peuvent être réelles. Il sensibilise à la maladie, aux effets secondaires, aux contraires, que ce soit pour soi ou ses proches, et à toutes les concessions obligées de faire pour rester en vie et ne pas empirer les choses. J’avoue qu’à travers les destins de Stella et Will, je me suis prise à relativiser les choses. Déjà que je ressentais une grande soif de vivre, j’ai maintenant l’urgence de vivre intensément chaque seconde qui passe, afin de ne rien regretter et de profiter au maximum des personnes et des choses qui s’offrent à moi. La vie est déjà très courte et elle peut se terminer à chaque instant : la gâcher en futilités serait une grossière erreur.

L’histoire de Stella et Will a été adaptée au cinéma en 2019, sous le titre À deux mètres de toi. J’ai eu les larmes aux yeux en visionnant uniquement la bande-annonce : autant dire que ça s’annonce difficile pour moi de regarder le film en entier sans verser un torrent de larmes !


Stella et Will, atteints de mucoviscidose, vivent une romance spéciale et émouvante, mais totalement interdite. Un texte poétique et bouleversant, triste mais rempli de tendresse.

Ma note : 8/10

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ISBN : 978-2-01-713396-4
Traduction : Marie Chivot-Buhler

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Léonard & Léonard


Léonard & Léonard de Christine Féret-Fleury
334 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 6,90€


Résumé : Milan, Renaissance : Cécilia Gallerani, maîtresse du duc de Milan, est menacée de mort par la femme de ce dernier qui réclame le portrait exécuté par Léonard de Vinci, La dame à l’hermine. De nos jours : Léonard, un adolescent, reçoit un mail lui enjoignant de rechercher ce tableau. Or ce message provient de son grand-père… enterré le jour-même. Léonard décide de partir à Cravovie, où est exposé le tableau.
Une enquête passionnante mais périlleuse…


Extraits« Avant d’être une oeuvre d’art, mon garçon, un portrait est d’abord une histoire.« 

« Un homme excessivement généreux est un homme qui se sent coupable, voilà ce que chuchotent les dames quand elles me voient paraître avec un nouveau bijou. »


Mon avis : L’histoire se déroule en deux temps : le passé très lointain se mêle au présent pour représenter un assemblage global d’une enquête complexe. Nous suivons  d’abord Léonard de Vinci à la Renaissance. Peintre, ingénieur et inventeur de renom, il est missionné par le duc de Milan pour réaliser le portrait de sa maîtresse : la jeune et belle Cécilia Gallerani. Très vite, Léonard s’éprend d’amitié pour cette femme, si belle, si gracile, mais qui manque cruellement de liberté et d’avenir. Emprisonnée dans les carcans de sa condition, elle est uniquement destinée à donner naissance à un potentiel héritier du duc.

Enfin, de nos jours, nous suivons Léonard, un jeune garçon bercé par l’art, qui suivra de mystérieuses énigmes laissés par son grand-père défunt à son intention. Ces énigmes le mèneront tout droit dans un musée de Cracovie, en Pologne, là où est exposé ledit portrait de Cécilia. Un portrait intense, sulfureux, qui lui fera ressentir des choses qu’il n’avait alors jamais ressenti. Aidé par le conservateur du musée et par une jeune demoiselle prénommée Janka, ils vont tenter de percer le mystères de la Dame à l’hermine.

Car c’est bien de ce tableau dont il est question dans Léonard & Léonard. Une oeuvre qui rend hommage à la belle Cécilia et à son artiste peintre : Léonard de Vinci. Les oeuvres du peintre recèlent encore bien des mystères ; La dame à l’hermine en est une. Ce tableau, disparu pendant près de trois siècles, retrouvé dans des circonstances floues, place Cécilia, le modèle, dans un rôle d’héroïne de roman : quelle est son histoire ? Pourquoi ce tableau a-t-il été retouché ? Dans ce livre, Christine Féret-Fleury a écrit un scénario possible qui viendrait répondre à toutes les questions que les historiens de l’art se posent depuis de nombreuses années : mais cela reste de la fiction, rien ne vient confirmer ces théories.

