Cyanure de Camilla Läckberg
155 pages, éditions Babel Noir, à 7€
Résumé : Quelques jours avant Noël, Martin Molin, le collègue de Patrick Hedstöm, accompagne sa petite amie Lisette à une réunion de famille sur un île au large de Fjälbacka. Mais au cours du premier repas, le grand-père, un richissime magnat de l’industrie, leur annonce une terrible nouvelle avant de s’effondrer, terrassé. Dans son verre, Martin décèle une odeur faible mais distinct d’amande amère. Une odeur de meurtre. Une tempête de neige fait rage, l’île est isolée du monde et Martin décide de mener l’enquête. Commence alors un patient interrogatoire que va soudain troubler un nouveau coup de théâtre…
Offrant une pause à son héroïne Erica Falck, Camilla Läckberg livre un polar familial délicieusement empoisonné.
Extraits : « Aujourd’hui, tout lui faisait peur. Les araignées, les serpents, l’effet de serre et la course à l’armement nucléaire au Moyen-Orient. Ces craintes pouvaient paraître justifiées mais elle redoutait également des choses infimes au quotidien comme le regard de ceux qu’elle croisait, les sous-entendus lorsqu’ils s’adressaient à elle, les offenses invisibles et les attaques inattendues. Le monde entier était devenu un endroit menaçant. »
« Il n’y avait plus rien à dire. Le silence s’était installé parmi les passagers. Martin tournait le dos à l’île qui s’éloignait lentement derrière eux. Devant lui, Fjällbacka scintillait dans l’obscurité. Deux corps recouverts d’une bâche étaient étendus dans la cabine du bateau.
Il restait cinq jours avant Noël. »
Mon avis : L’histoire se déroule sur l’île de isolée de Valö, en Suède, quelques jours seulement avant Noël. C’est la première fois que Martin Molin, un policier d’âge mûr, va faire la rencontre de la famille de sa petite-amie Lisette. Au coeur du dîner familial, le grand-père, riche magnat de l’industrie, invective un à un les membres de sa famille, leur reprochant leur fainéantise évidente et l’abus de certains à s’accaparer sa richesse. C’est alors qu’un drame se produit : le grand-père est pris de convulsions et décède subitement devant les yeux effarés des convives. Martin décide de prendre les choses en main : il convoque un à un les membres de la famille pour tenter de percer le mystère de la mort du grand-père.
Un huis-clos familial angoissant à souhait, puisque l’histoire se déroule en plein hiver, sur une île déserte, le temps rendant impossible toute communication avec la civilisation. La famille se retrouve donc seule, démunie, avec un traître en son sein. Chacun se juge, s’interroge, les théories vont bon train, les accusations également. L’ambiance est assez pesante, alourdit par un climat de suspicions, de craintes, de questionnements, de mystères.
Martin, policier de carrière, semble totalement dépassé par les événements. Selon moi, il manquait cruellement de professionnalisme, priant à maintes reprises que la communication soit rétablie pour solliciter l’aide son précieux collègue resté sur le continent. Il ne met personne en confiance, il mène des interrogatoires puériles, très peu convaincants, posant des questions anodines et banales. Pour faire simple, j’ai trouvé le personnage de Martin pathétique, agaçant de nullité, criant d’imbécillité. D’ailleurs, l’ensemble du récit est peuplé de personnages caricaturaux, creux, dénué de toute profondeur, ils restent des noms, sans corps, sans attaches.
Durant ma lecture, j’ai ressenti le désir de Camilla Läckberg d’imiter quelques peu les grands écrivains aux enquêtes trépidantes – je pense notamment aux enquêtes de Sherlock Holmes, ou aux polars d’Agatha Christie… Une pâle copie, piètre figure aux côtés de ces grands noms, qui essaie tant bien que mal de surfer sur la vague des polars nordiques, mais n’arrive pas à s’éléver suffisamment haut pour atteindre son auditoire.
Le dénouement est quant à lui totalement prévisible. Somme toute, il est à l’image du livre complet : il manque d’originalité, de mordant, de surprise. C’est le genre de fin que l’on a pu croiser maintes et maintes fois dans différents polars, que l’on est usé d’avoir tant lu. Je ne vous en dirai pas plus, vous laissant découvrir par vous-même cette fin assez décevante, mais vous aurez tôt fait d’en comprendre les rouages…
Un polar très court, qui manque de consistance, de suspense, d’originalité. les personnages sont creux et agaçants, l’intrigue est un verbiage inutile, mal construite et insipide. passez votre chemin.
Ma note : 2/10
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ISBN : 978-2-330-01344-8
Traduction : Lena Grumbach