J’étais là

J’étais là de Gayle Forman
364 pages, éditions Hachette romans, à 17€

 

Résumé : Cody a dix-huit ans. Elle n’a pas de père, mais une mère barmaid constamment en mini-jupe, et un avenir pas très rose depuis qu’elle a été recalée de la high school de Seattle qui aurait pu lui permettre de quitter enfin son « Shitburg » natal. Mais tout empire le jour où Meg, sa meilleure amie, sa soeur de coeur, se suicide après avoir avalé une dose massive de poison dans un motel anonyme, non loin de la fameuse high school où elle, brillante boursière, avait été acceptée. Lorsque les parents de Meg demandent à Cody d’aller récupérer les affaires de leur fille, celle-ci s’embarque pour Seattle, avec la ferme intention d’en savoir plus sur le geste de son amie.

Extraits :  « Est-ce ainsi que la fausseté s’installe ? Le premier mensonge vient difficilement, le deuxième un peu plus aisément, et les suivants s’échappent des lèvres avec plus de virtuosité que les vérités. »
« – Voilà comment elle était, Meg. Rien ne lui résistait. Elle réglait les problèmes de tout le monde.
– Sauf les siens, chuchote Alice après un silence pensif.
 »

Mon avis :  Gayle Forman, cette auteure américaine de romans jeunesse, qui s’est fait connaître grâce à son livre Si je reste, reprend les mêmes ingrédients qui lui ont permis le succès. Des héros jeunes, une vie d’adolescents banale, puis un drame, qui vient faire basculer l’histoire.

Dans J’étais là, l’intrigue tourne autour du mystérieux suicide de Meg, la meilleure amie de Cody. Quelques mots d’excuses envoyés par mail à ses parents et à Cody, mais aucune raison valable qui explique le geste de la jeune fille. Cody, effondrée par cette nouvelle, se sent coupable de ne pas avoir descellé chez sa meilleure amie les prémices de son suicide. Elle va tout mettre en oeuvre pour comprendre son geste fou.

Le suicide est la deuxième cause de décès (après les accents de la route) chez les jeunes de 15 à 24 ans. Mais quelles sont les motivations de ces gens qui mettent fin à leur vie ? Savent-ils qu’en se tuant, ils laissent derrière eux de nombreux questionnements, mais plus encore de personnes attristés par cette décision. C’est le cas de Meg, qui ne pensent pas une seconde à la tristesse et à la grande culpabilité éprouvée par ses parents, Joe et Sue, par son petit frère, et par sa meilleure amie, Cody. Obnibulée par le suicide de Meg, Cody va consacrer son quotidien à trouver les causes de son geste. En fouillant dans son ordinateur, elle va tomber sur un site Internet (Solution finale), sorte de forum interactif pour les personnes voulant en finir avec la vie. Je ne sais absolument pas si un tel site existe réellement (j’espère au plus profond de moi que non) ; dans tous les cas, le danger d’Internet est une nouvelle fois mis en avant. On y voit aussi un genre de la torture mentale, avec le mystérieux All_BS qui pousse Meg dans les voies du suicide. Un personnage qu’on peut aisément appeler « psychopathe » tellement ses réponses (bien que concises), donnent froid dans le dos.

Alors que ce thème du suicide doit être plutôt dur à décrire, Gayle Forman trouve les mots justes pour en parler. De ce fait, l’histoire n’est pas trop pesante, elle reste suffisamment agréable à lire. Le roman jeunesse prend ses droits sur la situation dramatique, avec une histoire d’amour naissante entre Cody et Ben, poncutée de sentiments doucereux encore pudiques.

Malgré le thème très dur traité par Gayle Forman, ce roman m’a beaucoup plût. C’est une histoire de pardon, d’assentiment et de compréhension. On peut y lire de l’espoir, de l’amitié et beaucoup d’amour. J’étais là nous prodigue vraiment une morale époustouflante. Comme une ode à la vie, ce livre nous fait prendre conscience de la chane que nous avons d’être entourés de personnes qui nous sont chères. Un livre jeunesse avec un sujet fort ! J’ai bien aimé.

 

Ma note : 7,5/10