Sans sang


Sans sang de Alessandro Baricco

121 pages, éditions Folio


Résumé : «Dans la campagne, la vieille ferme de Mato Rujo demeurait aveugle, sculptée en noir contre la lumière du crépuscule. Seule tache dans le profil évidé de la plaine.
Les quatre hommes arrivèrent dans une vieille Mercedes. La route était sèche et creusée – pauvre route de campagne. De la ferme, Manuel Roca les vit.
Il s’approcha de la fenêtre. D’abord il vit la colonne de poussière s’élever au-dessus de la ligne des maïs. Puis il entendit le bruit du moteur. Plus personne n’avait de voiture, dans le coin. Manuel Roca le savait. Il vit la Mercedes apparaître au loin puis se perdre derrière une rangée de chênes. Ensuite, il ne regarda plus.
Il revint vers la table et mit la main sur la tête de sa fille. Lève-toi, lui dit-il. Il prit une clé dans sa poche, la posa sur la table et fit un signe de tête à son fils. Tout de suite, dit son fils. C’étaient des enfants, deux enfants.»


Extraits « Mais rien n’arriva, parce qu’il manque toujours quelque chose à la vie pour être parfaite. »

« – Qu’est-ce que ça veut dire un monde meilleur ?
– Un monde juste, où les faibles ne doivent pas souffrir à cause de la méchanceté des autres, où n’importe qui peut avoir droit au bonheur. »


Mon avisLa couverture et le titre de Sans sang offrent une image assez claire de ce qui se trouve à l’intérieur du livre : des scènes de guerres, beaucoup de violences, des meurtres et des litres de sangs. Une petite fille voit son père mourir devant ses yeux. Son meurtrier, qui pourtant a tué de mains nues, se laisse émouvoir par les yeux innocents de cette petite fille. Bien des années plus tard, ils se retrouvent, et discutent de ce temps passé et de cet acte meurtrier. Arriveront-ils à oublier ?

Sans sang est un roman empli de dualités : la vie et la mort, la tristesse et la joie, le pardon et la vengeance, viennent rythmer le fil de l’histoire. De nombreux questionnements sur la guerre viennent se superposer au récit : comment se repentir après avoir commis des actes cruels, comment oublier ou continuer à vivre après avoir commis le pire ?

J’ai été assez horrifié par certaines scènes sanglantes de l’histoire, que j’ai trouvé crues, comme posé au milieu du livre sans finalité précise. C’est un peu le ressenti global que j’aie de cette histoire : une narration cruelle, sans filtre, mais qui ne laisse pas percevoir avec limpidité les tenants et aboutissants de cette narration dramatique.

Je suis donc déçue de cette histoire. Il faut dire que Alessandro Barrico m’a habitué à mieux, notamment à travers Novecento : pianiste, qui raconte l’histoire d’un jeune garçon, qui est né et a vécu toute sa vie sur un bateau. C’est un roman très émouvant, dont je me souviens encore des années après. Je vous recommande donc fortement de lire Novecento : pianiste ou même Soie, qui racontent des histoires aussi surprenantes, mais bien plus fines et travaillées que celle narrée dans Sans sang.


Alessandro Baricco est un auteur italien à la plume acérée, qui divise souvent les foules : soit on adhère, soit on déteste. Je n’ai pas aimé ce livre, que je juge trop cru et ambigu, mais je vous encourage à découvrir les autres oeuvres de l’auteur. 

Ma note : 3,5/10

 

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