Robert des noms propres


Robert des noms propres de Amélie Nothomb
189 pages, éditions Le Livre de Poche, à 5€


Résumé : Pour un écrivain, il n’est pas de plus grande tentation que d’écrire la biographie de son assassin. Robert des noms propres : un titre de dictionnaire pour évoquer tous les noms qu’aura dits ma meurtrière avant de prononcer ma sentence. C’est la vie de celle qui me donne la mort.


Extraits : « – Ce sera un danseur ou une danseuse, avait-elle décrété, la tête pleine de rêves. – Non, disait Fabien. Ce sera un footballeur ou une emmerdeuse. »

« L’ami, d’après l’enfant, est celui qui le choisit. L’ami est celui qui lui offre ce qui ne lui est pas dû. L’amitié est donc pour l’enfant le luxe suprême – et le luxe est ce dont les âmes bien nées ont le plus ardent besoin. L’amitié donne à l’enfant le sens du faste de l’existence. »


Mon avis : Amélie Nothomb est une auteure dont le talent littéraire ne fait plus débat. Elle est lue et reconnue de part le monde entier et se targue d’écrire des ouvrages orignaux, aux sujets atypiques, très souvent traités de manière inattendue, parfois excentrique.

Dans Robert des noms propres, le ton est donné dès l’ouverture du livre : une jeune mère de famille de dix-neuf ans tue de sang-froid son mari, puis se suicide dans sa cellule de prison. Avant de se donner ma mort, elle donne naissance à une petite fille, qu’elle nomme… Plectrude. Un nom atypique, jamais entendu, qui déroute et questionne. Plectrude est pris en charge par la sœur de cette jeune fille, qui l’élève comme son propre enfant, sans jamais lui avouer sa véritable histoire familiale. La petite fille se montre particulièrement douée à l’école et souhaite devenir danseuse, un métier fortement plébiscité par sa nouvelle mère, qui l’encourage à poursuivre dans cette voie. Mais la pression est telle que Plectrude devient anorexique… puis se blesse sur un exercice. Incapable de reprendre la danse, sa mère en devient folle de rage.

Il paraîtrait que ce livre est un hommage à une amie de l’auteure, nommée ou prénommée Robert, danseuse, qui a souffert de décalcification comme notre protagoniste. Mais rien ne vient certifier cette probabilité.

Une courte histoire de près de 200 pages, qui se lit rapidement, parfois même en une traite… sans doute trop rapidement, comme l’ensemble des livres de l’auteure. La brièveté du récit nous donne du mal à s’attacher aux personnages et à s’immerger totalement dans l’histoire. Le message passe, mais il ne fait que passer : on le comprend, mais on ne l’intègre pas forcément. En plus, il faut véritablement connaître le style singulier d’Amélie Nothomb pour ne pas être choquée par la façon dont elle traite certains sujets et personnages. Elle pousse les traits à l’extrême, elle caricature pour faire réagir, elle est crue, franche, elle n’enjolive pas les choses : tout ce qu’on attend d’elle.


C’est toujours avec beaucoup de questionnements qu’on se lance dans un nouveau livre d’Amélie Nothomb : que va-t-elle nous réserver cette fois-ci ? Avec son style singulier et son excentricité, dans Robert des noms propres, elle nous invite à prendre conscience des conséquences dramatiques de certains métiers poussés à l’extrême. Court, intense, vite lu, mais vite oublié. 

Ma note : 5/10

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ISBN : ‎ 2-253-10928-2

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