La nature des choses


La nature des choses de Charlotte Wood

279 pages, éditions du masque, à 20,90€


Résumé : Vêtue d’un habit étrange et rêvant d’une cigarette, Yolanda se réveille dans une pièce vide. Verla, une jeune femme au crâne rasé, est assise à côté. Au bout d’un couloir où résonnent des voix inconnues, d’autres captives reviennent à elles. Droguées, désorientées, au milieu de l’outback australien, les filles ne sont sûres que d’une chose. Elles sont toutes liées par les incidents douloureux de leur passé. Et chacune se retrouve prisonnière de la mystérieuse entreprise de sécurité responsable de ce lieu désolé. Mais c’est sous le joug même de ce système absurde que Yolanda et Verla parviennent à forger un lien et, tirant leur force de l’instinct animal dont elles sont obligées de dépendre, les proies se changent en prédatrices.


Extraits :  « C’est étrange les formes que peuvent prendre les crânes, la laideur dissimulée par les cheveux.« 

« Comme il en va de la lessive, de la cuisine et de l’accouchement, il revient apparemment aux femmes d’accompagner les morts vers leur dernière demeure. »


Mon avisLes multiples avis élogieux présents sur la quatrième de couverture laissaient présager une histoire « inoubliable », tel un « chef-d’oeuvre ». Ces courts avis, couplés au mystère que dégageait le résumé de l’histoire, ont fait que je me suis laissé tenter par ce livre, et que j’ai accepté de le recevoir dans le cadre d’une masse critique Babelio privilégiée.

Et pour cause, l’histoire avait de quoi intriguer : dix femmes sont retenues prisonnières par deux geôliers. Rasées et rabaissées au rang d’animaux, elles vont devoir résister aux coups de leurs assaillants, se contenter d’une hygiène minimum et rationner leur nourriture qui commence à manquer.

Dès le début, j’ai été dérouté par cette histoire. Le récit en lui-même est déroutant, puisqu’il sort totalement de l’ordinaire ; mais ce qui est encore plus perturbant, c’est que l’auteure projette le lecteur immédiatement au coeur de l’histoire. Pas de préambule, pas de contextualisation ; en somme : pas de début. Nous ne savons pas pourquoi ni comment ces dix femmes se sont retrouvées là. Un scénario narratif qui se répète avec le dénouement final, qui n’en ait pas un, puisque aucune fin digne de ce nom ne nous ait présentée.

Entre ce non-début et cette non-fin, se passe de multiples événements, qui se déroule tous à l’intérieure d’une enceinte. En effet, toutes les femmes (bientôt rejointes par leurs geôliers), vont se retrouver bloquées, encerclées dans un périmètre restreint délimité par des barbelés électrifiés. Personne ne peut sortir. Il faut apprendre à chasser et à se contenter de peu pour survivre. Un roman aux allures d’histoire apocalyptique, mais qui n’en ait pas totalement un…

Pour tenter d’en savoir un peu plus sur cette étrange histoire, j’ai fureté brièvement sur Internet et j’ai découvert que certains percevaient ce récit comme un roman féministe. En effet, on peut penser que l’auteure cherche à dénoncer la vision machiste qu’ont les hommes des femmes. Au fil de l’histoire, on comprend que toutes les femmes ont un point commun : elles ont toutes été traitées comme des objets sexuels par le passé. Or, avec le manque d’hygiène due à leur captivité, on se rend compte que leur corps change et cesse d’être un objet de désir. C’est une analyse possible de l’oeuvre, qui ne m’a, moi, pas effleurée un seul instant durant ma lecture.


A travers un roman aux traits apocalyptiques, l’auteure nous ramène à l’essence même des choses : dans un monde primitif et sauvage. Malheureusement, j’ai trouvé l’histoire trop creuse et pas assez travaillée. L’absence d’éléments descriptifs ne nous permet pas de comprendre pleinement le sens du récit et de nous attacher aux personnages. Dommage !

Ma note : 3,5/10

 

4 réflexions sur “La nature des choses

  1. Pingback: W
  2. DemyNotebook dit :

    Ah c’est dommage, ce livre me tente beaucoup pour ma part, mais je le voyais plus comme une sorte de roman apocalyptiques aussi, et pas du tout comme un roman féministe, ou du moins qui dénonce le machisme. Du coup j’ai des doutes… Mais c’est bien de le savoir !

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