Dentelles, béquille et revolver


Dentelles, béquille et revolver de Isaure de Saint Pierre
251 pages, éditions L’Archipel, à 20€


Résumé : Pour fêter ses 92 ans, Slanie de Malvoisie convie ses proches à une réception dans son orangerie normande, où elle vit avec quelques employés. Depuis peu, elle soupçonne ses neveux de chercher à s’approprier son héritage et de vouloir la placer dans un Ehpad. Pour les inciter à se démasquer, elle confie à l’un d’eux une forte somme en liquide qui devra être déposée sur l’un de ses comptes en Suisse… Bientôt, les masques tombent et les rebondissements s’enchaînent plus vite que ne l’aurait imaginé la vieille dame… Avec un humour mordant, Isaure de Saint Pierre entraîne le lecteur dans un suspense familial qui prend vite la tournure d’une cruelle cascade de dominos. Qui peut croire encore que l’argent fait le bonheur ?


Extraits : « Quand on est vieux et riche, qu’on ne se décide pas à mourir et que l’on s’en sa chère famille s’impatienter d’une telle longévité, mieux vaut paraître au plus bas de sa forme. »

« Au moins ne s’abusait-elle pas sur le sens de sa vie puisqu’il n’y en avait pas. Lorsqu’elle était plus jeune, elle avait cru quelque temps à la nécessité de laisser une trace. Elle avait alors écrit et publié quelques romans, une biographie saluée par la critique. Et alors ? Le destin des livres était de moisir dans un grenier ou de finir dans une décharge. Celui des articles – elle écrivait alors pour divers magazines – de terminer dans la litière du chat ou autour d’une botte de poireaux. »


Mon avis : Slanie de Malvoisie est une vieille dame de 92 ans devenue richissime grâce à son défunt mari. Ses héritiers, neveux, épouses et leurs enfants, désireux de toucher le pactole, se désolent de la longévité de vie de leur aïeule. Aussi, lorsque cette dernière les convient à son anniversaire autour d’un repas convivial, ils se forcent à venir pour estimer l’état de santé de Slanie. Mais cet anniversaire va réserver bien des surprises. Pour mesurer l’appétit d’argent de ses héritiers, Slanie confie 500 000 euros en liquide au plus jeune de la bande, lui demandant d’aller placer cet argent sur un compte qu’elle possède en Suisse. Cette somme conséquente sera le début d’un conflit familial hors normes, qui dépasse l’entendement. 

L’histoire tourne autour de magouilles, de mensonges, de règlements de compte et de faux semblants. Bâti sous forme d’enquête, Slanie va suivre avec amusement le cheminement de son argent et va découvrir le comportement stupéfiant de ceux censé être de sa famille. Jusqu’où sont prêts à aller certaines personnes pour de l’argent ? Croyez-moi, vous allez être étonnés !

Le titre du roman donne le ton : Béquille, dentelles et revolver, des termes plutôt contraires, qui n’ont rien à faire d’ordinaire dans une même phrase. Le ton est badin, l’auteure use d’un humour noir assez cocasse, que certains n’apprécieront peut-être pas. En tout cas, la légèreté du style employé comparé aux événements tragiques qui se nouent sous nos yeux m’a passablement surprise. Je n’ai pas forcément adhéré à l’atmosphère ambiante, qui était quelque peu étrange à vivre et totalement invraisemblable et incohérente.

Le récit est léger à lire, mais il manque de facilité, notamment en raison du grand nombre d’héritiers, qui ne comportaient pas assez de caractère spécifique pour que l’on pu les distinguer les uns des autres. Qui était le père de qui ? Le frère d’untel ?Je me suis très souvent trompée entre les liens qui existaient entre eux, si bien qu’aucun ne m’a particulièrement frappé. Seul le personnage de Slanie, femme de caractère au tempérament bien trempé, donne un intérêt au livre. 


Un roman sympathique mais pas transcendant, à l’humour noir et aux scènes cocasses, parfois peu crédibles mais facile à lire. 

Ma note : 5/10

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ISBN : ‎ 978-2-8098-4796-3

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