Aussi fort que l’amour


Aussi fort que l’amour de Jacquelyn Mitchard
404 pages, éditions l’Archipel, à 24€


Résumé : Stefan n’a que 17 ans quand il est envoyé en prison pour le meurtre, au cours d’une soirée arrosée, de sa petite amie Belinda. Trois ans plus tard, il est libéré. Mais, à part Théa, sa mère, nul ne semble prêt à le voir reprendre le cours de sa vie. À commencer par la mère de Belinda et les membres de l’association « Touche pas à nos filles », qu’elle a créée dès l’incarcération de Stefan, et dont les manifestations hostiles attirent l’oeil des médias. Théa voudrait aider son fils à se reconstruire, mais ses années derrière les barreaux l’ont amené à se replier sur lui-même. Et des inconnus commencent à le menacer. Dont cette jeune femme, qui le harcèle au téléphone… Et si la nuit du drame, dont Stefan n’a aucun souvenir, n’avait pas livré tous ses secrets ? Dans ce roman mêlant suspense psychologique et drame familial, Jacquelyn Mitchard renoue avec les thèmes qui ont fait le succès d’Aussi profond que l’océan, son best-seller international.


Extraits : « Faire de l’exercice, c’est comme cuisiner. Cela guérit de tous les maux. »

« – Tu sais, papa… Dans la vraie vie, on n’a même pas idée de tout le temps dont on dispose. Au contraire, on se plaint, à longueur de journée, de ne pas en avoir assez pour faire tout ce qu’on a prévu de faire. En prison, c’est l’inverse. Je suppose d’ailleurs que c’est pour ça qu’on appelle ça « tirer son temps ». Le temps passe. Ta vie passe. Le temps est une chose terrifiante quand on ne sert à rien. « 


Mon avis : A tout juste 17 ans, Stefan est accusé d’avoir froidement assassiné sa petite amie Belinda lors d’une soirée trop arrosée d’alcool et de drogue. Il est jugé puis envoyé en prison pour meurtre. Trois ans plus tard, il a purgé sa peine et se retrouve libre. Une liberté qui lui pèse, puisqu’il doit réapprendre à vivre, tout en sentant le poids de la culpabilité quotidienne, le regard de jugement et de haine des autres et le soutien fragile de ses parents, qui ne savent plus comment se comporter à son égard. Une épreuve de plus, et pas des moindres, pour retrouver un semblant de normalité.

L’histoire est agréable à lire, le fond est intéressant, néanmoins, il y a de grosses lacunes au niveau de la forme, de l’écriture et du style. Certains chapitres s’étendent en longueurs et en lourdeurs, certains paragraphes sont peu ou pas structurés, au point que l’écriture n’est pas fluide. Je l’ai trouvée également fortement naïve, avec des scènes parfois surréalistes et peu cohérentes, qu’on a du mal à transcrire dans la réalité et à croire. J’en veux pour preuve la condamnation de Stefan, qui a été faite sur une simple déduction, sans preuve accablante, sans témoin, sans jamais que le principal accusé ne vienne contredire les faits : un comble ! Enfin, le suspense n’est pas au rendez-vous, alors que c’est le propre d’un bon polar. On comprend rapidement l’incohérence de la situation et on devine également facilement le dénouement final.  

Malgré tout, on peut soulever quelques points positifs notables de ce livre, avec notamment le focus intéressant sur la réinsertion des personnes condamnées, jugées, mises à l’écart de la société. Ce sont des répercussions morales, sociales, professionnelles, pas uniquement sur la personne mise en cause, mais également sur son entourage. Ici, suite à la libération de Stefan, de nombreuses personnes membres d’une association baptisée Touche pas à nos filles, viennent manifester quotidiennement devant le domicile du jeune homme et de ses parents. Ils sont victimes d’effraction et de casse à l’intérieur de leur maison, de dégradation à l’extérieur, ils sont parfois suivis et photographiés à leur insu, peu importe la situation. Enfin, l’image de Stefan est associée à celles de ses parents, qui se retrouvent à devoir des comptes à leurs employeurs, comme sa maman, professeure, priée de quitter momentanément son emploi pour éviter de ternir l’image de l’établissement.