J’ai beaucoup aimé découvrir cette histoire et en particulier cette oeuvre de Léonard de Vinci et sa signification. Il est vrai que nous connaissons ce peintre pour sa célèbre Joconde, mais ces autres oeuvres, pourtant nombreuses (près d’une trentaine de connues), restent encore abritées de la culture grand public. J’ai également apprécié me plonger dans cette partie de la Renaissance que je ne connaissais pas : aller à la rencontre de personnages illustres, dont le nom n’est pas forcément demeuré pérenne dans l’esprit des hommes – je pense à Ludovic Sforza, alors duc de Milan, ainsi qu’à sa femme, Béatrice d’Este. Ce qui est agréable, c’est que l’auteure donne accès aux jeunes à la culture, à l’art, à un pan de l’histoire peu connue, à travers un récit dynamique, rythmé, ludique, mélange bien pensé de fiction et de réalité. J’ai préféré découvrir le passé plutôt que le présent : j’ai trouvé que les épisodes où apparaissait le jeune Léonard étaient un peu trop superficiels, manquait de consistance, d’attrait particulier. Ils n’étaient pas inintéressants, mais sans doute un peu creux comparé à la densité narrative des épisodes passés.


Un roman jeunesse savoureux sur le célèbre Léonard de Vinci, ses oeuvres, son histoire et son époque. Savant mélange de fiction et de réalité, du passé et du présent, de l’art et de l’histoire.

Ma note : 7/10

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ISBN : 978-2-01-713430-5

Rosa Parks : La femme qui osa dire non !


Rosa Parks : La femme qui osa dire non !
de Sophie de Mullenheim
160 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 5,90€


Résumé : – Maman, demande Rosa. Est-ce que l’eau des Blancs est meilleure que la nôtre ? – Non, ma chérie, bien sûr que non. – Mais alors, pourquoi il y a deux fontaines ? Leona ne répond pas et regarde sa fille intensément. Elle sait très bien que Rosa connaît la réponse à sa question, qu’elle n’ignore pas que les Blancs ne veulent pas risquer de se contaminer au contact des Noirs. Un récit qui retrace la vie de Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale ; une biographie à lire comme un roman pour découvrir cette héroïne militante.


Extraits« Le respect ! ricane-t-il. Qui parle de respecter les Noirs ? Tu as bien vu à quoi nous sommes réduits. Nos enfants n’ont pas le droit d’aller dans les mêmes écoles que les Blancs, nous ne pouvons même pas nous asseoir devant dans les bus. Professeur ou charpentier, c’est la même chose pour les Blancs. C’est ça que tu appelles le respect ?« 

« Aux yeux de la loi, Blancs et Noirs sont égaux. Dans la vie réelle, ils vivent séparés et s’évitent. »


Mon avis : Sophie de Mullenheim rend accessible au jeune public l’histoire de Rosa Parks. Dans un récit biographique légèrement romancé, elle racontes les grands épisodes de la vie de cette héroïne noire, qui a marquée l’Histoire. Vous connaissez certainement Rosa Parks, une jeune femme noire née en Alabama, aux États-Unis, qui subit de plein fouet, avec sa famille, les conséquences du racisme. Dans une Amérique divisée, où les Blancs et les Noirs, bien qu’étant égaux aux yeux de la loi, ne le sont pas du tout dans la vie quotidienne. Des fontaines sont réservés aux Blancs, strictement interdites d’accès aux Noirs, tout comme les hôpitaux et bien d’autres lieux publics. La ségrégation est perceptible dans les moindres faits et gestes, les moindres regards, elle est omniprésente, elle pèse sur l’ensemble de la population Noire. C’est avec effroi que l’on se rend compte des nombreuses injustices du monde d’hier, des bêtises de certaines personnes, tellement énormes qu’elles nous paraissent fausses.

L’auteure développe les grands lignes de la vie de Rosa Parks, depuis sa plus tendre enfance, de ses rêves d’institutrice, jusqu’à son engagement pour la lutte contre le racisme. En parallèle, elle incorpore à l’histoire un personnage fictif, celui d’Iris, une jeune fille blanche, née le même jour que Rosa Parks, qui évolue dans un tout autre univers que cette dernière. Iris est la fille d’un homme appartenant au Ku Klux Klan, une société secrète terroriste blanche, qui prône la suprématie de leur race et s’oppose par tous les moyens violents possibles aux afro-américains. Mais Iris, en colère contre les agissements de son père et consciente des inégalités qui sévissent au quotidien, souhaitent dédier sa vie à la lutte contre les injustices. Elle devient l’une des premières femmes avocate, de surcroît spécialisée dans les affaires qui concernant les Noirs. J’ai beaucoup aimé suivre l’évolution de ces deux filles devenues femmes, qui, bien qu’issues de milieux différents, sont finalement dotées de caractères similaires et d’un but commun : combatives et déterminées, elles souhaitent réduire les inégalités du quotidien. Les deux femmes vont se croiser au gré du récit, l’une et l’autre poursuivant leur combat à leur façon.

