Le donjon

Le donjon de Jennifer Egan
285 pages, éditions Stock, la cosmopolite, à 20€

 

Résumé : En Europe de l’Est les cousins Danny et Howie, isolés sur le chantier du château qu’ils rénovent, revivent un drame qui les lie depuis l’adolescence.

Extraits :  « C’est ça la mort, conclut Danny : ne pas être capable de parler à quelqu’un alors qu’on en brûle d’envie. »
« Des êtres sont capables de vous entraîner à faire n’importe quoi, voilà tout. Parfois sans le demander. Parfois sans même savoir ce qu’ils veulent que l’on fasse. »

Mon avis :  Roman gothique des temps modernes, avec fantômes, histoire paranormales et mystères, Le donjon n’a pas fini de vous surprendre.

L’intrigue n’est pas clairement explicitée dans le récit : il faudra l’imagination du lecteur et sa capacité d’adaptation pour pouvoir deviner l’histoire qui se cache dans ce roman. Pour faire court : Danny et Howie, deux cousins, se retrouvent bien des années après s’être perdus de vue. L’un à acheter un château abandonné et en appelle à son cousin pour l’aider à sa rénovation. Des souvenirs vont refaire surface, des découvertes effrayantes vont se prolifer sous leurs yeux. En parallèle, un étrange prisonnier condamné pour un crime sans nom, retrace par écrit l’histoire des deux hommes.

C’est une réelle polyphonie discursive qui se mêle dans ce récit. Les narrateurs sont multiples, les histoires se coupent puis se rejoignent… les premiers chapitres sont assez brouillons, mais les pièces du puzzle s’assemblent quand même, jusqu’à ne former plus qu’un dans l’esprit du lecture.

La thématique gothique transperce dans chaque page du livre. En effet, Jennifer Egan peuple Le donjon ne multiples mystères. En commençant par le mystère sur l’identité du naratteur (serait-ce un narrateur externe ou intégré dans l’histoire ? Ce point-là reste flou), en enchaînant sur ce mystérieux château, qui recèle mille et un secrets. Nous sommes bel et bien dans un monde gothique, suffocant, où les couleurs sombres dominent, où les personnages sont contraints de vivre dans un monde clos (l’un emprisonné, les autres cloîtrés dans un château hanté). Ajoutons à cela beaucoup de suspens, qui fait naître des sentiments de terreur dans l’esprit du lecteur.
Hormis le côté gothique omniprésent, on a aussi un aspect surréaliste bien visible, avec la présence du paranormal fantasmatique. La baronne, personnage ôh combien énigmatique, fait de brèves apparitions, souvent dans un cadre spécifique qui met plus en valeur son aspect fantomatique.

J’aurais pu apprécier encore plus ce roman. Mais le problème avec cette histoire, c’est que tout est suggéré, rien n’est réellement dit. A la finalité de ma lecture, étant restée sur une note d’inachevée, je suis allée consulter, par curiosité, des avis d’autres lecteurs sur Le donjon. Quelle ne fût pas ma surprise en constatant que certaines personnes avaient totalement occultées la version de l’histoire que je me faisais, en en proposant une toute nouvelle. Autant vous dire que chacun peut se créer sa propre intrigue avec cette histoire. Jennifer Egan lance une intrigue, mais ne finalise pas ses idée. Je peux le dire : Le donjon, c’est une histoire sans histoire.

J’attendais beaucoup de ce récit, mais j’en sors déçue et très mitigée. J’ai aimé sans aimer. Le donjon, c’est un roman bien difficile à décrire, qui se suggère plus qu’il ne se lit. A trop vouloir écrire un roman énigmatique, l’énigme de l’histoire noit l’histoire elle-même.

 

Ma note : 6/10
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2 réflexions sur “Le donjon

  1. Pingback: E – AnaLire

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