S’inventer une île de Alain Gillot
207 pages, éditions Flammarion, à 17€
Résumé : Alors qu’il est sur un chantier en Chine, Dani apprend que son fils, Tom, 7 ans, s’est noyé. Il rentre précipitamment pour rejoindre Nora, sa femme, et s’occuper des formalités. Mais il traverse cette nouvelle réalité en étranger. Son chagrin ne trouve pas sa place, tout comme ses regrets, ceux de s’être si souvent absenté de chez lui. Quel père aura-t-il été en fin de compte?C’est alors qu’il lui apparaît, son fils, tel un petit fantôme de chair et d’os, et qu’il lui parle. Dani résiste un temps à sa présence aussi magique qu’inexplicable, puis l’accepte. Ensemble, ils partent pour Belle-Île, s’inventer un endroit à eux, leur île, où Dani retrouvera des forces, pour apprendre à vivre d’une autre manière, plus essentielle.
Extraits : « Elle pense que le secret du bonheur, c’est la sagesse. Être heureux de ce qu’on a et savoir s’en contenter. »
« La frontière entre la réalité et l’imaginaire, quand on est au bout de tout, est plus fragile qu’on ne le pense. »
Mon avis : Un grand merci à Babelio ainsi qu’aux éditions Flammarion de m’avoir permis de découvrir ce livre et cet auteur français.
Dani et Nora, parents d’un petit garçon de 7 ans, se retrouve seuls du jour au lendemain. Tom, leur fils, s’est noyé alors qu’ils n’étaient pas là. Comment arriver à surmonter cette terrible épreuve ? Comment faire son deuil et aller de l’avant ? Pour Dani, c’est chose impossible. Il s’imagine Tom encore vivant, et vit son quotidien en conséquence.
La thématique est complexe, difficile autant à aborder par écrit qu’à lire. Il s’agit de ne pas tomber dans le pathos, mais de rester sobre dans sa manière d’écrire, tout en faisant ressortir un maximum d’émotions aux lecteurs. Pari gagné pour Alain Gillot, qui réussit cet exploit avec brio !
Dani et Nora vont aborder le deuil de deux manières différentes : l’une, choquée et réaliste face à cette terrible épreuve, va sombrer dans une dépression profonde. L’autre, encore loin d’accepter le deuil, va s’imaginer un quotidien où Tom serait encore présent.
Terriblement poignante, la douleur que ressentent les parents du petit Tom fait échos en chacun de nous. Elle s’est immédiatement immiscée dans mon coeur, et m’a mise plus d’une fois au bord des larmes. Même sans jamais avoir vécu une situation similaire ou approchant, on ne peut qu’être touché par ce drame, par les mots que pose l’auteur dessus, et par les différentes manières dont les protagonistes abordent cette tragédie.
Je ne peux guère vous en dire plus sur ce roman, qui ne peut pas être tant raconté que ça, mais qui se vit, tout simplement.
Un roman tendre mais puissant qui dépeint avec émotions le chemin vers le deuil. Vous n’en ressortirez pas indemne !
Ma note : 8,5/10
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