Les premières funérailles de Alexandre Delas
440 pages, éditions l’Archipel, à 20€
Résumé : Qu’est-ce que la réalité ?
Celle que nous voyons, celle que nous vivons, celle que nous interprétons ou celle que nous rêvons ?
Issu d’une famille de médecins qui ont révolutionné la chirurgie esthétique, un enfant très laid grandit dans un Paris détruit par une guerre dont personne n’a le droit de parler, mais qui a été reconstruit en plus beau.
Le destin lui offre une beauté luciférienne. Que va-t-il en faire ? N’est-ce pas une malédiction quand on est né au royaume des apparences ?
À l’âge de trente-trois ans, il est enfermé et vit ses derniers instants. Pendant cette ultime nuit, il retraverse son existence : la cruauté du monde de l’enfance et de l’adolescence, du monde de la nuit, du monde du travail dans une entreprise américaine de la Tech, du monde des affaires en Chine, de la solitude, de la perte des illusions…
Avec cette question qui le poursuit : peut-on survivre à ses premières funérailles et vivre enfin libre ?
Extraits : « – Et toi, tu sais ce que tu veux faire plus tard ?
J’ai haussé les épaules.
– Ah… Fais attention, sans vocation, la vie, c’est très long. »
Mon avis : Il m’est arrivé à plusieurs reprises de lire des histoires complètement loufoques, abstraites ou tellement lunaires qu’elles en étaient incompréhensibles… hormis par l’auteur lui-même. Les premières funérailles se rapproche de cette catégorie de romans.
Plongés dans un Paris en proie à la guerre et au terrorisme, notre narrateur est en quête d’identité. Issu d’une famille de médecin chirurgien, son père arrive à faire de son visage très laid une œuvre d’art, qui le rend physiquement méconnaissable mais lui permet d’attirer les faveurs de tous. Sauf que cet homme, dont nous ne savons pas le prénom, grandit avec un manque de connaissance de soi, dans un monde bancal, dénué d’amour. Ses parents sont constamment absents, ils ne l’aident pas à grandir et à se construire, mais le laissent erré, souvent seul, dans les rues cataclysmiques de Paris. C’est là qu’il tombe dans la débauche, l’alcool, la drogue, le sexe et tous les vices que notre société moderne peut démontrer.
Le sentiment prédominant de cette lecture est certainement l’incompréhension. Puis vient l’anxiété, la gêne, l’angoisse, parfois tous à la fois. C’est très compliqué de déchiffrer les intentions de l’auteur et de s’y retrouver dans ce sombre univers. On est bahutés constamment entre l’imaginaire du héros, la réalité et les hallucinations dues à la prise de substances illicites. On se perd facilement dans ce tourbillon de temporalités, à tel point qu’on ressent la fièvre du héros, avec la tête qui tourne, la boule au ventre et les yeux dans le vague.
On comprend aisément que Alexandre Delas a voulu représenter un monde futuriste gouverné par la violence et les guerres, dans lequel les robots ont pris le pouvoir, où la vie ne signifie plus rien et l’amour encore moins. C’est effroyablement psychédélique et terriblement perturbant. Le style est tellement singulier et éloigné des histoires conventionnelles que je n’ai absolument pas accrochée, que ce soit au récit, au contexte futuriste ou au protagoniste excentrique. Je me suis forcée à lire jusqu’au bout, espérant naïvement une explosion finale qui éclaircirait l’ensemble du récit, mais elle n’est jamais venue.
Une dystopie noire et particulièrement glauque, dans laquelle les personnages sont transformés génétiquement et tentent de survivre dans un monde peuplé de guerres et de terrorisme : j’ai eu beaucoup du mal à m’insérer dans l’histoire et je n’ai pas trouvé d’intérêt à cette lecture.
Ma note : 2,5/10
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ISBN : 978-2-8098-2301
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