Jane Eyrotica

Jane Eyrotica de Karena Rose
300 pages, MA éditions, à 14,90€

 

Résumé : Jane Eyre a mené une dure vie de recluse : orpheline dès son plus jeune âge et méprisée par le reste de sa famille, elle a été envoyée à l’Institut Lowood, avant de devenir gouvernante au manoir de Thornfield. Elle qui n’a jamais pu satisfaire qu’en rêve ses besoins de tendresse et d’affection se trouve plongée dans un univers de passion, de désir et de sexe qu’incarne à ses yeux naïfs la personne du fier et ténébreux maître de la maison, Mr Rochester. Après quelques timides tentatives pour échapper à ses avances, Jane s’abandonne à son désir sauvage et brutal et se perd dans la fièvre de sa propre sensualité. Persuadée qu’un coeur se cache derrière les airs sombres et les réactions parfois brutales de son amant, elle cherche désespérément son amour et ses caresses avides. Mais elle découvre alors quelque chose dans le grenier… et son univers bascule pour toujours.

Extraits : « Il n’y a pas de bonheur plus grand que d’être aimé par ses semblables et de sentir que votre présence est une joie pour eux. »
« J’emportai ma poupée avec moi ; les êtres humains ont besoin d’aimer quelque chose. »

Mon avis : En tant que fan incontestée du roman classique Jane Eyre de Charlotte Brontë, je me fais un régal de lire les parodies qui découlent de ce fabuleux livre.

Loin de dénaturer le roman d’origine, Karena Rose retrace dans les grandes lignes les principaux événements se passant au court de ce récit, en y apposant sa touche d’érotisme. L’auteure a tentée un pari osé : reprendre un classique adulé, apprécié par tous, pour le tourner en roman érotique. Bien évidemment, le personnage éponyme est radicalement transformée. De la petite sainte nitouche, douce, souvent naïve mais attendrissante, Jane Eyre est vue désormais comme une jeune fille avide d’aventures, recherchant le plaisir de la chair, le désir des hommes. Assoiffée d’envies sexuelles, elle en devient fille facile, ne reculant devant rien, allant au devant des hommes pour satisfaire ses caprices érotiques.

J’ai déjà fais l’expérience du roman érotique grâce à Dévoile-moi de Sylvia Day (auteure agréablement sympathique, que j’ai d’ailleurs rencontrée), en étant un peu déçu de ce nouveau genre-là. Mais dans Jane Eyrotica, l’histoire qui se déorule au XIXème siècle combinée avec les scènes de sexes rendent celles-ci plus accordées et imbriquées dans le récit. Sans doute dû à l’éloignement de l’époque, ou aux pratiques et traditions différentes, l’érotisme se fraie un chemin sans détour, et se coule parfaitement dans le récit.
Pour ceux qui ont déjà eu le plaisir de lire la version originale de Jane Eyre, son personnage dans le roman de Karena Rose peut choquer au débbut, tant les versions sont différentes. Néanmoins, les scènes de sexe ne sont pas si violentes et cruelles, mais plutôt passionnées, remplies d’amour et d’extase.

Je n’ai pas été dérangée par cette version de l’histoire, bien au contraire ; voir l’une de mes héroïnes préférées dans d’autres situations l’a rendue plus vivante à mon goût, se dégageant de l’histoire écrite par Charlotte Brontë pour se mouvoir parmi d’autres circonstances. Une expérience sympathique, une protagoniste que j’aime toujours autant, qu’elles qu’en soient ses agissements.

Ce livre est à double tranchant ; les fans de Jane Eyre peuvent tout autant détester les faces obscures et coquines de l’héroïne que les adorer. C’est ce qui rajoute du piquant au récit. Pour ma part, j’ai adoré redécouvrir cette histoire, même si certaines situations semblaient relativement exagérées dans leur ensemble…

Ma note : 7,5/10