Je connaissais l’histoire de Rosa Parks lorsqu’elle a refusée de céder sa place dans le bus, or, je ne savais quasiment rien d’autre de sa vie passée. C’est avec bonheur que j’ai découvert une jeune fille ambitieuse, déterminée, courageuse, soutenue par ses proches, en particulier par son grand-père, un homme bon, convaincu de l’injustice de la situation des afro-américains. C’est lui, sans doute, qui a instillé dans l’esprit de Rosa ce sentiment de combativité et qui lui a transmis la force de se battre pour changer les choses.

Enfin, l’ensemble du récit est agrémenté de magnifiques illustrations en noir et blanc, qui viennent dynamiser l’histoire et lui apporter plus de vivacité.


Un bel ouvrage biographique sur Rosa Parks, qui permet aux plus jeunes d’avoir accès facilement à l’histoire de cette grande dame, dont la force et le courage ont à tout jamais marqués monde. 

Ma note : 7,5/10

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ISBN : 978-2-01-713431-2
Illustrations : Johan Papin

Arsène Lupin – L’aiguille creuse


Arsène Lupin – L’aiguille creuse de Maurice Leblanc
314 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 5,90€


Résumé : Arsène Lupin serait-il mort ? Isidore Beautrelet, jeune étudiant en rhétorique et détective amateur génial, n’en croit pas un traître mot. Il se lance à la recherche du célèbre gentleman cambrioleur. » Raymonde prêta l’oreille. De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour qu’on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient le grand silence nocturne, mais si faible qu’elle n’aurait su dire s’il était proche ou lointain, s’il se produisait entre les murs du vaste château, ou dehors, parmi les retraites ténébreuses du parc


Extraits« Il ne pleure plus, il ne veut plus pleurer, ni se tordre sur son lit, ni se désespérer, comme il le fait depuis deux heures. Il veut réfléchir, réfléchir et comprendre.
Et ses yeux ne quittent pas ses yeux dans le miroir, comme s’il espérait doubler la force de sa pensée en contemplant son image pensive, et trouver au fond de cet être-là l’insoluble solution qu’il ne trouve pas en lui. »

« Ah ! vois-tu, Bautrelet, de toutes les joies effrénées que j’ai goûtées dans ma vie d’aventures, il n’en est pas une qui vaille la joie que me donne son regard quand elle est contente de moi… Je me sens tout faible alors… et j’ai envie de pleurer… »


Mon avis : Après avoir découvert Arsène Lupin, Gentleman – cambrioleur en janvier dernier, je me replonge avec grand plaisir dans une nouvelle aventure du célèbre cambrioleur français. Malheureusement, cette deuxième rencontre n’a pas été à la hauteur de mes attentes.

Un cambriolage a lieu au château d’Ambrumésy. Mademoiselle de Saint-Véran, paniquée, tire sur le cambrioleur en fuite et le touche fatalement. Seulement, son corps, qui devrait être étendu quelque part dans le jardin de la propriété, n’est jamais retrouvé. Tout le monde se met à penser qu’il s’agirait du célèbre Arsène Lupin, le plus astucieux des cambrioleurs que la France peut connaître. Isidore Bautrelet, un jeune étudiant, mène alors l’enquête.

J’ai beaucoup aimé suivre les élucubrations d’Isidore dans la première partie du récit. Il chemine au travers des falaises d’Étretat, passe par de petits villages typiques de France, à la poursuite des réponses tant attendues à ses questions. À l’instar d’Arsène Lupin, ce jeune étudiant se veut ingénieux, doté d’un flegme sans pareil et d’un précieux courage, il affirme ses propos sans ombrages, revendiquant haut et fort qu’il connaît les rouages du plan développé par le célèbre cambrioleur.

En revanche, j’ai trouvé que la seconde partie était totalement détachée du reste du roman, mal dégrossie, écrit avec un style vieillissant. J’ai parfois été perdue dans l’énoncé de l’histoire et son déroulement, comme si les deux parties du roman étaient totalement distinctes l’une de l’autre. Dans cette deuxième partie, point de référence au comte de Greves et à son château cambriolé, puisqu’il y fait mention des rois de France et de cachettes secrètes, qui auraient abrités de précieux trésors de leurs propriétaires successifs. Cette cache serait devenue alors l’abri d’Arsène Lupin, son lieu de villégiature, son antre précieux, où nul ne peut le retrouver.

