PS : Tu me manques


PS : Tu me manques de Brigid Kemmerer
440 pages, éditions Le Livre de Poche jeunesse, à 7,90€


Résumé : Juliet a toujours écrit à sa mère. Depuis sa mort soudaine, cette habitude est pour elle comme une bouée de sauvetage. Même si les courriers de Juliet restent sans réponse, elle continue de les déposer sur sa tombe chaque semaine.
Declan n’aurait jamais cru qu’une lettre pourrait changer sa vie. Pourtant, celle qu’il trouve au cimetière, où il fait des travaux d’intérêt général après le lycée, le touche profondément… Et il ne peut s’empêcher d’y ajouter deux mots.
Commence alors une correspondance inattendue entre Le Crépuscule et La Fille du Cimetière, deux étrangers que tout oppose. Ce qu’ils ignorent, c’est que leurs routes se sont déjà croisées…


Extraits« Tu as perdu ta mère. J’ai encore la mienne. Tu ne trouves pas ça étrange qu’on dise « perdu », comme si ces personnes étaient seulement égarées ? Ou alors il faut comprendre le terme différemment, on perd des gens parce qu’on ne sait pas où ils sont allés. »

« Il existe une définition de la folie qui dit que ça revient à refaire toujours la même chose en espérant un résultat différent. »


Mon avis : Juliet est une jeune lycéenne, qui a tragiquement perdue sa mère dans un accident de voiture. Depuis, elle vient la voir fréquemment sur sa tombe et lui écrit des lettres pour garder le lien et lui raconter ses journées. Mais un beau jour, elle a la surprise de découvrir une réponse à l’une de ses missives. En colère, la jeune femme invective cet inconnu, qui s’est perdu de s’immiscer dans son intimité. En découle une belle et longue correspondance anonyme, entre deux êtres écorchés par la vie.

Son correspondant n’est autre que Declan Murphy, un garçon sombre, mystérieux, asocial, qui attise la peur et les regards en coin. Suite à un accident de la route et un passage de quelques nuits au poste de police, il est forcé de faire des travaux d’intérêt généraux au cimetière pour se racheter – entretien des espaces, aide à la restauration des monuments… C’est là qu’il fera la connaissance de La Fille du Cimetière. Et les deux jeunes gens, d’apparence très différents, auront, au fond, bien plus de points commun qu’il n’y paraît.

Une correspondance pudique, intime, s’établie entre les deux jeunes gens. Ils ne connaissent pas leurs identités respectives, mais se livrent sans pudeur, avec honnêteté et sincérité. Cachés derrière des pseudonymes, leur relation épistolaire va évoluer, prendre de plus en plus de place dans leur vie, avant de devenir indispensable à leur existence. J’ai néanmoins été assez déçue de la préméditation de l’histoire, qui prend un tournant un peu trop simple à mon goût ; dès le début, insidieusement, on connaît déjà la fin du récit. Point de rebondissements ni d’actions surprises, puisque tout semble découler comme une histoire déjà vue et lue des dizaines de fois. Nos deux héros portent également sur eux les stigmates des amoureux types de romance jeunesse : le beau gosse ténébreux, mystérieux mais rebelle ; et la jeune fille éperdue, gentille et sociale. Ce sont les deux seuls aspects du livre qui m’ont considérablement ennuyés.

En revanche, ce que j’ai apprécié, c’est que PS : Tu me manques n’est pas qu’une tendre romance. À travers cette touchante histoire, Brigid Kemmerer nous met face au deuil, à la perte d’un être cher, à la façon de faire face, de se reconstruire, de continuer à avancer, malgré l’absence. Elle nous fait réfléchir sur le sens de la vie, sur ce qui est essentiel, sur les liens, tant amoureux qu’amicaux. Une histoire moralisatrice, qui n’en reste pas moins subtile et bien menée.


Une romance épistolaire jeunesse addictive, qui nous fait réfléchir sur le deuil, le sens de la vie, les relations sociales. C’est beau, touchant, émouvant bien qu’un peu trop prévisible.

Ma note : 6,5/10

Pour lire plus d’avis

 

ISBN : 978-2-01-713400-8
Traduction : Alice Delarbre

3 réflexions sur “PS : Tu me manques

Laisser un commentaire