Une vie à t’attendre

Une vie à t’attendre de Alia Cardyn
267 pages, éditions Charleston, à 18€

 

Résumé : Rose a 6 ans quand ses parents disparaissent mystérieusement.
A Bali, seize ans après leur disparition, Rose découvre quelques mots sur un carton.
Ils sont les premiers d’un cheminement : comprendre ce qui est arrivé à ses parents, tisser un lien puissant avec une mère qu’elle découvre à travers l’écriture et commencer à s’aimer.
Extraits :  « Les mystères peuplent déjà leur vie d’enfant. Pourquoi papa s’assied quand maman range ? Pourquoi maman préfère-t-elle jouer toute seule dans sa cuisine plutôt qu’avec nous dans le salon ? Pourquoi faut-il prendre un bain tous les jours alors qu’on se salit le lendemain et qu’il faut tout recommencer ? »
« J’ai toujours admiré ceux qui savent être détendus en toutes circonstances. Ces êtres qui se promènent comme s’ils avaient tout le temps, comme si rien ne pouvait jamais être grave ni urgent. Convaincus que rien ne pourra leur arriver, ils traversent la vie, un sourire sur les lèvres.« 

Mon avis :  Pour un premier roman, je trouve que Alia Cardyn s’en sort vraiment pas mal ! Voici le syllabus de son récit : Alors qu’elle n’avait que six ans, Rose va vivre la pire chose qu’il puisse arriver dans la vie d’une enfant : elle va perdre ses parents. Un beau matin, elle se réveille, sans personne dans sa maison. Ses parents se sont purement volatilisés. Les investigations qui ont suivies cette disparition n’ont rien données. Rose va être placée en orphelinat. Seize années après ce terrible drame, Rose découvre un petit mot qui risquerait bien de bouleverser sa vie. Existe-t-il encore un espoir de revoir ses parents vivants ?

La première chose qui déroute dans ce roman, c’est sa construction narrative. Un chapitre est situé dans le passé, au moment de la disparition des parents de Rose, un autre dans le présent, au moment du regain d’espoir de Rose, un autre encore se situe dans le futur, avec une Rose heureuse et épanouie, entourée de son mari et de ses enfants. Au début, ce schéma narratif est assez déconcertant ; il faut savoir s’accrocher et réajuster toutes les pièces du puzzle pour suivre le fil du récit.

Nous suivons donc Rose dès l’enfance, avec son placement en orphelinat, sa séparation d’avec tous ses repères et sa croissance dans un univers démuni de pivots centraux. Depuis la disparition de ses parents, Rose ne trouve plus la paix. Elle est comme en sursis, elle vit, mais sans vraiment vivre. Elle est étrangère au monde et à ceux qui l’entourent. Elle en vient même à devenir étrangère aux lecteurs. En effet, pour ma part, je n’ai pas vraiment réussie à déchiffrer entièrement Rose. Ce n’est pas un personnage que j’ai trouvé particulièrement attachant.

Bien plus que Rose, c’est sa mère qui m’a émue. Gabrielle, cette femme que l’on apprend à connaître à travers ses écrits, dans son journal intime, que Rose a découvert par hasard. Gabrielle, une femme épanouie, pleine de vie, curieuse de nature, toujours souriante et avenante. Mais derrière cette jolie façade, se cache une enfance bancale, à cause de la désertion d’une figure masculine, qu’elle n’a jamais connue. Quand on dit que l’enfance peut ériger toute une vie, je pense que c’est vrai. Du moins, dans le cas de Gabrielle. Pour ne pas revivre cet abandon d’un père, Gabrielle va se tourner vers un homme totalement stable, Charles, futur papa de Rose. Au détriment d’un autre homme, John, qui lui, la faisait vraiment vibrer. On découvre alors une femme forte, qui fait passer les besoins des siens avant les siens. Une femme généreuse, qui a bâtie son caractère sur des apparences trompeuses.

Il est vrai que j’ai été intriguée dès le début du récit. Cette mystérieuse disparition avait de quoi susciter ma curiosité. Mais très vite, j’ai découvert le fin mot de l’histoire. Un petit peu plus d’originalité, de suspens et de réalisme n’auraient pas été de tout refus !

En définitive, j’ai passé un bon moment de lecture. Pas mémorable, mais agréable. Venez plonger au coeur d’une quête identitaire, dans laquelle Rose tentera de percer le mystère de la disparition de ses parents. C’est puissant, mais un peu brouillon. Sur la même thématique, je pourrais vous conseiller Les Lettres de Rose écrit par Clarisse Sabard, toujours aux éditions Charleston, qui est un roman familial, dans lequel la protagoniste, Lola, adoptée très jeune, va enquêter sur ses origines pour se forger une vraie identité. J’avais beaucoup aimé.

Ma note : 6/10
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