Igor à l’étroit

Igor à l’étroit de Jean-Baptiste Veber
334 pages, éditions 5 sens, à 18€

 

Résumé : Igor à l’étroit, c’est l’histoire d’un enfant qu’on suit depuis le ventre de sa mère jusqu’aux prémices de son adolescence. Garçon au caractère bien trempé, il découvre avec appétence le monde extérieur. La réalité qu’il appréhende peu à peu est pour lui source de passions mais aussi de frustrations quant aux limites que lui impose l’univers des adultes. Il échappe à ce tiraillement par les voies de l’imaginaire et en se constituant une rationalité propre.

Extraits :  « En fait une aventure c’est comme une bonne histoire sauf que c’est toi qui la fais. »

« Le visage de sa mère, costamment décomposé par l’inquiétude, ne contribuait qu’à faire grandir son angoisse quant à l’issue de son odyssée. Et il avait raison de se tourmenter : au bout d’un moment, il fut écartelé sur une table glacée ; puis un être au visage intégralement voilé parut, tenant en main une seringue, dont la vision suscita chez sa mère ce cri de désespoir : « Elle est plus grande que lui ! » »

Mon avis :  Je tenais à remercier une nouvelle fois l’auteur, Jean-Baptiste Veber pour la confiance qu’il m’accorde. Après avoir lu et apprécié Ragots de Lapins, son dernier roman en date, me voilà lancé dans l’inconnu, avec Igor à l’étroit.

Le roman se concentre autour de la figure d’Igor. Nous allons suivre ce jeune enfant, depuis le ventre de sa mère, quand il est encore un foetus, jusqu’au début de son adolescence. Très curieux, dynamique et sympathique, Igor va découvrir le monde et toutes les réalités qui l’entoure.

A peine avais-je commencé de lire Igor à l’étroit que l’image de Max, le foetus du roman de Sarah Cohen s’est gravé dans mon esprit. Sarah Cohen et Jean-Baptiste Veber imaginent un foetus pensant, conscient de son existence, entendant les bruits et autres sons du monde extérieur. Mais rassurez-vous, la ressemblance avec le roman susmentionné s’arrête ici. Pas de guerre ni d’histoire de nazisme dans Igor à l’étroit, bien au contraire, une histoire pleine de douceur et de gaieté.

J’ai cru, durant les premières années de sa vie, qu’Igor serait un enfant atypique. Il ne pensait pas de la même manière que les autres enfants (préférant vivre la nuit que le jour, par exemple) et semblait avoir un esprit plus ouvert et plus ingénieux que les autres enfants de son âge. Un temps soit peu, j’ai vraiment cru qu’Igor était un enfant exceptionnel, différent des autres. Hélas ! (certains diraient « ouf » !) plus Igor grandissait, plus il semblait se dissiper et redevenir un enfant dit « normal ».

Finalement, Igor à l’étroit raconte le commencement de la vie enfantine. Des premiers instants de vie, des premiers regards, de la première rencontre avec l’autre. De la conscience de soi, de la conscience de l’autre aussi. Ce roman raconte aussi les jeux, l’apprentissage, l’amitié (avec Jean-Louis et Théodore, ses acolytes), l’amour (avec la petite Lou) et l’amour paternels. On y voit aussi les bêtises, les colères, les engueulades, les retrouvailles…

J’aurais quand même aimé trouver plus d’actions, plus de mouvement dans ce livre. Si on y regarde bien, il ne s’y passe presque rien. On voit un enfant tout à fait normal, grandir et évoluer. Mise à part cela, il n’y a pas grand chose à découvrir. Plus de piquant et de dynamisme n’auraient pas été de tout refus.

Hormis cela, Igor à l’étroit est un condensé de douceur enfantine, d’insouciance et de naïveté. Un petit livre délicat et mélodieux, qui nous replonge, le temps d’un récit, dans les affres de notre jeunesse. Malgré le peu d’action qui s’y déroule, je me suis quand même laissé embarquer dans la jolie vie du jeune Igor.

Ma note : 6/10