Brigantessa de Giuseppe Catozzella
371 pages, éditions Buchet Chastel, à 22,50€
Résumé : Calabre, milieu du XIXe siècle. L’enfance de Maria Olivero est bercée par la misère et la pauvreté, dans une famille où l’amour se tapit et où la liberté ne connaît pas de visage. Sa mère est tisserande, son père journalier, ensemble ils peinent à subvenir aux besoins de leurs quatre enfants. Un événement inattendu va alors bouleverser l’enfance de Maria et l’équilibre de la fratrie. Teresa, l’aînée que l’on avait confié à une riche famille dans l’espoir de lui offrir un avenir meilleur fait son retour à la maison après le décès brutal de ses parents adoptifs.
Méprisante et détestable, l’adolescente promet à Maria de lui gâcher la vie. Victime des caprices de son aînée, celle-ci est très vite envoyée chez sa tante Maddalena qui l’éduquera à la solitude et esquissera pour elle les prémices d’une vie au coeur des montagnes dans la vallée de la Sila. C’est le début d’une rivalité sans fin entre les deux soeurs qui marquera considérablement la vie de Maria.
La jeune femme découvrira l’amour et la passion auprès de son mari Pietro, dont les idéaux le porteront à s’engager en faveur de l’unité italienne aux côtés de Garibaldi, mais également le cri de la violence et de la trahison. Malgré les tentatives assidues de Teresa de la réduire à néant, Maria est forte, elle ne fléchit pas. La vengeance mûrit, en elle tout explose, elle devient alors Ciccilla, l’indomptable brigantessa dont le destin et le nom, bien au-delà de la vallée, seront bientôt connus dans toute l’Italie.
Extraits : « Nous sommes des femmes, Mari, il aurait mieux valu être des hommes. Nous ne pouvons que subir. Fais attention, car il n’y a pas beaucoup d’hommes honnêtes. »
« Si tu veux avoir des droits, si tu veux changer ton destin, il faut que tu lises, il faut que tu fasses des études. »
Mon avis : Brigantessa est un livre assez complexe, qu’il m’a été donné l’opportunité de lire grâce à Babelio. L’histoire se passe au XIXème siècle en Calabre, au sud-ouest de l’Italie, dans un milieu où la pauvreté fait rage. Les promesses données par les dirigeants ne sont pas tenues : l’usage collectif des terres, l’abolition des impôts sur la farine et le sel, ou encore le partage des terres… les puissants gardent à leur main et ne répartissent pas parmi la population, affamée, appauvrie, totalement désespérée. Pour palier à la déchéance familiale, les parents de Maria ont fait le choix d’envoyer leur fille aînée, Teresa, vivre dans une famille aisée de Naples. Maria devait sa soeur quelques temps plus tard, mais le décès subit des parents adoptifs fait revenir les deux jeunes filles au foyer familial. Une dégringolade sociale inacceptable pour Teresa, qui renie les siens et va jusqu’à leur faire vivre un enfer, en particulier à Maria, qu’elle juge comme responsable de sa situation nouvelle. Heureusement, Teresa croise la route d’un jeune homme fort fortuné, qui va lui redonner l’aisance financière et sociale opportune, au désarroi de sa famille, restée dans le besoin.
J’ai été totalement dépaysée en débutant dans cette lecture. Le contexte historique, sociétal et géographique s’y prête totalement, puisque l’histoire se passe dans un lieu que je ne connais pas, à une époque dont je suis peu familière, dans des circonstances sociales bien éloignées de ce que nous pouvons connaître dans notre monde moderne. Autant dire que le choc est brutal, peut-être bien un peu trop, puisqu’un temps d’adaptation est nécessaire pour pleinement prendre plaisir à lire Brigantessa. De surcroît, c’est une histoire assez complexe, qui narre un pan historique intéressant mais très dense sur les bouleversements politiques, les brigandages et toute la soif de liberté qui en découle. Le roman est richement documenté, mais des recherches complémentaires sont nécessaires pour se saisir pleinement du contexte ; d’où l’impression de distance que j’ai ressentis tout au long de ma lecture.
Pour être parfaitement honnête, l’histoire ne m’a pas passionnée. Les personnages sont finalement assez quelconque, il ne s’en dégage aucune énergie spécifique, pas de caractère ou de personnalité intéressant, hormis sans doute Teresa, une figure froide, antipathique, sans émotions, qui sort du lot et dont on se souvient. L’écriture en elle-même est assez plate, les aventures historiques se déroulent uniquement en toile de fond mais ne m’ont pas particulièrement transcendées. Je ressors quand même déçue de cette lecture, que j’ai presque totalement oubliée, dix jours seulement après avoir lu la dernière page.
Un roman historique assez complexe, riche d’informations mais en définitive assez plat, qui ne m’a pas particulièrement passionnée.
Ma note : 4/10
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ISBN : 978-2-283-03566-5
Traduction : Nathalie Bauer
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