Les enlisés


Les enlisés de André Lay

200 pages, éditions French Pulp, à 9,50€


Résumé : Quand l’amour est un poison, au sens propre comme au figuré !

Regagner l’amour de sa femme ? Rien de plus facile : il suffit de l’empoisonner. Et ensuite, de s’occuper tendrement de sa convalescence, en bon mari aimant. Mais à trop vouloir s’attacher à sa compagne, Claude n’avait pas prévu qu’il susciterait chez elle des sentiments fanatiques… qui se révéleront bien plus tragiques qu’un divorce !


Extrait  « – Je suis complètement déboussolée, je n’ose plus rien avaler, je crains même le tabac !
– T’en passer ne peut que te faire du bien.
– Évidemment, mais c’est un signe.
– Tiens donc, lequel ?
– Un signe de vieillissement.
– Un signe de sagesse plutôt.
– C’est ce que je disais. On commence à renoncer au tabac, aux boissons alcoolisées pour se ménager, puis un jour, sans même s’en rendre compte, on fait du ski pour la dernière fois, on cesse de monter en haut du plongeoir de la piscine, les mois passent et il arrive un moment où l’on s’aperçoit qu’on a abandonné bien des choses, bien des gens, ou…
– Ou ?
– Qu’ils ne nous intéressent plus. »


Mon avis : André Lay est un auteur qui a fait ses preuves dans les années 1960, en publiant pas moins de 140 polars jusque dans les années 1980. Autant dire que le monsieur en a sous le pied !

Les enlisés, c’est l’histoire d’un homme très riche, persuadé que sa femme, sa cadette, le trompe avec un autre homme, plus jeune que lui. Éperdument amoureux de sa femme, il va tout faire pour éloigner son amant Richard d’elle. Et pour ça, Claude est prêt à tout.

C’est un polar très intéressant et particulièrement original. Ce sentiment est sans doute dû au fait que ce livre a été écrit et publié en 1973 et que la mentalité et la façon d’écrire diffèrent largement de ce qu’il se fait aujourd’hui. L’écriture de André Lay est mature, affirmée, sans fausse note.

L’intrigue est bien ficelée : entre amour, jalousie, désir et passion, les sentiments se mélangent. Nous n’arrivons pas vraiment à démêler tout ça. D’autant que l’auteur joue avec la psychologie de ses personnages et par extension avec celle de ses lecteurs. Claude, persuadé que Maud, sa compagne, le trompe, fonde ses certitudes sur des socles vacillants. Il devient comme obsédé par les déplacements de sa femme, par ses agissements et ses rencontres, au point où cela en devient maladif. L’atmosphère devient pesante, les agissements de Claude devenant de plus en plus incertains, cela entrave le calme du récit, et devient stressant pour nous.

Ce polar nous questionne : jusqu’où sommes-nous prêts à aller par amour ? Que peut-on endurer par amour ? Pendant combien de temps ? A vous d’y réfléchir et d’y répondre !


Un polar intéressant, qui se lit facilement en une ou deux petites heures. Même si l’histoire n’est pas extraordinaire, vous passerez un agréable moment de lecture. 

Ma note : 6/10

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