Soie

dbc
Soie d’Alessandro Baricco.
142 pages, éditions Folio
Résumé : Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur repu qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui. Voyageur en quête d’oeufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d’effectuer une expédition « jusqu’au bout du monde ». Or, en 1861, la fin du monde, c’est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme, et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c’est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d’une femme mystérieuse.
Extraits : « Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras
jamais.« 

Mon avis : C’est avec une grande impatience et beaucoup d’envie que j’ouvre ce roman, pour découvrir, une seconde fois, l’écriture qui m’avait tant plût dans Novecento : pianiste. J’avais beaucoup misé sur cet auteur, et j’attendais de retrouver tout le mystère que j’avais décelé dans le livre cité précédemment. Et bien, il faut dire que je ne suis pas déçu, et qu’Alessandro Baricco a complètement convenu à mes attentes, bravo et merci !

De primes abords, ce qui frappe le lecteur dans les premières pages qu’il feuillette, c’est le peu de pages que contiennent chaque chapitres. Ça peut être un inconvénient, comme dans Une planète dans la tête écrit par Sally Gardner, où l’auteure n’apporte rien de plus à l’histoire, hors, ici, Alessandro Baricco tourne ce court nombre de lignes en atouts. On a l’impression que l’histoire est très rapidement, comme si le récit racontait était trop douloureux pour en décrire les moindres gestes. Le peu de pages que contient ce roman accentue cette idée de rapidité et de précipitation, desquels seul cet auteur a le secret.

Ce que j’adore plus précisément dans le style d’écriture de cet homme, c’est sa fidélité à sa personnalité. Beaucoup n’aiment pas le caractère cinglant, presque sans coeur avec lequel il déroule son histoire. Mais au contraire, c’est le cachet d’Alessandro Baricco, sa signature, le côté mystérieux qui doit le plus intriguer le lecteur.
Dans un même temps, son protagoniste reste identique à celui de Novecento : pianiste, et ne laisse rien transparaître. Le peu de dialogue présent dans le bouquin, retire un peu de plus normalité au personnage principal. Il ne parle pas, on n’a aucune idée de ce qu’il ressent réellement, il reste un espèce de paria (comme dans Novecento : pianiste, je le répète), un homme à part entière, singulier et unique en son genre. Il s’en fiche des codes et des coutumes, il vit sa vie simplement comme il l’entend, sans se soucier du lendemain. Et c’est ça, la vrai beauté de l’art d’Alessandro Barrico ; pour nous faire ressentir de tels choses, il faut avoir un sacré don, et une sacré maîtrise…!

Cet auteur est, et restera hors norme. Sa façon d’écrire est si originale, que personne ne peut arriver à le reproduire. Il a également beaucoup d’imagination, comme nous le montre ce roman-ci, et Novecento : pianiste. Il aborde de drôles de thèmes, que peu de gens auraient l’idée d’aborder.

Comme dans chaque dénouements d’Alessandro Baricco, il nous laisse avec une fin éphémère, en ne répondant qu’en partie aux interrogations que chaque lecteurs s’est posé au fil de sa lecture. Libre aux lecteurs d’imaginer la réelle fin de son histoire.

En tout cas, chaque livre de cet auteur est un pur délice ! Je sais que le peu de pages de ces romans font le charme de sa personnalité, mais j’aurais, à chaque fois, grandement apprécié continuer encore et encore à découvrir plus amplement la continuité de ses récits. Cet auteur se lit trop vite, ses histoires sont de réels coups de poings, et les personnages intriguent à tout les coups, quoiqu’ils fassent.
Une autre facette d’Alessandro Baricco, c’est sa manière de nous faire voyager. Dans les deux romans que j’ai pu lire de lui, il nous emmène à chaque fois dans des contrées lointaines et reculées, où la vie semble autant magique qu’horrifiante. Il nous fait découvrir de nouveaux horizons, qui ont l’air, à le lire, sorties de nulle part, descendues du ciel, à la limite de l’imaginaire. J’en redemande encore…

Si vous n’avez jamais lu de roman de cet auteur, je vous le conseille amplement . Il se classe dorénavant dans la liste de mes auteurs favoris. C’est avec un énorme plaisir que j’aimerais continuer à découvrir plus en profondeur ses superbes oeuvres.

Ce roman a été adapté au cinéma, mais en regardant la bande-annonce, je n’ai pas retrouvé la magie et le mystère tant recherchés chez Alessandro Barrico. Je ne pense donc pas regarder ce film, même s’il reste, sans doute, très fidèle au roman.

Ma note : 8/10
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3 réflexions sur “Soie

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