Dans son désir de se faire pardonner ses erreurs, Stefan met en place un programme de réinsertion intéressant permettant aux personnes souffrant de culpabilité pour des erreurs passées, de se racheter. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment compris comment fonctionnait concrètement le concept, il n’a d’ailleurs pas été beaucoup développé, mais sur le fond, je trouve que c’était une bonne idée. Chacun peut se sentir coupable de quelque chose. Stefan a assassiné froidement sa petite amie, qu’il aimait du plus profond de son cœur ; la mère de Stefan se sent coupable d’avoir fait une erreur dans l’éducation de son fils, etc.


Un roman sympathique à lire mais qui souffre de nombreuses lacunes stylistiques et narratives. Il y a beaucoup d’incohérences, de lourdeurs, de longueurs et trop peu de structure et de suspense. Je ne le recommande pas forcément.

 

Ma note : 3,5/10

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ISBN : ‎ 978-2-8098-4458-0
Traduction : Danièle Momont

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Les princes charmants ne savent pas voler


Les princes charmants ne savent pas voler de Élodie Godart 173 pages, éditions L’Archipel, à 18€


Résumé : Élodie croit au grand amour. Lorsque cette jeune femme passionnée de parachutisme rencontre Kasper sur une plage de Thaïlande, elle pense que c’est pour la vie. Malgré les embûches de la langue et la distance qui les sépare, Élodie vit l’amour fou, celui que tout le monde espère. Quand son prince charmant meurt brutalement sous ses yeux huit mois plus tard, Élodie disjoncte. Devenue mutique, incapable d’exprimer sa douleur, elle n’a d’autre choix que de lui écrire pour le maintenir en vie. Comment faire face à l’inacceptable ? La rage de vivre d’Élodie peut-elle l’emporter sur son chagrin ? Un premier roman émouvant sur le parcours de reconstruction d’une jeune femme, inspiré de la propre histoire de l’autrice. Préface de Clémentine Célarié


Extraits : « Lorsque nous sommes confrontés à la perte foudroyante de l’être que l’on aime, une partie de nous, ou peut-être tout de nous, meurt aussi. C’est là que peut surgir le miracle. C’est là que, chez celui qui survit à un tel drame, peut renaître l’espoir malgré tout, pour pouvoir continuer sans tomber. La rage de vivre devient indispensable, obligée de se développer pour tenir l’âme et le corps, révélant une force de vie hors du commun. »

« C’est si rare qu’on me choisisse. J’ai toujours l’impression que les autres sont mieux que moi. »


Mon avis : Élodie vit le parfait amour avec Kasper, un Allemand rencontré alors qu’ils étaient tous les deux en vacances en Thaïlande. Depuis, malgré la distance et leurs différences de langue et de culture, les deux amoureux entretiennent une relation forte, passionnelle et fusionnelle. Après près de deux années passées à distance, ils s’apprêtent à emménager ensemble à Paris, pour enfin être réunis au quotidien. Seulement, lors du retour d’une soirée arrosée, Kasper, enivré par l’alcool, saute par la fenêtre, sous les yeux stupéfaits d’Élodie. Le jeune homme décèdera sur le coup. Comment continuer à vivre après un tel drame ? Comment se reconstruire et survivre face à l’absence et à l’incompréhension ?

Le parcours de deuil d’Élodie est jalonné des sept étapes identifiées comme normales pour une personne qui survit à une autre. Elle fait d’abord face au choc brut de l’événement, puis se réfugie dans une phase de déni, elle n’arrive pas à croire à ce qui lui arrive. Vient ensuite la colère envers l’être aimé, qui a décidé de partir sans elle, avant que celle-ci ne fasse place à la dépression et à la tristesse. Les étapes de son deuil se termine par la résignation, l’acceptation, puis la reconstruction. Un chemin long, sinueux, difficile à parcourir, mais essentiel pour retrouver une certaine paix intérieure.

Le sujet est atrocement triste, écrit dans un style larmoyant, qui rend l’atmosphère particulièrement pesante. Il ne faut surtout pas lire ce livre dans un moment de solitude ou de négativité, cela risquerait de vous plomber davantage le moral. Néanmoins, il apparaît intéressant pour normaliser le processus de deuil, parfois très long, aussi pénible pour la personne qui le subit que pour toutes les personnes qui l’entourent. En revanche, la fin est plus aérienne, avec des touches d’espoir et d’optimisme non négligeables. Car c’est bien connu, « derrière le nuage, le soleil brille toujours », Abraham Lincoln.

