
de Jack No
40 pages, éditions Mélibée, à 9,50€
L’auteur fait vivre les personnages par des dialogues plus volumineux. S’appuyant sur ses années passées au Groenland, il plonge le lecteur dans l’atmosphère si mystérieuse et unique du Grand Nord, restitue le décor. La rudesse de cet environnement n’est pas oubliée, ni la lutte pour la vie. La mort n’est jamais bien loin. Mais ici, cette rudesse est moins abrupte que dans les contes traditionnels.
La pensée inuit transparaît, que ce soit à travers la découverte de la musique ou Nanonnguaq. Même les facettes peu glorieuses de l’être humain sont montrées, avec la métamorphose de Kroa en homme terre à terre et prétentieux. À leur façon, ces contes revisités sont porteurs d’un code de vie, de règles à suivre pour vivre en harmonie, en bonne entente avec cet environnement hostile : un message universel…
« Chez les Inuits, le soleil ne peut être qu’une femme pour apporter tant de chaleur aux hommes. »
Contes inuit du Grand Nord revisités, ce sont plusieurs contes, revisités par Jack No, mélange de féerie, de réalisme, de bonheur et de tristesse. Tous les contes narrés avaient comme un aura majestueux, une sorte de magie mystérieuse qui se dégageait d’eux. Dans une atmosphère toute singulière (l’histoire se passe dans des contrées lointaines du Grand Nord, où la solitude fait loi), se passe des choses extraordinaires.
L’auteur met en avant la vie l’âpreté de la vie au pôle nord : des hommes devant pêcher et chasser pour manger, devant survivre au temps colérique. Il montre également la fraternité, qualité indispensable à la survie des hommes (illustré très brillamment par le personnage de Naja, dans L’histoire de Nanonnguaq, vieille femme sans famille, qui doit son pain quotidien aux âmes généreuses du village).
Je n’avais encore jamais lu de livres parlant de cette partie très mystérieuse du monde. A travers tous ses contes très diversifiés, j’ai donc pu découvrir allégrement les conditions de vie et les croyances de ces habitants hors du commun. Un recueil bien trop court à mon goût : on aurait envie de s’immerger encore et encore dans ces contrées isolées. J’ai beaucoup aimé !
2 réflexions sur “Contes inuit du Grand Nord revisités”