Au nom de ma mère de Hanni Münzer
473 pages, éditions l’Archipel, collection Archipoche, à 8,95€
Résumé : Étudiante à Seattle, Felicity reçoit un appel : Martha, sa mère, a disparu… Felicity la retrouve à Rome, où Martha s’est enfuie avec des archives familiales.
Martha a en effet découvert une longue lettre écrite par sa propre mère, Deborah, fille d’une diva qui connut son heure de gloire aux débuts du IIIe Reich. Une lettre qui va plonger Felicity dans une quête douloureuse.
Alternant passé et présent, ce roman mêle amour et trahison, colère et culpabilité, péché et expiation, autour d’un secret de famille courant sur quatre générations.
Extraits : « On dit que le poids de la vérité est trop lourd à porter même pour Dieu.
La vérité possède ses propres lois physiques. Au moment où on l’attend le moins, elle remonte à la surface comme une bulle pour nous accuser. »
« Nous autres êtres humains formons les maillons d’une longue chaîne qui nous relie les uns aux autres, car chacun de nous porte en soi un fragment de l’existence et des pensées de ceux qui l’ont précédé. Si l’amour est le coeur, le souvenir est l’âme et tous deux sont immortels. »
Mon avis : L’histoire se déroule dans une Allemagne plongée en plein coeur de la seconde Guerre Mondiale. Nous y faisons la connaissance d’Elisabeth, une cantatrice réputée à travers le monde pour son art, de son mari Gustav, un médecin juif reconnue et apprécié et de leurs deux enfants : Deborah et Wolfgang. Lorsqu’il devient évident que l’ensemble de la population juive est menacée par les idées hégémoniques d’Hitler, Gustav et Elisabeth décident de fuir l’Allemagne pour se réfugier en Angleterre. Mais leur fuite ne se déroule pas comme prévue : Gustav disparaît mystérieusement en chemin vers Londres, laissant seuls sa femme et ses deux enfants. Elisabeth doit faire des choix pour protéger coûte que coûte ses enfants de l’ennemi nazi.
L’histoire alterne entre ce récit au passé et quelques bribes de présent, principalement insérés au début et à la fin du livre, comme introduction et conclusion du récit. Dans ces épisodes présents, nous y découvrons Félicity et sa mère Matha, qui partent à Rome, sur les traces de la grande-mère de l’une et mère de l’autre : Deborah, la fille d’Elizabeth. L’histoire qu’elles vont découvrir va les emporter tout droit dans l’horreur de la seconde Guerre Mondiale.
C’est un roman intéressant, mélange savant d’épisodes historiques et d’une histoire familiale émouvante. On ressent l’atmosphère effroyable de la guerre, la tension palpable, le danger omniprésent, la montée du nazisme, les crimes qui se préparent, l’avenir qui s’assombrit. Attention tout de même pour les personnes qui souhaiteraient lire Au nom de ma mère pour le contexte historique : la guerre est insérée en toile de fond du livre et ne permet pas d’approfondir ses connaissances sur cette période. Toutefois, le tout donne un récit bien construit, uni, dynamique, prenant, qui se laisse lire avec fluidité.
Néanmoins, bien que j’ai grandement apprécié lire ce livre, je n’en ai plus qu’un vague souvenir quelques jours seulement après la fin de ma lecture. Ce qui signifie qu’il ne m’a pas forcément marqué, qu’il n’est pas sorti du lot, que le récit n’était pas assez original peut-être, qu’il manquait de consistance et de matière certainement. Il est vrai que cette période de l’histoire a déjà été énormément apporté dans la littérature. Hanni Münzer a tenté d’innover, en liant une juive et un nazi, en parlant de manipulation, de chantage, de secrets, d’espionnage en y ajoutant une dose de mystères et pleins de suspense… mais rien n’y a fait : ce genre de récit a déjà été abordé trop de fois et souvent bien mieux que ne l’a fait l’auteure d’Au nom de ma mère. Enfin, il m’a certainement manqué de la subtilité dans le récit, de l’émotion, des personnages plus caractériels et dessinés. Je suis resté en surface de l’histoire, appréciant découvrir cette romance dramatique, mais sans forcément m’y attacher.
Au nom de ma mère lie habilement roman historique et saga familiale dans une histoire prenante sur la seconde Guerre Mondiale. J’ai bien aimé le récit, mais j’insiste sur le fait que cet angle a déjà été abordé maintes fois en littérature et qu’il manquait cruellement de consistance : il n’est donc ni novateur ni pérenne dans l’esprit des lecteurs.
Ma note : 6/10
Pour lire plus d’avis
ISBN : 978-2-37735-407-8
Traduction : Anne-Judith Descombey
J’en garde aussi un souvenir vague d’une histoire prenante sur le moment, mais pas marquante sur le long terme. Je lirai avec plaisir son autre roman, sans vraiment y attendre un coup de coeur.
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On est d’accord alors ! 😁
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