Malgré tout, en tant que grande lectrice, j’ai trouvé cette histoire un peu commune. J’ai déjà eu l’opportunité de lire de nombreux livres qui traitaient de la thématique du deuil, je pense notamment à Comme des éclats de toi de Marie Joudinaud ou le livre jeunesse Le jour où j’ai adopté un trou noir de Michelle Cuevas, pour n’en citer que deux, qui étaient bien plus complets que Les princes charmants ne savent pas voler. Dans les deux romans cités précédemment, il y avait également toutes les étapes qui décrivaient le deuil et qui menaient les protagonistes vers la reconstruction, mais il y avait également d’autres sujets parallèles, qui rendaient ces histoires uniques. Ici, Élodie Godart aborde uniquement le deuil, ses effets et ses conséquences.


Un roman triste, sur le processus de deuil qui mène du choc jusqu’à la reconstruction. Malgré l’intérêt du sujet, j’en attendais plus de cette lecture.

Ma note : 6/10

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ISBN : ‎ 978-2-8098-4605-8

Elle a tes yeux, mon amour


Elle a tes yeux, mon amour de Typhanie Moiny
391 pages, éditions l’Archipel, à 20€


Résumé : « Le temps me joue des tours. Il me semble qu’hier encore, je peignais dans ce chalet, à l’abri des douleurs de la vie. En quelques années, j’ai quitté le statut de l’adolescente excentrique pour celui de la veuve fatiguée, sans même avoir été mariée »
À 34 ans, la vie d’Amandine bascule. Olivier décède et emporte avec lui leur dernier espoir de fonder une famille. Seuls restent la peine, les regrets et le souvenir de cet homme plus âgé et bienveillant. Amandine tente de survivre au deuil comme elle le peut lorsqu’elle fait la connaissance de Mathilde, fille du défunt, et de douze ans sa cadette. Un caractère de cochon, mais les yeux de son père. À chaque rencontre, des étincelles. Et pourtant, ces deux femmes devront apprendre à communiquer, car bien qu’elles ne le sachent pas encore, elles sont liées… et pas au bout de leurs surprises !
Dans ce second roman, Typhanie Moiny aborde les thèmes du deuil, de l’amitié et de la famille recomposée, avec douceur, justesse et poésie. Les paysages du Cotentin, des pointes d’humour et notes d’espoir viendront rythmer votre lecture.


Extraits : « Ils sont nombreux à désirer te dire au revoir. Tu dois être soulagé de ne pas avoir à perdre ton énergie en politesses. Ils te saluent, tu n’as pas à répondre, ni à t’assurer que tout le monde va bien, que chacun à ce qu’il lui faut, que rien ne manque.
Aujourd’hui, c’est toi qui nous manque. » 

« Tu es une femme formidable et seras une mère de la même envergure. Le bébé s’en fiche d’un appartement en ville ou d’une maison à la campagne. Le meilleur des logements sera tes bras. »

Mon avis : Amandine, 34 ans, vient de perdre son compagnon, Olivier, décédé d’une morte brutale. Anéantie, Amandine assiste à son enterrement de loin, laissant la place libre à son ex-femme et à leurs deux enfants, dont Mathilde, 20 ans, qui n’a jamais acceptée la nouvelle relation de son père avec une femme beaucoup plus jeune. Amandine vit très mal cette situation, essayant de faire son deuil du mieux qu’elle le peut, alors que tout la ramène à lui. L’attitude de Mathilde vis-à-vis d’elle la mine d’autant plus, puisque la jeune femme est chargée par sa mère de se rendre chez Olivier et Amandine pour faire la liste de tous les biens qui leur revient. Une mission qu’elle entreprend avec aigreur et hostilité.

Amandine et Mathilde sont deux femmes aux caractères très opposées. L’une est dans l’attaque, l’autre est dans la retenue. L’une est jeune, volubile, dynamique, explosive, tandis que l’autre est réservée, plus posée et mature. Néanmoins, elles partagent un lien inestimable : leur amour commun pour Olivier, ce père et compagnon fidèle et attentionné, qui a laissé un grand vide dans leurs vies. Elles vont devoir apprivoiser leur deuil individuel et s’entraider pour surmonter cette perte incommensurable.

La relation qu’entretenait Amandine et Olivier peut être considérée comme atypique, puisque la différence d’âge était quand même significative. Néanmoins, elle permet de démocratiser ce type de relation, que l’on voit bien plus fréquemment qu’avant. La seule contrainte tenait dans la différence d’ambition générée par leurs âges : Amandine voulait un enfant, alors qu’Olivier, déjà père de deux adolescents, se jugeait trop vieux pour redonner à nouveau la vie. Un sujet conflictuel qui revenait souvent dans leurs conversations et qui leur a valu bien des prises de tête.

