La cure

La cure de Cécile David-Weill
330 pages, éditions Odile Jacob, à 20,50€

Résumé : Christine, chef et chroniqueuse gastronomique, décide d’aller perdre du poids dans une clinique au sud de l’Espagne. Sur place, elle rencontre trois femmes et un homme. Leurs destins vont s’entrelacer et les événements s’enchaîner, nous entraînant au coeur d’un centre de remise en forme, pour y découvrir dans les moindres détails, souvent hilarants, le déroulement d’une cure. Mais ce huis clos met aussi en scène le théâtre de la vie, avec les secrets et les tourments des acteurs, décrits, loin de tout conformisme, avec autant de sensibilité que d’acuité psychologique. Il offre un regard de femme sur les femmes, l’amitié féminine, leur rapport au poids, au couple, à l’ambition professionnelle, à la sexualité et au formatage social auquel elles sont soumises. Sous le vernis d’une comédie sociale légère, aux personnages hauts en couleur, un roman inspirant plein de rebondissements.

Extraits : « Elle aurait aimé lui dire que la vie peut être belle. Pas toujours, et généralement pas très longtemps. Mais certains moments compensaient tous les autres »

« Même si c’était inavouable, la malveillance à petit dose était un plaisir non négligeable de l’existence. »

Mon avis : Christine est chef à domicile et chroniqueuse gastronomique à la télévision. Gênée par l’image d’une femme rondelette qu’elle renvoie, elle décide de suivre une cure de jeûne dans une clinique privée espagnole. Christine s’envole avec son amie Brigitte, qui a pris son chien Popcorn, qu’elle cache précieusement de peur que les employés de la clinique ne le découvrent. Là-bas, les deux amis font la rencontre d’Agnès, une femme bienveillante, souriante, qui détient des dons de voyance ; de Marthe, une vieille dame, veuve de deux maris riches ; ainsi que de Guy, un jeune retraité, beau, affable, qui semble attaché à Marthe mais constamment sur le qui-vive. Pendant 12 jours, nous suivons ce petit monde, entre soins, jeûne, engueulades, amour, amitié et bien plus encore.

Chaque protagoniste suit la cure pour des raisons différentes : perte de poids, fuite, envie de se faire plaisir, de prendre soin de soi. Les soins prodigués sont parfois rudes (je pense notamment au lavage rectum), les quantités de nourriture plus que minimes et les paroles proférées par les spécialistes proches de celles qui pourraient être dites dans des sectes. En somme, ça ne donne absolument pas envie de suivre une cure, quelle qu’elle fût, malgré la beauté du lieu et de son emplacement (proche de la mer et de Marbella, belle station balnéaire du Sud de l’Espagne, connue pour son temps paradisiaque et ses plages de sable fin idylliques).

On y aborde des thématiques variées relatives à la cure comme le rapport au corps, au poids et à la nourriture, la perception que les autres ont sur notre physique ; mais aussi des sujets plus spirituels et introspectifs, comme le pardon, le deuil, la vie après la mort, l’estime et la confiance en soi, les apparences sociales.

Je ne m’attendais à rien de particulier en débutant ma lecture, mais j’en ressors tout de même déçue. L’histoire n’est pas si prenante qu’il n’y paraît, avec des personnages caractériels, intéressants, mais qui manquent de charisme et de présence effective dans le récit. Une majeure partie d’entre eux m’ont paru antipathiques et m’ont bien vite agacés. Ils sont autocentrés, égoïstes, arrogants, rien n’aspire à les trouver attachants, bien au contraire. Ces impressions sont sans doute appuyées par la longueur de certains paragraphes, voire chapitres, dans lesquels il ne se passe pas grand-chose et qui m’ont passablement ennuyé. De plus, j’ai trouvé l’écriture de l’auteur plutôt plate, fade, sans saveur particulière, avec des lourdeurs bien embarrassantes qui sied à l’endormissement. Autant dire que je n’ai pas franchement adhéré, ni à l’histoire, ni au style d’écriture, ni aux personnages.