Big easy

Big Easy de Ruta Sepetys
447 pages, éditions Gallimard Jeunesse

 

Résumé : Années 50 à La Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, dix-sept ans, n’a pas tiré le gros lot. Fille d’une prostituée qui n’a rien d’une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir.
Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette ville, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusette. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l’argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela… et ceux qui l’aiment le savent bien.

Extraits : « Rien de plus triste, de plus solitaire que des étagères sans livres : c’est tout bonnement absurde. »
« Les grandes décisions, déclara-t-il, voilà ce qui façonne notre destinée. »

Mon avis : Je suis éblouie par the Big Easy, la grande facilité avec laquelle l’auteure a réussie à écrire ce roman. Même si cette lecture est accessible à tous, elle dissimule néanmoins de grandes parcelles historiques des années 50, et des leçons moralistes poignantes.

Comme je l’ai évoqué précédemment, ce récit se déroule dans les années 50, à La Nouvelle-Orléans, aux Etats-Unis, et met en relief les côtés sombres de cette ville du sud. Le climat qui se dégage de ce roman est plutôt noir, assez oppressant, à la fois intriguant mais inquiétant. Ruta Sepetys a décidé de faire évoluer ses personnages dans des rues malfamées où se côtoient bordels, bars et truands mal intentionnés. Toutes les conditions sont réunies pour effrayer le lecteur de cette ville, ou du moins de ce quartier-ci, le Quartier Français, plus communément appelé le Vieux Carré.

Mais au travers de cette pauvre vie, où se fréquent prostituées et meurtriers et où l’argent facile tombe à flot, une jeune fille, vivant également dans le même quartier, va sortir du lot. Josie, que tout le monde surnomme Jo, travaille dans une librairie, aux côtés de Patrick, et de son père, Charlie. Du haut de ses dix-sept ans, elle n’a qu’un seul et même objectif : partir d’ici, le plus loin possible, pour s’en sortir et ne pas finir comme sa mère. Car sa mère, si honteuse soit-elle, se prostitue depuis que Josie est née, et ne lui a jamais apporté la moindre attention. Loin de lui en vouloir, elle la méprise néanmoins pour son attitude de dépravée qui n’accorde aucun respect, ni envers elle-même, encore moins envers les autres.

Ruta Sepetys va nous plonger entièrement au coeur de cette vie de quartier, dans les entrailles des bordels et des rues mal fréquentées. Seule petite dose d’espoir un peu plus gai, c’est l’envie de Josie de s’en tirer, de devenir quelqu’un d’autre, et de ne pas suivre les traces de sa mère. Sa force de caractère va la mener à bien des extrêmes, mais elle gardera toujours en mémoire son attente suprême de fuite. Malheureusement pour elle, quand on commence de si bas, les chances de réussites sont minimes, voire quasiment inexistences. Elle devra faire face à toutes les difficultés qui forment des obstacles à sa réussite, accompagné de l’aide précieuse de ses amis, Willie, Patrick, Cookie, Jesse, et bien d’autres encore.

On voit bien qu’une personne plus intelligente que la moyenne, à l’intérieur de ce quartier, (ou du moins une personne qui se donne plus de moyen d’y arriver), se veut regardé comme différente, tant le paradoxe entre la vie qu’ils mènent est éloignée de la vie dont rêve Josie.

L’immersion dans ce monde est total, et les émotions que ressent le lecteur sont doublement multipliées. Les personnages en eux-mêmes sont émouvants, tant par leur simplicité, par leur personnalité, ou même par leurs conditions de vie, qu’ils n’ont pas souvent choisis. Dans un second temps, l’histoire racontée est bouleversante. L’auteure cherche à faire passer un message d’espoir, pour montrer au monde entier qu’avec de l’assurance, de l’envie et de l’ambiance, tout est possible et réalisable.

/!\Petit spoiler ! Dans le dénouement, on se rend malheureusement compte que Josie n’a pas réussie à atteindre son but ultime, d’entrer à l’université de Smith College. Mais elle n’a pas baissé les bras pour autant, elle ne s’est pas résigné, et à réussie à être heureuse, malgré ça, et à poursuivre sa vie, remplie de rêves et d’idéaux. /!\Fin du spoiler !

Ce roman, devrait être lu, juste pour découvrir le cadre qu’il recèle. Le message est également tellement puissant et encourageant, qu’après ça, qui ose baisser les bras sans essayer, aura à faire à moi !
Une belle leçon d’humanité, dans un monde où ce même mot en est banni.

 

Ma note : 7/10

3 réflexions sur “Big easy

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