La solitude des grandes villes


La solitude des grandes villes de Pauline Perrier
330 pages, éditions Hugo Roman, à 16,95€


Résumé : Eve a 27 ans, un métier provisoire depuis trois ans et autant de névroses que les doigts de la main. Timide maladive, elle vend des matelas dans une boutique en faillite et se cache derrière les fiches produits quand les clients apparaissent. Le jour où sa collègue, June, la pousse à s’inscrire dans un groupe de parole pour timides afin d’augmenter le chiffre d’affaire, sa vie bascule. Eve se met à mentir sur son identité pour redorer son égo.
Elle se rêve dessinatrice célèbre et, grisée par la confiance en elle que ses mensonges lui procurent, elle réitère l’expérience dans d’autres groupes, se créant de nouveaux alias. Mais quand Thomas, un libraire passionné de B. D. , débarque à la réunion des timides en détresse, l’équilibre fragile de ses multiples vies menace de s’écrouler. Comment construire une histoire d’amour alors qu’il la prend pour une autre ? Prendra-t-elle le risque de perdre les amitiés créées au fil de ses mensonges en lui avouant la vérité ?


Extraits« Dans une relation, ce n’est pas la première nuit qui est décisive, c’est le premier lendemain. »

« Les applications de rencontre, c’est comme les groupes de parole : on peut jouer à être qui on veut. Le clavier nous confère de l’assurance, l’ampleur des options nous ôte la peur de nous tromper. Une mauvaise phrase d’accroche ? Un rendez-vous raté ? Ce n’est pas grave, on peut recommencer avec la personne suivante. C’est à la fois excitant et terrifiant. »


Mon avis : Pauline Perrier est une jeune auteure Nîmoise, qui a publié plusieurs titres, avant de co-fondéerune maison d’éditions, Cherry Publishing, à tout juste 24 ans. Un beau pedigree pour une auteure qui a de l’avenir !

Dans La solitude des grandes villes, nous faisons la rencontre de Ève, une jeune femme timide maladive, mais vendeuse dans un magasin de matelas à Toulouse. Heureusement que sa collègue et accessoirement meilleure amie, June, a la fibre commerciale : grâce à elle, le chiffre d’affaires reste au beau fixe. Désespérée par la névrose de son amie, June l’encourage à s’inscrire dans des groupes de paroles pour personnes timides. C’est ce qu’Ève fait. Mais là-bas, Ève comprend qu’elle peut être qui elle veut : elle enjolive donc sa vie, mentant ouvertement sur son identité, son métier, allant même jusqu’à s’inventer une famille imaginaire. La thérapie porte ses fruits, Ève s’ouvre aux autres et des liens se crée entre les participants. Jusqu’à l’arrivée de Thomas, un beau libraire, qui vient faire basculer le coeur de notre héroïne. Mais il n’est pas aisé de s’amouracher d’un homme qui croit que l’on est une autre.

Il n’est pas facile non plus de se faire des amis, encore plus lorsque l’on habite dans une grande ville. Les gens ont tendance à courir partout, à tracer leur chemin, sans regarder les personnes qu’elles croisent. Alors quand on est timide, la difficulté est disproportionnée. La thérapie de groupe est une bonne méthode pour lier des amitiés, mais il en existe des tas d’autres – pratiquer une activité sportive, une activité artistique… Évoluer seul, c’est bien, ça prouve la force de caractère des gens, mais être entouré est essentiel pour se sentir aimé, pour s’épanouir et pour avancer plus vite dans la vie. On a tous besoin d’avoir des gens sur qui compter. C’est ce que démontre l’auteure dans cette histoire, où les rencontres humaines sont le socle du récit.  Ève a trouvé l’amitié, il ne lui reste plus que l’amour.

Vous l’aurez compris, la romance est le deuxième sujet prédominant de ce récit. Ève et Thomas vont débuter une jolie et douce histoire d’amour, dont le maître mot sera : la pudeur. Entre grands timides, forcément, les relations intimes ne sont pas simples. Ève se pose mille et une questions, notamment sur les conséquences que peuvent provoquer ses mensonges auprès de son nouvel amoureux. Quel sera sa réaction lorsqu’il apprendra que Ève, qu’il croit dessinatrice épanouie, n’est autre qu’une vendeuse de matelas qui n’arrive même pas à parler aux clients ? Le duo Ève-Thomas n’est pas celui que j’ai le plus apprécié : je l’ai trouvé un peu banal, sans véritable force. En revanche, le duo Ève-June est très intéressant : deux femmes diamétralement opposées qui s’entendent à merveille. On a d’un côté une lionne, dynamique, positive, une pile électrique pleine d’énergie qui ne passe pas inaperçue ; et de l’autre, une Ève réservée, effacée, qui n’a absolument pas confiance en elle, qui reste sur ses acquis et semble se contenter de ce qu’elle a plutôt que de ce qu’elle veut réellement. Un duo original, mais qui fonctionne !

