Dévisagée


Dévisagée d’Erin Stewart

455 pages, éditions Gallimard jeunesse


Résumé :Ava a tout perdu dans l’incendie qui a ravagé sa maison : ses parents. Sa meilleure amie. Même son visage. Elle n’a pas besoin d’un miroir pour savoir à quoi elle ressemble – la violence du regard des autres lui suffit. Sa rencontre avec Piper, une adolescente déchaînée qui porte comme elle des cicatrices, l’aide à surmonter son retour au lycée. Il reste à Ava son humour, des amis fabuleux et une voix faite pour chanter…
Osera-t-elle seulement monter sur scène ?


Extraits : « Vis les étoiles les plus hautes, Ava, tu en décrocheras forcément une. Mais d’abord, il faut viser. »

« Mon père disait que le passé est partout autour de nous. Il disait aussi que les étoiles sont de petites fenêtres sur le paradis, pour que nos proches puissent nous regarder vivre… »


Mon avis : Ava a perdue ses parents et sa cousine dans un incendie qui a ravagé sa maison. Sauvée in extremis de la mort, la jeune fille conserve néanmoins des cicatrices qui lui rappèleront à tout jamais ce drame : elle est brûlée à plus de 60% du corps, la laissant défigurée et différente. Après de longs mois de coma et de greffes diverses, Ava sort de l’hôpital et est poussée par sa tante et son oncle à se re-sociabiliser en retournant à l’école. D’abord mal à l’aise par tous ces regards interrogateurs, rieurs, dégoûtés qui s’abattent sur elle, Ava va faire la rencontre de Piper, une jeune fille également victime d’un incendie qui lui a coûté ses jambes et lui a laissé des cicatrices indélébiles. Ensemble, elles vont se soutenir et réapprendre à profiter pleinement de la vie.

L’amitié qui lie Ava et Piper est belle, pure, profonde et sincère. Toutes deux ont vécues des atrocités qui les rassemblent et font qu’elles se comprennent sans doute plus que quiconque puisse le faire. Elles se ressemblent dans leurs malheurs, mais aussi dans leurs difficultés à s’accepter et à se faire accepter. Dans cette tâche difficile, elles sont soutenues par leurs proches, mais aussi par Madame Layne, une grande brûlée qui dirige un groupe de soutien pour les personnes ayant subies le même incident, ainsi que par un jeune homme nommé Asad, sympathique, drôle, attachant et très attaché aux jeunes filles.

Erin Stewart s’attaque à des sujets contemporains, qui reviennent souvent dans les romans jeunesse récemment édités : le harcèlement scolaire, les moqueries, le jugement, les différences, l’acceptation de soi. L’apparence physique d’Ava est différente de celles des jeunes filles dites « normales » : Ava a des cicatrices qui lui parsèment l’intégralité du corps, il lui manque une oreille, elle a une main sur laquelle on lui a greffé un orteil, elle a des trous pleins le crâne chevelu… elle n’est plus la Ava d’Avant l’Incendie, comme elle aime à s’appeler, physiquement et mentalement, l’ensemble de sa vie a basculée, la transformant à jamais. Mais elle n’en reste pas moins une jeune fille normale, qui a besoin d’être entourée d’amour, de se faire des amis, de sortir, de tomber amoureuse, de rire et de vivre son rêve : chanter. Ava va devoir accepter sa nouvelle apparence physique et se bâtir sa « nouvelle normalité ». Un défi de taille, mais essentiel pour qu’elle puisse poursuivre sa vie sainement.

J’ai beaucoup appréciée les leçons de morales distillées un peu partout dans ce récit. Je suis certaine que cette histoire permettra aux jeunes adolescents qui la liront de changer partiellement leur façon de penser et de juger autrui.


Un roman captivant, doté d’une puissance narrative qui fait réfléchir sur l’acceptation de soi et le jugement d’autrui. J’ai passé un bon moment de lecture, pleins d’émotions.

Ma note : 7,5/10

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