Bien que le sujet traité soit assez sombre – un décès, un deuil à surmonter -, Typhaine Moiny ne fait pas dans le pathos. Elle a tes yeux, mon amour n’est pas construit dans un style larmoyant, bien au contraire, l’auteure retourne la thématique de façon à voir du positif dans le négatif. Il n’y a qu’espoir, bienveillance et amour dans ce roman tragique mais délicat à la fois.


Un roman émouvant, beau et triste à la fois, qui traite du deuil et de la reconstruction avec justesse et bienveillance. J’ai beaucoup aimé cette lecture.

Ma note : 7,5/10

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ISBN : 978-2-8098-4654-6

Les premières funérailles


Les premières funérailles de Alexandre Delas
440 pages, éditions l’Archipel, à 20€


Résumé : Qu’est-ce que la réalité ?
Celle que nous voyons, celle que nous vivons, celle que nous interprétons ou celle que nous rêvons ?
Issu d’une famille de médecins qui ont révolutionné la chirurgie esthétique, un enfant très laid grandit dans un Paris détruit par une guerre dont personne n’a le droit de parler, mais qui a été reconstruit en plus beau.
Le destin lui offre une beauté luciférienne. Que va-t-il en faire ? N’est-ce pas une malédiction quand on est né au royaume des apparences ?
À l’âge de trente-trois ans, il est enfermé et vit ses derniers instants. Pendant cette ultime nuit, il retraverse son existence : la cruauté du monde de l’enfance et de l’adolescence, du monde de la nuit, du monde du travail dans une entreprise américaine de la Tech, du monde des affaires en Chine, de la solitude, de la perte des illusions…
Avec cette question qui le poursuit : peut-on survivre à ses premières funérailles et vivre enfin libre ?


Extraits : « – Et toi, tu sais ce que tu veux faire plus tard ?
J’ai haussé les épaules.
– Ah… Fais attention, sans vocation, la vie, c’est très long. »

« À dix-huit ans, l’interdit n’est pas une limite, c’est une frontière. »

Mon avis : Il m’est arrivé à plusieurs reprises de lire des histoires complètement loufoques, abstraites ou tellement lunaires qu’elles en étaient incompréhensibles… hormis par l’auteur lui-même. Les premières funérailles se rapproche de cette catégorie de romans.

Plongés dans un Paris en proie à la guerre et au terrorisme, notre narrateur est en quête d’identité. Issu d’une famille de médecin chirurgien, son père arrive à faire de son visage très laid une œuvre d’art, qui le rend physiquement méconnaissable mais lui permet d’attirer les faveurs de tous. Sauf que cet homme, dont nous ne savons pas le prénom, grandit avec un manque de connaissance de soi, dans un monde bancal, dénué d’amour. Ses parents sont constamment absents, ils ne l’aident pas à grandir et à se construire, mais le laissent erré, souvent seul, dans les rues cataclysmiques de Paris. C’est là qu’il tombe dans la débauche, l’alcool, la drogue, le sexe et tous les vices que notre société moderne peut démontrer.

Le sentiment prédominant de cette lecture est certainement l’incompréhension. Puis vient l’anxiété, la gêne, l’angoisse, parfois tous à la fois. C’est très compliqué de déchiffrer les intentions de l’auteur et de s’y retrouver dans ce sombre univers. On est bahutés constamment entre l’imaginaire du héros, la réalité et les hallucinations dues à la prise de substances illicites. On se perd facilement dans ce tourbillon de temporalités, à tel point qu’on ressent la fièvre du héros, avec la tête qui tourne, la boule au ventre et les yeux dans le vague.

On comprend aisément que Alexandre Delas a voulu représenter un monde futuriste gouverné par la violence et les guerres, dans lequel les robots ont pris le pouvoir, où la vie ne signifie plus rien et l’amour encore moins. C’est effroyablement psychédélique et terriblement perturbant. Le style est tellement singulier et éloigné des histoires conventionnelles que je n’ai absolument pas accrochée, que ce soit au récit, au contexte futuriste ou au protagoniste excentrique. Je me suis forcée à lire jusqu’au bout, espérant naïvement une explosion finale qui éclaircirait l’ensemble du récit, mais elle n’est jamais venue.


