Le mystère du Lucy Lost

Le mystère du Lucy Lost de Michael Morpurgo
429 pages, éditions Gallimard jeunesse
Résumé : Mai 1915…
Sur une île de l’archipel des Scilly, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée et hagarde, à moitié morte de faim et de soif. Elle ne parvient à prononcer qu’un seul mot : Lucy. D’ou vient-elle? Est-elle une sirène ou, plutôt comme le laisse entendre la rumeur, une espionne au service des Allemands ?
De l’autre côté de l’Atlantique, le Lusitania, l’un des plus rapide et splendides paquebots de son temps, quitte le port de New-York. A son bord, la jeune Merry, accompagnée de sa mère, s’apprete a rejoindre son père blessé sur le front et hospitalisé en Angleterre…
Extraits : « Être différent dans ce monde ignorant est souvent pris pour de la folie. »
« C’est terrible pour un marin de couler un navire, de le voir s’enfoncer dans les vagues, de voir des hommes mourir. On les entend crier, on les entend hurler. Pour un marin, tuer un marin, c’est comme tuer un frère. »

Mon avis : Un pur régal, un ovni dans le genre littéraire, un livre à découvrir absolument ! Si vous aussi, vous avez pleuré des dizaines de fois devant le film Titanic, vous pleurerez d’autant plus en lisant Le mystère de Lucy Lost.

En pleine première guerre mondiale, alors que le monde assiste impuissant à la disparition de centaines de milliers de vies humaines, des hommes se battent constamment pour défendre leur patrie. C’est le cas du papa de Merry, un américain partit en renfort en Angleterre, mais gravement blessé au front. Sans hésiter une seconde, Merry et sa maman sautent dans le premier bateau venu pour rejoindre l’Angleterre : Le Lusitania, le plus grand paquebot transversant l’Atlantique… bateau détruit par un U-boot, un sous-marin ennemi, causant des milliers de morts. Seule Merry, tentant tant bien que mal de survivre, se voit sauvée par des marins, puis déposée sur l’île des Pestiférés, départ d’une nouvelle vie, sans souvenirs du traumatisme passé.

Avant toute chose, comme le précise si bien le livre dans ses dernières pages, l’histoire est fictive, mais certains éléments sont véridiques, comme le naufrage du Lusitania, l’archipel des îles Scilly ou échoue la jeune Merry, ou encore les U-boots sous-marins. Au plus sombre de l’histoire mondiale, Michael Morpurgo met en avant l’horrible guerre, causant volontairement des milliers de morts innocents.

La protagoniste, jeune fille âgée tout juste d’une douzaine d’années, arbore la fragilité de l’enfance, détruite par les horreurs causées par cette guerre sans merci. Une guerre traumatisante, qui fait partiellement perdre sa mémoire à Merry, qui se rebaptisera elle-même Lucy en l’honneur du paquebot naufragé, lui ôtant dans un même temps la parole et le goût de la vie.
Alfie et ses parents, famille bienheureuse de pêcheurs, qui se complaisent dans une vie simple sans chichi, recueillent les bras ouverts la jeune Lucy, se questionnant sans discontinuer sur son identité. Cette famille au grand coeur intégrera directement la jeune fille parmi eux, sans jamais la brusquer, la protégeant comme leur propre fille. Bien plus qu’une soeur pour Alfie, Lucy se révèle être totalement en symbiose avec le jeune garçon, s’adonnant tous les deux à des loisirs partagés, se comprenant en un regard, sans même que Lucy n’ait besoin de dire une parole. C’est entièrement grâce à cette famille que Lucy retrouvera goût à la vie, et s’épanouiera comme une jeune fille normale.
A travers les dimensions psychologiques de son histoire, l’auteur met en avant la reconstruction possible des personnages. Le miracle est intervenu progressivement pour Lucy, qui, grâce à des habitudes anciennes retrouvées, a été capable de renouer avec passé. Mais c’est également le cas avec le frère de madame Wheatcrof (la maman d’Alfie), qui se nomme Billy, interné dans un asile, mais sorti par sa soeur. Il reconstruit depuis quelques années L’Hispaniola, un bateau amoché, que personne ne pensait pouvoir revoir voguer un jour. Le miracle se produit également, avec un bateau qui vogue sur l’eau, avec à son bord, le capitaine Billy. Une touche d’espoir et de couleur vive, qui met du baume au coeur aux lecteurs.

Un roman plus que touchant, bouleversant, avec lequel s’opère un devoir de mémoire, pour ne jamais oublier toutes les personnes qui ont péris durant cette guerre, ou celles traumatisées à vie par les événements. Le mystère de Lucy Lost est un voyage spatio-temporel, un retour dans les temps de guerre, et un voyage plaisant au coeur de contrées lointaines, reculées, peu habitées et peu connues du grand public. Des espaces sauvages, où l’homme et la nature cohabitent parfaitement (en référence aux nombreux animaux présents dans la narration, à la pêche, métier qui leur permet de survivre, tout comme les poules, qui les nourrissent en partie).

Je vous en prie, n’hésitez pas une seule seconde, et lancez-vous à corps perdu dans la lecture de ce somptueux livre. Il a été un véritable coup de coeur pour moi, un livre comme je n’en avais pas lu depuis bien trop longtemps ; un contexte historique, mêlé à une histoire émouvante, un paysage paradisiaque et des personnages détonnants. J’aurais voulu que rien ne puisse jamais arrêter ma lecture de ce roman… Lisez-le impérativement !!!

Ma note : 10/10

2 réflexions sur “Le mystère du Lucy Lost

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