190 pages, éditions Albin Michel, à 19€
« Choisissait-on vraiment ce que l’on consignait dans sa mémoire, et ce que l’on abandonnait à l’oubli ? »
A la fin de la guerre de Corée, Yohan reçoit une proposition inattendue : celle d’aller vivre et travailler au Brésil, aux côtés de Kiyoshi, tailleur expatrié de son pays après la Seconde guerre mondiale. C’est une toute nouvelle vie que va commencer Yohan. Une vie remplie de calme, paisible, sereine et simple. Mais les horreurs du passé restent quand même dans sa mémoire – la mort de ses compagnons, les blessures de la guerre et toutes autres atrocités, qui viennent parfois rappeler à Yohan d’où il vient.
Le contraste est brutal ; Yohan passe d’une vie remplie d’horreurs, vie individualiste et meurtrière, conditions de vie qu’il a côtoyé pendant ses vingt premières années à une vie où la générosité, la gentillesse et la tranquillité sont reines. C’est comme une seconde naissance, ou une seconde chance. Yohan a de nouveau droit à de l’affection – de la part de son patron et ami Kiyoshi, de la part de Bia et Santi, les deux enfants, qui deviendront des amis pour le protagoniste, de la part de Peixe, le pêcheur. Un beau roman où l’amour, l’amitié et la solidarité se côtoient pour ne former plus qu’un tableau de vie.
Si vous souhaitez lire ce livre, ne vous attendez pas à beaucoup d’action, car cet ouvrage n’en contient pas. Paul Yoon nous fait seulement voyager à travers son écriture, poétique mais puissante. Il a ce don incroyable de pouvoir raconter des événements poignants dans des mots très simples. Je suis bluffée. Avec Paul Yoon, les choses les plus horribles gardent quand même leur lueur d’espoir.
Bon, le seul petit hic, c’est que je n’ai fait que survoler l’histoire. Je n’ai pas vraiment réussie à m’imprégner de l’atmosphère ni des personnages. L’écriture était sans doute trop imagée pour moi ; j’aurais préféré une histoire racontée de manière un petit peu plus concrète. Mais cela n’enlève rien à son charme.
Une histoire charmante et ensorceleuse, qui aurait été encore meilleure si l’auteur avait creusé et développé un petit peu plus ses dires.
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