Enfin, Ève voit dépérir sous ses yeux son meilleur ami Damien, atteint d’une maladie incurable.  Bien qu’elle essaie vainement de le convaincre de se faire greffer, ce dernier refuse net. Il ne se sent plus utile pour ce monde, il ne se sent plus aimé, il pense qu’il n’a plus rien à accomplir. Des paroles très négatives, qui donnent du fil à retordre à notre protagoniste, désabusée par tant de noirceur. Ce pan-là de l’histoire m’a un peu déstabilisée. Je n’ai pas vraiment compris où l’auteure voulait en venir en ajoutant cette histoire secondaire au récit. Alors que l’histoire se veut légère, cette thématique apporte de la lourdeur et une chape de plomb sur le coeur des lecteurs. Heureusement, dans ce genre d’histoire, il y a toujours un happy end qui vient nous redonner le sourire !


Un roman très humain : entre amitié, amour, nouvelles rencontres, épanouissement personnel et professionnel, ce livre offre douceur et légèreté au lecteur. J’ai bien aimé et je suivrai avec intérêt l’actualité de Pauline Perrier.

Ma note : 7/10

Pour lire plus d’avis

 

ISBN : 978-2-755693355

Publicité

Beautiful bastard

Beautiful bastard de Christina Lauren
392 pages, éditions Hugo Roman, à 17€
Résumé : Un boss perfectionniste.
Une collaboratrice ambitieuse.
Un duel amoureux et torride dans l’univers de l’entreprise.
Brillante et déterminée, Chloé, sur le point d’obtenir son MBA, n’a qu’un seul problème : son boss, Bennett. Trentenaire séduisant, arrogant et égocentrique, il est aussi odieux que magnétique. Un Beau Salaud.
Après plusieurs années passées en France, Bennett revient à Chicago pour occuper un poste important au sein de l’entreprise familiale – un grand groupe de communication. Comment imaginer que sa collaboratrice, Chloé, serait cette ravissante et exaspérante créature de 26 ans, au charme certain et à l’esprit affûté, qui n’entend rien sacrifier de sa carrière ?
Si Bennett et Chloé se détestent, leur attirance mutuelle, inexorable et obsédante, les conduit à tester leurs propres limites et à enfreindre, une à une, toutes les règles qu’ils s’étaient jusque-là imposées. A une seule fin : se posséder. Au bureau, dans l’ascenseur, dans un parking. Partout…
Arrivés à un point de non-retour, fous de désir, Bennett et Chloé parviendront-ils à mettre leur ego de côté pour décider enfin de ce qu’ils acceptent de perdre ou de gagner ?

Extraits :  « Au-delà du plaisir physique, baiser avec lui est plutôt distrayant. Cela faisait bien longtemps qu’il ne m’était pas arrivé quelque chose d’aussi intéressant. Mais c’est un tel enfoiré. »
« Mon père disait aussi : « Tu t’apercevras vite que quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié. » »

Mon avis :  Chloé Mills, étudiante stagiaire secrétaire du très renommé directeur Bennett Ryan, abhore son supérieur, qu’elle trouve arrogant, prétentieux et avare de compliment. Seulement voilà : contre toutes attentes, une attirance invisible, mystérieuse, presque extraordinaire, va rapprocher ces deux jeunes gens. L’esprit va laisser la place aux digressions du coeur, qui lui-même va se faire surprendre par le désir insatiable qui unit ces deux êtres.

Sans même avoir lu la trilogie érotique de E. L. James je sais que quelques points de cette histoire sont similaires au récit de la reine-mère du roman érotique : une jeune femme naïve, insouciante, un chef d’entreprise richissime, reconnu, gorgé de pouvoirs ; une attraction évidente, un désir inébranlable. Les auteurs de livres érotiques new-adult semblent manquer cruellement d’imagination, et reprennent une trame déjà connue pour tisser leur nouvelle histoire. Bon, passons.

Les romances érotiques, contrairement aux romances classiques, sont beaucoup plus dynamiques et moins cul-cul que la plupart des histoires d’amour narrées dans ce genre littéraire-ci. Des scènes érotiques, des propos sexuels, il y en a, je ne vous le cache pas. Ce ne sont pas des propos choquants, Christina Lauren préférant rester dans un cadre de romance-érotique plutôt que de l’érotisme barbare et cru. De plus, une tension sexuelle croît tout au long du livre, mise en place par l’expérience sexuelle dans des lieux souvent fantasmés par beaucoup de monde.

On va dire que j’ai bien aimé, sans vraiment aimer. Les personnages sont plutôt attachant : la jeune stagiaire au caractère bien trempée, débrouillarde et travailleuse m’a beaucoupl plût. Or, le directeur, Bennett, comporte beaucoup de traits mystérieux ; tantôt jovial ou fermé, brutal ou gentil ; le lecteur n’arrive clairement pas à décortiquer sa personnalité.

Un roman érotique sympathique, dynamique et vif, qui ne vous laissera pas somnoler un seul instant. C’est fini, l’époque des histoires érotiques plates : Christina Lauren vous prouve que ce genre de lecture évolue… en mieux !

Ma note : 6,5/10