de Béatrice Nicodème
Ève, qui rentre en sixième, a plus de goût pour la littérature et les arts que pour les sciences.
Que peut-elle faire de son côté pour aider les soldats ?
Chacune à sa manière, les deux jeunes filles participeront à l’effort de guerre.
« Quand on sait ce qu’on veut, et que ce qu’on veut est bien, on finit toujours par l’obtenir. La volonté et la constance sont beaucoup plus efficaces que les cris. »
Bien que très court, ce petit roman jeunesse contient énormément de choses.
Il est d’une part partiellement biographique, relatant dans les grandes lignes la vie de la célèbre famille Curie – Pierre Curie, le père, surnommé Pé, hélas mort dans le roman, Marie Curie, plus familièrement appelée Mé par ses deux filles, Eve et Irène. Une part de leur histoire personnelle est dévoilée au grand jour, ainsi que les principaux événements qui leur ont permis de devenir l’une des plus célèbres familles française du XXième siècle. Leur engouement pour la nation française et l’avancée scientifique qu’ils ont apportés à l’humanité permet de justifier les nombreux prix Nobel qu’ils reçoivent lors du siècle passé. Une fierté, pour cette mystérieuse famille, se battant non pas pour la célébrité ou la gloire mais bien pour l’avancement de la technologie pour couvrir les massacres de la première Guerre mondiale.
Le contexte historique est rapidement présenté, l’auteure ne préférant pas s’attarder sur les horreurs de la guerre – que chacun connaît bien, étant donné la multitude d’ouvrages qui relate cette Grande Guerre -, mais plutôt sur le revers de la bataille, sur les nombreux morts qu’elle a causée, les vies qu’elle a détruite et les forces à l’arrière, tentant de redonner espoir aux soldats, de les soigner ou de les aider par un quelconque moyen. A travers Irène, s’occupant de la radio pour les soldats blessés au front et Eve, communiquant par lettres à un poilu engouffré dans les tranchés, la solidarité et l’héroïsme de la famille Curie transparaît vivement.
C’est avec force émotion, sincérité et humanisme que Béatrice Nicodème décrit les périples qu’arpentent les deux jeunes filles durant les premières années du XXième siècle. Les retombées de la célébrité des parents Curie se voient de façon différentes dans le comportement des enfants : quand l’une, la plus âgée, suit la trace de ses paternels, l’autre s’éloigne de la science pour s’ouvrir à la littérature. La couverture du livre montre bien deux portraits passablement opposés, mais qui se rejoignent par les liens du sang (symbolisés par les couleurs identiques qu’utilise l’illustrateur de l’image).
Ce livre me semble tellement complet, enrichissant et raconté avec facilité, tout en détenant un énorme stock d’informations avérées sur les Curie, que je ne peux que l’élever sur un piédestal et le déclarer comme coup de coeur. Je recommande vivement cette histoire, petite par son épaisseur, mais grande par son contenu. En cette année 2014, célébrant le centenaire de cette terrible guerre, D’un combat à l’autre rend un émouvant hommage à ces valeureux soldats, combattants pour une intégrité territoriale Française.
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