Missouri 1627 de Jenni Hendriks & Ted Caplan
365 pages, éditions Bayard, à 15,90€
Résumé : À 17 ans, Veronica a un avenir prometteur. Élève populaire et brillante, elle vient d’être admise dans une prestigieuse université et sa vie semble toute tracée. Pourtant, le jour où elle découvre qu’elle est enceinte, son monde s’écroule et toutes ses certitudes s’envolent. Elle n’est pas prête. Parfois, dans la vie, il y a des tests qu’on préfèrerait rater… Sa seule solution : se rendre dans une clinique à 1 627 kilomètres de chez elle. Désespérée, elle se tourne vers son ex-meilleure amie, Bailey, punkette affranchie, la seule à qui elle peut demander de l’aide. Commence alors un périple à mille à l’heure sur les routes des États-Unis.
Extraits : « Tu t’enfuis au moindre problème parce que tu as peur de casser ton image. Parce que tu as besoin que tout le monde te trouve parfaite. Tu as un B à un devoir ? Tu prétends que tu étais malade et tu réclames une seconde chance. Ton mec est un connard ? Tu fais semblant d’organiser un week-end en amoureux, avec photos à l’appui, pour que tes amies ne se doutent de rien. Les parents de ta meilleure amie divorcent et elle est un peu perturbée ? Tu la largues pour des espèces de robots surdoués ! »
« Mon amie.
Quand elle se réveillera, je serai là. Elle fera une blague idiote et lèvera les yeux au ciel, mais elle ne pourra pas s’empêcher de sourire. Et moi non plus. »
Mon avis : Un grand merci à Babelio, ainsi qu’aux éditions Bayard, qui m’ont permis de vivre un road-trip déjanté au travers des États-Unis, aux côtés de deux jeunes filles attachantes, à la personnalité détonnante. 1627, c’est le nombre de kilomètre parcouru par Veronica et Bailey pour rejoindre leur destination finale. Ce sont deux lycéennes que tout oppose : Veronica est la tête pensante, intelligente, sociable, en couple avec le garçon le plus populaire du lycée ; tandis que Bailey est introvertie, renfermée sur elle-même, effacée, affublée d’un look excentrique qui la rend à part. Les deux filles étaient meilleures amies, avant de connaître une brouille de quatre longues années. Ce qui va les rapprocher ? La détresse de Veronica, quand elle va se rendre compte qu’elle est enceinte de son petit ami Kevin. Impensable, totalement inconcevable, elle ne doit pas divulguer l’information et se faire avorter à tout prix. Par la force du hasard, Bailey se retrouvera au mauvais endroit au mauvais moment et sera entraînée par son ancienne amie dans un road trip vers la clinique d’avortement la plus proche : à Albuquerque. Sur la route, elles vivront des aventures déjantées, incongrues, feront des rencontres marquantes et auront des fous rires à ne plus finir.
J’ai apprécié l’originalité de chaque chapitre, qui ne se décompte pas par les chiffres habituels, mais par le nombre de kilomètres parcourus par nos héroïnes. Elles nous embarquent à leurs côtés dans cette aventure extraordinaire, grisante, euphorique et pleine de rebondissements. Après quatre années de séparation, cette échappée belle va permettre aux deux jeunes filles de se rapprocher et de retrouver leur complicité d’antan.
L’ambiance est bon enfant, les aventures trépidantes, rythmée par les rencontres impromptues et les détours imprévus des deux jeunes filles. Mais c’est ce qui fait tout le charme du road trip ; l’inattendu. Une aventure qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier de sitôt ! Les situations cocasses se multiplient ; atterrissage dans un bordel, démêlés avec une prostituée, course-poursuite avec l’ex collant… autant de moments délirants, qui apportent beaucoup d’humour et de légèreté à ce périple improvisé.
En effet, le point de départ de ces péripéties mouvementés n’est autre qu’un sujet de société, difficile à aborder ordinairement : l’avortement. Les auteurs ont souhaité parler de ce sujet difficile de manière légère, sans doute pour prouver que tomber accidentellement enceinte n’est pas une fin en soit, que se faire avorter est possible, c’est un droit acquis de longue haleine par nos ancêtres féministes. Il ne faut donc pas en avoir honte. Par ce sujet, les auteurs abordent également l’aspect du consentement : Kevin, l’ex petit ami de Veronica, a fait exprès de trouer le préservatif qu’ils avaient utilisé dans le but d’avoir un lien qui les unisse, l’empêchant de partir faire ses études loin de lui. Avoir un enfant est une décision importante, qu’il est essentiel de faire mûrir et de prendre à deux. Les agissements de Kevin, totalement puériles, dépassant l’entendement et la bienséance, le font passer pour un personnage ridicule, qui manque clairement de discernement et de perspicacité. C’est simple : j’ai abhorré cet homme, qui compte pour lui seul tous les défauts les plus ingrats : l’égoïsme, l’imbécilité, la malhonnêteté, l’immaturité. Outre son physique avantageux, on en vient à se demander ce que Veronica lui trouvait !
Globalement, Missouri 1627 brosse en surface des thématiques variées, présentent tant dans la culture américaine, que dans une grande majorité d’autres pays : l’homosexualité, le racisme, l’influence des réseaux sociaux sur nos vies, l’impact de la religion sur nos choix, la tolérance, l’acceptation… autant de situations qui apportent une réflexion tendre et sensible sur l’ensemble de ces sujets de société.
Un road-trip américain détonnant, qui, sous des aspects de légèreté, cache un sujet plus lourd à traiter : l’avortement. J’ai beaucoup aimé suivre les péripéties déjantées de ces deux jeunes héroïnes.
Ma note : 7,5/10
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ISBN : 979-10-363-0368-5
Traduction : Sidonie Van den Dries
Il me tente beaucoup ce livre.
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