Le bal des cendres de Gilles Paris
291 pages, éditions Plon, à 19€
Résumé : Lior, Thomas, Sevda, Anton, Ethel et bien d’autres sont venus en vacances à Stromboli, à l’hôtel Strongyle, dans l’intimité d’un lieu paradisiaque géré par un Français, Guillaume, et sa fille adolescente, Giulia. Le volcan, menaçant et imposant, n’est pas seulement dans la montagne. Il est en chacun d’entre nous. Et lorsqu’il gronde et que la vie ne tient plus qu’à un fil, que les secrets les plus sombres remontent à la surface, les actes, seuls, demeurent. Et si le personnage principal de ce roman n’était autre que Stromboli, cette île éolienne, face à la Sicile, âpre, rude, aux plages noires, et si lumineuse ? Cet été de tous les dangers sera le prix à payer pour se libérer enfin.
Extraits : « Les hommes qui sourient ont le don de m’émouvoir. Je les crois épargnés par la vie. »
« Parfois les grandes personnes, c’est plus compliqué que la serrure d’une maison. On n’a jamais la clé pour entrer. »
Mon avis : Gilles Paris nous amène en vacances avant l’heure, sur une île volcanique méconnue d’Italie : Stromboli, une composante des îles éoliennes, située au nord de la Sicile. Là-bas, nous faisons la rencontre de vacanciers qui séjournent à l’hôtel Strongyle, géré par Guillaume et sa fille Giulia, aidé par Matheo, un ami de longue date. Le panel de touristes est large et varié : un frère et une sœur, un couple, des amants, une famille… Nous suivons à tour de rôle leurs pérégrinations à travers l’île, leurs découvertes, mais aussi leurs pensées intimes, leurs doutes, leurs joies, tout le substrat d’émotions qui les traversent durant ces jours paisibles. Mais la tranquillité des lieux est soudain remise en cause par les éléments naturels qui se déchaînent : le volcan entre en éruption, causant forces dégâts parmi la population et de nombreux sinistres matériels.
Le volcan de Stromboli est le plus régulièrement actif des volcans européens, sa dernière explosion remontant à juillet 2019. Les habitants de l’île sont peu nombreux (mois de 500), mais l’île se voit grossit par l’activité touristique, qui passe, en période estivale, à 3 000 à 5 000 résidents. J’avoue que Gilles Paris a brillamment réussi son pari : il m’a transporté au cœur de ces paysages de cartes postales, qui semblent convoités par les touristes, mais encore suffisamment méconnus pour rester préservé. L’auteur s’est lui-même rendu plusieurs fois sur l’île, pour puiser l’énergie nécessaire pour écrire son histoire.
Stromboli
Un peu perdue au début dans ce panel de personnages aux caractères très différents, j’ai apprécié découvrir au fil de l’eau leur histoire personnelle. Chacun recèle des secrets, des douleurs, des regrets, des chagrins… à leur manière, ils arrivent à nous toucher. On se sent rapidement proche d’eux, des hommes et des femmes singuliers, qui nous ressemblent par bien des aspects.
Bien que ce soit des tranches de vie mises à nue sous nos yeux, l’histoire est loin d’être monocorde. La succession des chapitres est dynamique, puisqu’ils n’excèdent pas trois pages et offrant une lecture facilité et accessible. Enfin, l’action est bien présente, les péripéties se succèdent : des décisions décisives sont prises, des événements imprévisibles surviennent, des secrets sont dévoilés… on ne s’ennuie pas ! Les émotions se multiplient, autant positives : bonheur, joie, amour… comme plus pénibles : deuil, chagrin, trahison… mais c’est tout ce qui fait la nature humaine et plus globalement, la vie !
Un roman surprenant et envoûtant, qui nous embarque au coeur des îles Éoliennes, qui m’étaient jusqu’alors inconnues. Un voyage dépaysant aux multiples facettes, où la nature humaine doit faire face à la force de la nature. Merci à Gilles Paris, grâce à qui je meurs maintenant d’envie de découvrir Stromboli !
Ma note : 7,5/10
Pour lire plus d’avis
ISBN : 978-2-259-26374-0