Une dystopie noire et particulièrement glauque, dans laquelle les personnages sont transformés génétiquement et tentent de survivre dans un monde peuplé de guerres et de terrorisme : j’ai eu beaucoup du mal à m’insérer dans l’histoire et je n’ai pas trouvé d’intérêt à cette lecture.

Ma note : 2,5/10

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ISBN : 978-2-8098-2301

Ellie et Dan


Ellie et Dan de Hazel Prior
405 pages, éditions L’Archipel, à 21€


Résumé : Bien plus qu’une histoire d’amour, la rencontre de deux destins déboussolés, de deux vies abîmées qui vont mutuellement se réparer.Il suffit d’un rien pour changer les perspectives d’une vie
Dan a besoin de paix et d’ordre. Il aime son existence calme, prévisible, à l’abri des dangers et des surprises. Il a perdu confiance en lui et a choisi de vivre en reclus, dans sa grange-atelier, où il fabrique des harpes.
Ellie est une rêveuse. Ou plutôt, elle l’était, avant que son quotidien ne rétrécisse aux dimensions d’une vie…


Extraits : « Un tas de gens trouvent étranges des choses qui me paraissent à moi normales, et normales, des choses qui me semblent très étranges. »

« À mon avis, la musique s’occupe de la vraie personne cachée à l’intérieur de la coquille. À mon avis, la vraie personne à l’intérieur de la coquille a soif et besoin de musique tous les jours, sans quoi la vraie personne se flétrit puis disparaît. »


Mon avis : Il y a deux ans, j’avais lu Comment les pingouins ont sauvé Veronica de Hazel Prior, un roman plein de vie, d’amour et non dénué d’humour, qui m’avait fait voyager dans l’espace et le temps. J’ai été ravie de pouvoir découvrir un autre roman de l’auteure, Ellie et Dan, qui m’a également transporté et particulièrement enchanté.

Dan est facteur de harpes, c’est-à-dire qu’il confectionne des harpes dans sa grande et sa sœur s’occupe de les mettre en vente sur Internet. C’est un solitaire à la vie rudimentaire, passionné par son travail, il a du mal à vivre en société et à interagir avec la civilisation. Quand Ellie fait irruption dans sa grange, c’est par un pur hasard de circonstance. Au détour d’une balade, elle s’aventure dans un chemin piéton et se retrouve face à Dan et ses harpes. Femme au foyer sans enfant, Ellie est intriguée par cet homme et très intéressée pour apprendre à jouer de la harpe. Avec élan et générosité, Dan lui offre une harpe, ce qui n’enchante pas le mari d’Ellie, qui l’oblige à la ramener. Attristée par cette décision qu’elle juge injuste, Dan lui propose d’apprendre à en jouer dans sa grange.

J’ai tout aimé dans ce livre. Les personnages tout d’abord, m’ont particulièrement touché. Dan est d’une douceur sans pareille mesure, il est attentionné, généreux, un peu naïf certes, mais authentique. Il semble un peu simplet et enfantin, il est dans son monde, un univers magique, féerique et musical, éloigné des hommes et de toutes les ondes négatives qui peuvent en émaner. C’est un marginal, un solitaire au coeur d’or, un homme sensible qu’il faut choyer. Seule Ellie semble autorisée à pénétrer dans son jardin secret.

Ellie est une femme dévouée à son mari, qui lui apporte tout l’amour et le soutien dont il pourrait avoir besoin. Mais, bien qu’elle se le cache à elle-même, elle n’est pas épanouie dans cette vie de femme au foyer qu’on lui a imposée. Elle aspire à plus de liberté, à prendre confiance en elle, à se détacher des obligations qui la lient à son mari. Aux côtés de Dan, elle s’ouvre, devient plus gaie, beaucoup plus sereine et semble enfin apaisée, en harmonie avec elle-même. Elle découvre qu’elle peut accomplir des choses par et pour elle, sans passer par l’intermédiaire de son mari. Ensemble, Dan et Ellie forment un duo touchant, sensible, dont on suit l’évolution avec émotions. 

Outre les deux protagonistes, l’histoire est une bulle d’oxygène et de fraîcheur qui nous transporte dans un monde plein d’insouciance, bercé par des notes de musique classique. J’ai adoré l’originalité de l’histoire, sa douceur et toute la pudeur qui émanent des personnages. 


Un roman doux, tendre, original, avec des personnages émouvants et pleins de pudeur : j’ai adoré !

Ma note : 8/10

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ISBN : 978-2-8098-4392-7
Traduction : Estelle Flory