Pour ce qui est de notre héros principal, Arsène Lupin, son flegme, son ingéniosité et ses multiples talents créatifs continuent de me bluffer. C’est un gentleman, à la fois humain mais malicieux, qui nous donne à vivre des aventures pleins de panaches. Malgré cette déception, je pense quand même continuer de découvrir les romans de Maurice Leblanc, dont le héros, fascinant personnage, fait tant parler de lui.


Un roman policier pleins de panache, dont les aventures m’ont moins passionnées que dans LE GENTLEMAN – CAMBRIOLEUR

Ma note : 4/10

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ISBN : 978-2-01-220242-9

PS : Tu me manques


PS : Tu me manques de Brigid Kemmerer
440 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 7,90€


Résumé : Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.
Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajouter deux mots.
Commence alors une correspondance inattendue entre Le Crépuscule et La Fille du Cimetière, deux étrangers que tout oppose. Ce qu’ils ignorent, c’est que leurs routes se sont déjà croisées…


Extraits« Tu as perdu ta mère. J’ai encore la mienne. Tu ne trouves pas ça étrange qu’on dise « perdu », comme si ces personnes étaient seulement égarées ? Ou alors il faut comprendre le terme différemment, on perd des gens parce qu’on ne sait pas où ils sont allés. »

« Il existe une définition de la folie qui dit que ça revient à refaire toujours la même chose en espérant un résultat différent. »


Mon avis : Juliet est une jeune lycéenne, qui a tragiquement perdue sa mère dans un accident de voiture. Depuis, elle vient la voir fréquemment sur sa tombe et lui écrit des lettres pour garder le lien et lui raconter ses journées. Mais un beau jour, elle a la surprise de découvrir une réponse à l’une de ses missives. En colère, la jeune femme invective cet inconnu, qui s’est perdu de s’immiscer dans son intimité. En découle une belle et longue correspondance anonyme, entre deux êtres écorchés par la vie.

Son correspondant n’est autre que Declan Murphy, un garçon sombre, mystérieux, asocial, qui attise la peur et les regards en coin. Suite à un accident de la route et un passage de quelques nuits au poste de police, il est forcé de faire des travaux d’intérêt généraux au cimetière pour se racheter – entretien des espaces, aide à la restauration des monuments… C’est là qu’il fera la connaissance de La Fille du Cimetière. Et les deux jeunes gens, d’apparence très différents, auront, au fond, bien plus de points commun qu’il n’y paraît.

Une correspondance pudique, intime, s’établie entre les deux jeunes gens. Ils ne connaissent pas leurs identités respectives, mais se livrent sans pudeur, avec honnêteté et sincérité. Cachés derrière des pseudonymes, leur relation épistolaire va évoluer, prendre de plus en plus de place dans leur vie, avant de devenir indispensable à leur existence. J’ai néanmoins été assez déçue de la préméditation de l’histoire, qui prend un tournant un peu trop simple à mon goût ; dès le début, insidieusement, on connaît déjà la fin du récit. Point de rebondissements ni d’actions surprises, puisque tout semble découler comme une histoire déjà vue et lue des dizaines de fois. Nos deux héros portent également sur eux les stigmates des amoureux types de romance jeunesse : le beau gosse ténébreux, mystérieux mais rebelle ; et la jeune fille éperdue, gentille et sociale. Ce sont les deux seuls aspects du livre qui m’ont considérablement ennuyés.

En revanche, ce que j’ai apprécié, c’est que PS : Tu me manques n’est pas qu’une tendre romance. À travers cette touchante histoire, Brigid Kemmerer nous met face au deuil, à la perte d’un être cher, à la façon de faire face, de se reconstruire, de continuer à avancer, malgré l’absence. Elle nous fait réfléchir sur le sens de la vie, sur ce qui est essentiel, sur les liens, tant amoureux qu’amicaux. Une histoire moralisatrice, qui n’en reste pas moins subtile et bien menée.


Une romance épistolaire jeunesse addictive, qui nous fait réfléchir sur le deuil, le sens de la vie, les relations sociales. C’est beau, touchant, émouvant bien qu’un peu trop prévisible.

Ma note : 6,5/10

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ISBN : 978-2-01-713400-8
Traduction : Alice Delarbre